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OM - PSG face au Ballon d'Or : Le soir où le football français a décidé de se saboter

Il aura donc suffi d'un bulletin météo pour exposer au grand jour l'étendue du malaise. La pluie, qui a forcé le report du Classique OM-PSG, a agi comme un révélateur. Car la solution trouvée par la Ligue de Football Professionnel pour reprogrammer le match le plus attendu de notre championnat est un chef-d'œuvre d'absurdité : le fixer ce lundi soir, précisément au même moment que la cérémonie du Ballon d'Or qui se déroule... à Paris. Ce n'est plus une simple erreur de gestion, c'est un acte manqué qui en dit long. C'est le symptôme d'un football qui, au moment de se célébrer, choisit de se tourner le dos.

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    Une décision incompréhensible

    Arrêtons-nous un instant sur la situation. La France accueille la plus grande cérémonie individuelle du football mondial, un événement suivi par des centaines de millions de téléspectateurs, une vitrine exceptionnelle. Et que choisit de faire notre instance dirigeante ? Elle programme son propre produit phare, son match le plus emblématique, en concurrence frontale. L'argument d'un calendrier surchargé ne tient pas. La question n'est pas logistique, elle est philosophique. C'est un aveu terrible : celui que notre propre championnat passerait après. Aucune autre grande nation du football n'aurait commis une telle faute de goût, une telle erreur stratégique. L'Espagne protégerait son Clásico, l'Angleterre son derby de Manchester. En France, nous avons décidé de cacher notre joyau au moment même où le monde entier regarde chez nous. Ce n'est pas une maladresse, c'est la mort du bon sens.

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    Se tirer une balle dans le pied et se plaindre de boiter

    Cette décision devient sidérante lorsqu'on la replace dans le contexte des lamentations permanentes de nos dirigeants sur le manque d'attractivité de la Ligue 1. Depuis des années, la LFP se bat pour vendre ses droits TV à l'international, pour rivaliser avec les autres grands championnats, pour exister sur la scène mondiale. Comment peut-on prétendre vouloir valoriser un produit tout en le dévalorisant soi-même de manière aussi spectaculaire ? C'est un acte d'auto-sabotage en mondovision. C'est dire à la planète football : "Regardez notre grand match, mais ne vous inquiétez pas, il n'est pas assez important pour que nous respections l'événement majeur qui se tient au même moment, sur notre propre sol." On ne peut pas, d'un côté, réclamer le respect et, de l'autre, afficher un tel mépris pour la logique la plus élémentaire du marketing et de l'image.

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    Un symptôme, pas un simple accident

    Ceux qui suivent le football français ne seront malheureusement qu'à moitié surpris. Cette aberration n'est pas un accident isolé, mais le symptôme d'un mal plus profond. Elle s'inscrit dans la lignée d'une gestion souvent critiquée, du fiasco des droits TV avec Mediapro à une gouvernance qui semble parfois déconnectée des réalités. Le président de la Ligue, Vincent Labrune, dont le travail est souvent remis en question, voit ici une nouvelle illustration des critiques qui lui sont adressées. La mère nature, en provoquant le report, a simplement mis en lumière une culture de la décision à court terme, sans vision globale. Ce n'est pas la pluie qui est responsable du chaos, mais bien l'incapacité de nos instances à penser au-delà de la prochaine journée de championnat.

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    L'image d'un football qui a honte de lui-même

    Au final, que retiendra-t-on de cet épisode ? Pas grand-chose, diront certains, les supporters des deux clubs seront devant leur match et le reste du monde devant le Ballon d'Or. Mais l'image, elle, restera. L'image d'un football français qui ne sait pas se mettre en valeur, qui ne semble pas croire en sa propre force. L'image de dirigeants qui, face à un imprévu, choisissent la solution la plus simple sur le papier, mais la plus dommageable pour la réputation. On a souvent reproché à la France de ne pas être une "vraie" nation de football, malgré ses talents et ses titres. Des décisions comme celle-ci, malheureusement, ne font que donner raison à ses détracteurs. Car ce dimanche, le football français a donné l'impression d'avoir un peu honte de lui-même.

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