Du cauchemar à l'espoir fou, de la fureur à la cruauté du sort. Le stade Pierre-Mauroy a vécu ce jeudi soir une de ces soirées européennes complètement dingues, irrationnelles et électriques qui marquent les esprits bien plus qu'une victoire sans saveur. Au bout d'un scénario à multiples rebondissements, le LOSC s'est incliné face au PAOK Salonique (3-4), mais sa révolte héroïque en seconde période, après avoir été mené 0-3, a bien failli renverser un match qui semblait pourtant perdu d'avance. Une défaite frustrante, mais une soirée de grand spectacle.
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AFPQuarante-cinq minutes de cauchemar et de colère
Car la première mi-temps fut un véritable naufrage, une faillite collective inattendue. Une défense lilloise aux abois, apathique, qui a pris l'eau de toutes parts face au réalisme grec. L'ancien de la maison, Soualiho Meïté, a lancé les hostilités d'une frappe placée (18e), avant que Živković (23e) et Konstantelias (42e) ne transforment la soirée en calvaire. 0-3 à la pause, sous les sifflets d'un public médusé. Le tout pimenté par une décision arbitrale qui fera date : un penalty évident refusé par la VAR à Fernandez-Pardo juste avant le troisième but, provoquant l'ire mémorable et télévisuelle du président Olivier Létang dans les couloirs du stade.
AFPLa révolte des Dogues, le show Igamane
On pensait alors les Dogues K.O. debout, prêts à subir une humiliation historique. Mais piqués au vif et métamorphosés par les changements de Bruno Genesio, ils sont revenus des vestiaires avec une toute autre intention. C'est le capitaine courage, Benjamin André, qui a sonné la révolte d'une tête rageuse sur corner (57e). L'espoir revenait. Un espoir décuplé par le jeune attaquant marocain Hamza Igamane, qui réduisait encore l'écart, de la tête lui aussi, pour porter le score à 2-3 (68e). Le stade s'enflammait de nouveau, le miracle était en marche.
AFPLe chaos, un penalty arrêté, un but encaissé
La suite du match fut un chaos indescriptible, un concentré de folie. Alors que Lille poussait pour égaliser, André, décidément au cœur de tout, concédait un penalty. Fin du rêve ? Non ! Berke Özer, héroïque, repoussait la tentative de Živković et maintenait l'exploit à portée de main (71e) ! Le stade exultait comme pour un but. Mais la joie fut de très courte durée. Trois minutes plus tard, ce même Živković, revanchard, se rachetait et redonnait deux buts d'avance au PAOK (2-4). Un coup de poignard terrible.
AFPL'espoir jusqu'au bout, la cruauté finale
Mais ce LOSC, ce soir, avait une âme et un cœur immenses. Loin d'abdiquer, Hamza Igamane, encore et toujours lui, s'offrait un doublé d'une volée croisée magnifique pour relancer une dernière fois un suspense insoutenable (3-4, 78e). La fin de match fut une attaque-défense irrespirable. Lille a tout donné, a poussé, a cru à l'égalisation au bout du temps additionnel sur un but de Benjamin André, mais celui-ci était finalement et cruellement refusé pour un hors-jeu rageant.
AFPUne défaite, mais une fierté retrouvée
Lille a donc perdu, concédant sa première défaite européenne de la saison. Mais ce soir, la défaite a presque un goût de victoire morale. Plombés par une première période catastrophique et des décisions contraires, les Dogues ont montré un caractère et une force de révolte exceptionnels qui ont fait vibrer leur public. Une soirée de folie, de frustration, mais aussi de fierté, qui prouve que cette équipe a une âme. Une défaite qui, paradoxalement, pourrait bien souder ce groupe pour la suite de la saison.



