Mbappé à Madrid : déclaration d’amour inattendue et grandes ambitions

C’est sans doute la phrase qui a le plus retenu l’attention : « Je ne peux pas imaginer Madrid sans Vini, je suis venu ici pour jouer avec lui. » En une déclaration, Kylian Mbappé a balayé les rumeurs d’une rivalité supposée avec le Brésilien. Mieux encore, il a fait de sa présence un argument de son arrivée au Real. De quoi surprendre certains observateurs qui imaginaient les deux stars incapables de coexister.

À travers cette interview inédite donnée à la chaîne La Sexta, Mbappé n’a cessé de réaffirmer son attachement au Real Madrid. Il a parlé "d’un rêve devenu réalité", d’un but atteint, d’un amour né très jeune pour le club à travers Zidane et Cristiano Ronaldo. Surtout, il a martelé qu’il voulait « marquer une époque » à Madrid. Aucun doute : le Français se voit rester longtemps en Espagne. Il a aussi souligné avoir choisi Madrid pour le bonheur sur le terrain avant l'argent, même si celui-ci est "important". Cette sérénité affichée lui permet peut-être aujourd'hui de parler plus librement.

Souriant, à l’aise en espagnol, humble mais ambitieux, Mbappé s’est montré sous un jour nouveau. « Je suis ici à Madrid. Je veux marquer une époque », a-t-il promis. Et derrière la star planétaire, c’est un jeune homme apaisé et déterminé que l’on découvre. Son intégration à Madrid semble totale, et son discours laisse entendre qu’il ne compte pas s’arrêter là.

Mbappé a également multiplié les éloges envers Carlo Ancelotti, qu’il considère à la fois comme un mentor et une figure paternelle : "Il est un peu tout cela, un père, un patron, un ami, un entraîneur.... C'est un entraîneur légendaire, il a une expérience dont je n'ai pas besoin de parler. Il est entré dans l'histoire ici et il veut continuer à le faire". Mais c’est surtout l’ambition qui transparaît dans ses mots : entrer dans l’histoire du club, empiler les trophées, viser la Ligue des champions plutôt que le Ballon d’Or. "Le plus important, c’est d’entrer dans l’histoire du meilleur club du monde", a-t-il tonné. Son message est clair : les récompenses individuelles passent après le collectif.

Abordant frontalement le sujet de la dépression, Mbappé a confié connaître des joueurs qui en souffrent : "Je connais des gens qui souffrent de dépression, des coéquipiers". Il a tenu à clarifier une situation personnelle souvent mal interprétée, notamment après un match difficile à Bilbao où il avait semblé touché : "J'ai touché le fond sportivement, pas mentalement," a-t-il insisté, soulignant la gravité du terme "dépression" qu'il ne voulait "pas galvauder". "C'est un problème sérieux [...] Nous ne sommes pas des super-héros, nous sommes humains," a-t-il ajouté, se félicitant que les langues se délient enfin sur ce sujet ("maintenant les gens n'ont plus peur d'en parler").

Interrogé sur son entourage proche, Kylian Mbappé a également tenu à rendre hommage au soutien de ses parents, reconnaissant leur rôle dans son éducation : "Ce n'est pas qu'ils aient été durs avec moi, ils voulaient simplement le meilleur pour moi [...] je ne peux que remercier tout le monde." Il a particulièrement pris la défense de sa mère, Fayza Lamari, dont "les gens avaient une image très dure", regrettant que le milieu du football accepte mal "les femmes qui font l'une des choses les plus importantes". Il a clarifié son rôle ("Elle n'est pas mon agent, elle veut simplement le meilleur pour son fils"), affirmant qu'elle n'agissait jamais contre sa volonté ("Elle ne fait jamais rien que je ne veuille pas") et soulignant son importance, "comme [son] père", malgré les critiques parfois virulentes ("parfois les gens parlent mal d'elle").

Plus qu'une simple interview, cette prise de parole sur La Sexta a révélé un Kylian Mbappé mature, réfléchi, capable d'évoquer ses forces mais aussi les défis psychologiques et les pressions externes du sport de haut niveau. Tout en affichant son bonheur et sa détermination à marquer l'histoire du Real Madrid, il a offert un regard lucide et humain sur l'homme derrière le footballeur star, n'hésitant pas à défendre son cercle le plus intime.