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Ligue 1 : Comment le retrait de Canal+ met en péril le plan à 500 millions d'euros

À six semaines du coup d'envoi de la saison 2025-2026, le football français plonge dans une nouvelle crise existentielle. Alors que tous les regards étaient tournés vers le lancement de LFP Media, la nouvelle chaîne 100% Ligue 1, le partenaire historique et tant attendu, Canal+, a claqué la porte avec fracas. Dans une interview accordée à L'Équipe, son président Maxime Saada a annoncé l'arrêt brutal des négociations, laissant le projet de Nicolas De Tavernost orphelin de son principal distributeur potentiel. Pour la LFP, qui promettait 500 millions d'euros annuels aux clubs, c'est un séisme. Le compte à rebours est lancé pour trouver un plan B et éviter un troisième crash industriel en cinq ans.

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    Le "non" de Canal+ : autopsie d'un rendez-vous manqué

    "Canal+ jette l'éponge." La sentence, lâchée par Maxime Saada, est sans appel. Les raisons de cette rupture sont multiples et profondes. Le premier point de friction majeur concerne le prix : la LFP envisageait un abonnement autour de 20€ par mois, un tarif jugé "trop élevé" et irréaliste par Canal+ qui souhaitait un prix d'appel agressif autour de 10€ pour ses abonnés, afin de reconquérir un public échaudé par le fiasco DAZN. D'autres désaccords ont achevé de faire capoter le deal : l'absence de garantie sur le contenu exact de l'offre (la LFP se réservant le droit de sous-licencier des matchs à d'autres diffuseurs) et une clause de sortie unilatérale pour la Ligue au bout de deux ans, jugée incompatible avec une volonté de construire sur le long terme.

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    LFP Media : un business-plan ambitieux désormais sous haute tension

    Le modèle économique de LFP Media, bien que novateur, repose sur des hypothèses aujourd'hui fragilisées. L'objectif, pour atteindre les 500 millions d'euros de revenus annuels promis aux clubs, était de séduire un million d'abonnés dès la première saison. En comptant sur Canal+, LFP Media espérait puiser rapidement dans un bassin de près de 2,5 millions de clients potentiels déjà abonnés à Canal+ ou beIN Sports. Sans ce puissant réseau, atteindre ce seuil critique devient un défi colossal. Pour rappel, la chaîne doit proposer 8 des 9 matchs de chaque journée pour la saison 2025-2026, beIN Sports conservant son affiche premium pour 78,5 M€.

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    Impact financier : les clubs retiennent leur souffle

    La conséquence la plus directe de cette impasse se mesure en millions d'euros. Pour de nombreux clubs de Ligue 1, les droits TV représentent entre 17% et 25% de leur budget. Un retard de deux mois dans la mise en place d'une distribution efficace pourrait signifier un trou de plusieurs dizaines de millions d'euros dans les caisses. Pour l'OM, dont le budget 2025-2026 est de 260 M€, le risque est estimé à 45 M€. Pour Rennes (budget de 210 M€), ce sont 42 M€ qui pourraient manquer à l'appel. Même un club comme Brest, au budget plus modeste de 95 M€, risquerait de perdre 12 M€. Une situation qui met les trésoreries sous une pression extrême, alors que les budgets ont déjà été présentés à la DNCG.

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    Qui peut sauver la plateforme de la Ligue 1 ?

    Privé de Canal+, Nicolas De Tavernost doit désormais se tourner vers les autres grands opérateurs télécoms : Orange, Free et SFR, qui représentent à eux trois un parc de plusieurs millions d'abonnés TV. Des accords de distribution "non-exclusive" sont possibles, mais leur portée et leur rendement financier seront sans doute plus limités que le partenariat espéré avec Canal+. Des discussions exploratoires avec des géants du streaming comme Amazon (via Prime Video Channels) ou Apple TV constitueraient un plan B crédible, mais le temps presse. À l'approche du 17 août, le risque de voir les fans contraints de passer uniquement par une application dédiée, sans intégration dans les box, fait resurgir le spectre d'un lancement raté.

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    Le souvenir du fiasco DAZN plane sur la Ligue 1

    Ce scénario catastrophe n'est pas une fiction. Il y a un an, DAZN avait tenté de s'imposer avec une offre jugée trop chère (entre 30 et 40€ par mois), n'attirant que 350 000 abonnés avant de se retirer prématurément. L'une des conséquences directes avait été une explosion du piratage, en hausse de 50% selon un rapport de l'Hadopi. La LFP et les clubs français ne peuvent pas se permettre de revivre un tel échec. La reconquête du public passe par une offre accessible et facile d'utilisation, deux conditions que le retrait de Canal+ met aujourd'hui en péril. En 2020, c'était Mediapro. En 2024, DAZN. En 2025, Canal+ s'éclipse avant même le début du bal. Il reste moins de 45 jours à LFP Media pour trouver une issue et éviter un troisième crash des droits TV en France.

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