Mateta et les Bleus : une histoire qui devait s'écrire

Deux événements majeurs ont propulsé Mateta sur les radars de Didier Deschamps. Le premier fut les Jeux Olympiques de Paris 2024. Vice-capitaine et "grand frère" de l'équipe de Thierry Henry, il s'est révélé au grand public français en inscrivant 5 buts décisifs, portant les Bleuets jusqu'à la médaille d'argent. Le second détonateur fut l'arrivée de l'entraîneur Oliver Glasner à Crystal Palace en février 2024. Sous ses ordres, Mateta s'est métamorphosé en l'un des buteurs les plus prolifiques de Premier League, rivalisant avec les meilleurs du championnat et devenant un joueur plus complet.

Didier Deschamps l'a lui-même souligné : il a été séduit par son "profil" et sa "capacité à marquer des buts". Depuis les retraites d'Olivier Giroud et de Karim Benzema, l'équipe de France cherchait un avant-centre au profil de pivot moderne. Mateta (1,92m) répond parfaitement à ce besoin : puissant, bon de la tête, capable de jouer dos au but, mais aussi doté d'une explosivité surprenante pour exploiter la profondeur. Il offre une alternative tactique précieuse et une variété que le sélectionneur n'avait plus à sa disposition.

À 28 ans, Mateta n'est plus un jeune espoir mais un joueur confirmé et aguerri par les joutes de la Premier League. Son parcours, fait de hauts et de bas, a forgé un caractère et une persévérance qui plaisent au sélectionneur. Contrairement à d'autres joueurs qui cherchent à bouger tout le temps ou en conflit avec leur club, Mateta est un joueur stable et épanoui à Crystal Palace, où il a récemment prolongé son contrat jusqu'en 2027. Cette sérénité est un atout majeur pour s'intégrer sereinement dans le groupe France. Il ne cherche pas à tout prix la lumière, seulement un environnement adéquat où il peut exprimer son talent. 

Loin d'être une simple solution de rechange face aux absences offensives, la sélection de Jean-Philippe Mateta est donc la récompense juste et logique d'une progression exemplaire. Il a prouvé sa valeur au plus haut niveau, que ce soit en club (40 buts inscrits depuis le début de la saison 2023/2024) ou lors des Jeux Olympiques, et apporte un profil unique et complémentaire à l'attaque des Bleus. Cette première convocation n'est pas une fin en soi, mais elle valide un parcours remarquable. C'était, tout simplement, son tour.