Luis Enrique : Un ancien coéquipier français balance tout sur lui

Cette ambiguïté serait particulièrement visible dans la gestion de joueurs comme Randal Kolo Muani, dont l’utilisation sporadique intrigue. « Il explique que ses décisions parlent d’elles-mêmes, mais personne ne comprend vraiment ce qu’il veut. C’est son jeu. » Ce mystère entretenu renforcerait son autorité, tout en évitant de rendre des comptes précis.

L’identité de ce critique est ensuite révélée : Christophe Dugarry, champion du monde 1998. Bien connu pour son franc-parler, il n’a pas hésité à s’attaquer au caractère singulier de Luis Enrique. « C’est un personnage à part, obsédé par la performance et par l’idée de montrer qu’il est supérieur », déclare-t-il.

Dugarry souligne le comportement de Luis Enrique, toujours en quête de défis personnels, comme ses participations à des Ironman ou son obsession pour la discipline quotidienne. « C’est quelqu’un qui fonctionne comme une machine, mais cette carapace cache une incapacité à se remettre en question. » Un trait qui, selon lui, le rend parfois hermétique à toute critique, même lorsque ses résultats ne sont pas à la hauteur.

Derrière ce caractère bien trempé se cacherait également un stratège manipulateur, toujours prêt à tirer parti des situations. Dugarry accuse Luis Enrique d’exceller dans l’art de persuader ses dirigeants. « Il leur fait croire qu’il réalise une saison exceptionnelle, même quand les résultats sont en deçà des attentes. »

Cette approche se reflète également dans ses choix de joueurs. Certains, comme Škriniar ou Kolo Muani, semblent avoir été mis à l’écart sans réelle explication. Pour Dugarry, ces décisions sont irréversibles : « Il ne revient jamais en arrière. Une fois qu’il écarte quelqu’un, c’est terminé, peu importe ce que le joueur fera. »

Dugarry compare enfin Enrique à José Mourinho, autre technicien célèbre pour ses jeux d’influence et son caractère clivant. « Luis Enrique sait créer des tensions et maintenir tout le monde sous pression. C’est une manière de garder le contrôle, mais cela finit souvent par fragiliser le vestiaire. »

Cette méthode, bien que controversée, semble s’inscrire dans une stratégie plus large visant à protéger son image et à maintenir la confiance des dirigeants. « Il sait ce qu’il fait. C’est calculé, mais cela ne fonctionne pas toujours sur le long terme », conclut Dugarry.