Mbappé en méforme, Ancelotti inquiet : le Real tremble avant l’Atlético

Le message est aussi clair que cinétique. Habituellement maître dans l'art de la diplomatie, Carlo Ancelotti n'a cette fois pas masqué sa colère après la prestation indigne de son équipe en Andalousie. "Toutes les équipes courent, et nous, nous n'avons pas su le faire", a fustigé le technicien italien, pointant sans détour le manque d'intensité de ses troupes. Une rare sortie qui témoigne de l'ampleur du malaise.

"Ce match doit nous servir d'électrochoc. C'est une leçon", a martelé le technicien italien, espérant provoquer une réaction d'orgueil. Les chiffres lui donnent raison : 18 tirs concédés contre le Betis, le pire total de la saison en Liga. Un Real perméable, désorganisé, à des années-lumière des standards exigés pour un prétendant aux titres majeurs.

L'irrégularité est devenue la marque de fabrique de ce Real version 2024-2025. Avec déjà huit défaites en 44 matchs, le bilan contraste sévèrement avec celui de la saison précédente (seulement deux revers en 55 rencontres). En Liga, les Merengues n'ont glané que cinq points sur les quinze derniers possibles, une anomalie pour un club de cette envergure.

Plus inquiétant encore, les absences de Valverde (blessé) et Bellingham (suspendu) ont révélé un manque criant d'alternatives crédibles. Le milieu de terrain madrilène, habituellement si dominateur, s'est retrouvé submergé par l'intensité andalouse. Une fragilité structurelle qui pourrait coûter cher face à un Atlético réputé pour son agressivité.

Ils devaient porter le Real vers les sommets, ils semblent aujourd'hui traîner leur spleen sur les pelouses espagnoles. Mbappé, Vinicius et Rodrygo ont livré une prestation fantomatique face au Betis. Un seul tir cadré en 90 minutes – une frappe molle de Vinicius – résume l'indigence offensive d'un secteur offensif pourtant constellé d'étoiles.

Le cas Mbappé inquiète particulièrement. Sorti dès la 75e minute face au Betis, le Français traverse visiblement un coup de fatigue. Gêné par des douleurs aux dents de sagesse selon les informations internes, le Bondynois n'a touché que 36 ballons avant son remplacement. Une influence minime pour celui qui devait incarner le nouveau souffle madrilène en cette seconde partie de saison décisive. Alors, il convient de ne pas tout remettre en question après un seul match à l'envers, mais il n'empêche : cette prestation de l'international tricolore est préoccupante.

Comme si ces maux ne suffisaient pas, le Real souffre d'une faiblesse récurrente dans les airs. Déjà six buts encaissés de la tête cette saison, un chiffre alarmant pour une équipe qui aligne pourtant des gabarits imposants comme Courtois (1,99 m) ou Rüdiger (1,90 m). Sur les 25 frappes de la tête concédées, 10 ont trouvé le chemin des filets – un ratio catastrophique qui n'a pas échappé aux futurs adversaires.

À l'heure où les titres se jouent, le Real Madrid semble dangereusement vaciller sur ses fondations. Le derby européen contre l'Atlético s'annonce comme un véritable révélateur. Soit l'électrochoc espéré par Ancelotti produira ses effets, soit les Merengues pourraient vivre une fin de saison bien plus tourmentée que prévu. Une chose est sûre : le temps des certitudes est révolu du côté de Chamartín.