Litige Mbappé - PSG, le nouveau rebondissement inattendu

Le 1er avril dernier, Kylian Mbappé avait obtenu du tribunal judiciaire de Paris l’autorisation de pratiquer une saisie conservatoire à hauteur de 55 millions d’euros, somme qu’il réclame au PSG pour salaires et primes impayés. Une procédure spectaculaire symbolisant la rupture totale entre le joueur et son ancien club, désormais relégué au rang d’adversaire légal. Cette saisie visait à préserver les droits financiers du joueur, désormais engagé avec le Real Madrid, dans l’attente d’une décision sur le fond.

Mais ce lundi, les représentants du PSG ont contre-attaqué. Devant le juge de l’exécution, les avocats du club ont contesté la validité de la saisie, estimant que Kylian Mbappé n’avait pas apporté la preuve d’une créance apparente ni démontré un réel risque pour son recouvrement. La bataille ne fait que commencer, et elle s’annonce plus technique que jamais.

Dans un retournement inattendu, le Paris Saint-Germain affirme que c’est Kylian Mbappé qui lui devrait de l’argent. Selon l’avocat Me Renaud Semerdjian qui s’est confié à l’AFP, le club réclame 98 millions d’euros au joueur, en raison des "manœuvres dilatoires" dont il l’accuse, et qui auraient causé un préjudice financier important. Cette contre-créance, bien que symbolique selon les propos de l’avocat, vise à démontrer l’absence de légitimité de la demande de Mbappé.

Du côté du joueur, la défense s’est appuyée sur l’opacité financière supposée du club parisien. Me Thomas Clay, avocat de Kylian Mbappé, a dénoncé les difficultés rencontrées pour mettre en œuvre la saisie : sur les 55 millions visés, seuls 14 millions ont pu être bloqués, les banques ayant refusé de coopérer dans un contexte de financement opaque par un État souverain, le Qatar.

Le PSG justifie sa position par un accord verbal qu’il dit avoir passé avec Kylian Mbappé à l’été 2023. Selon ses avocats, l’attaquant aurait accepté de renoncer à certaines sommes pour permettre au club de préserver sa santé financière, en échange d’un départ libre. Une version qualifiée de "fantasme" par Me Clay, qui rappelle qu’aucun document écrit ne confirme cet arrangement.

Ce flou juridique alimente les tensions entre les deux camps. Les instances sportives, jusque-là saisies par Kylian Mbappé, ont été contraintes de se désister, incapables de faire exécuter leurs décisions à cause des actions judiciaires engagées par le PSG. Le juge civil se retrouve désormais seul arbitre d’un conflit qui mêle droit du travail, sport professionnel et politique financière.