Au bout du compte, six buts et cinq passes décisives en 38 sélections, cela reste un bilan décevant pour Vinicius – d’autant plus quand on le compare à celui de Raphinha, qui a déjà dépassé ces deux totaux en moins de matchs. Le Barcelonais affiche aussi des qualités de leader que l’on n’a pas encore vraiment observées chez son coéquipier du Real.
L’âge joue bien sûr un rôle. Raphinha a quatre ans de plus que Vinicius et s’est révélé plus tardivement. D’ailleurs, c’est Vinicius qui l’avait aidé à s’intégrer à la Seleção lors de ses premières convocations.
Le joueur de 28 ans n’a jamais eu à porter le même poids des attentes que son cadet, annoncé comme une future star planétaire dès ses 16 ans, âge auquel il s’est engagé avec le Real Madrid. Une pression écrasante que seuls quelques rares élus dans le football peuvent réellement comprendre.
Raphinha a d’ailleurs souligné que même lui ne peut saisir totalement l’impact mental de la vague de racisme que subit Vinicius quasi hebdomadairement en Espagne. Le Madrilène a dû affronter, presque seul, l’inaction des instances de La Liga tout en continuant à assurer sur le terrain, au sein de l’un des clubs les plus exigeants du monde.
« On ne sait pas ce qu’il a vécu durant son enfance. On ne connaît pas les choses qu’il a pu entendre quand il était petit », a expliqué Raphinha face à ceux qui estiment que les critiques adressées au comportement de Vinicius sur le terrain (plongeons, provocations, attitude jugée arrogante, etc.) sont justifiées. « Ce genre de choses vous pousse dans vos retranchements, et ça le touche beaucoup. »
« Vinicius est un garçon très souriant, toujours en train de faire des blagues. La seule chose qui le met vraiment en colère, c’est ça [le racisme], et je le comprends parfaitement. Mais je ne suis pas à sa place, donc je ne peux pas dire ce que je ferais moi dans sa situation. »
Dans un entretien accordé à RAC1, Raphinha ajoutait : « On s’entend très bien tous les deux et je lui dis souvent qu’il n’a pas besoin d’agir comme il le fait sur le terrain, mais je comprends. Chacun est différent, et lui, c’est sa manière d’être. Je pense même que cela lui donne de la confiance. Par exemple, Gavi, sur le terrain, à mes yeux, est un vrai fou, il est très agaçant. Mais en dehors, c’est quelqu’un d’incroyable, très affectueux, très attentionné… Vinicius est pareil. Mais c’est difficile de faire comprendre ça aux gens quand tout ce qu’ils voient, c’est son attitude sur le terrain. Il faut vivre des moments avec lui pour comprendre que j’ai raison. »