Liga, Florentino Pérez déclenche une énorme polémique au Real Madrid

Leader de la Liga et solide en Ligue des Champions, le Real Madrid fait face à une tempête interne d’une ampleur inédite.Derrière la réussite sportive se cache un conflit d’influence autour d’un sujet brûlant : la transformation juridique du club. Selon Mundo Deportivo repris par Foot Mercato, Florentino Pérez, président emblématique des Merengues, souhaite moderniser la structure du Real Madrid, quitte à bouleverser son modèle centenaire fondé sur la participation des socios. Une ambition qui divise profondément la direction madrilène.

Depuis plusieurs semaines, les tensions s’intensifient entre deux camps irréconciliables. D’un côté, Florentino Pérez, appuyé par son fidèle collaborateur Anas Laghrari ; de l’autre, une partie du conseil d’administration menée par José Ángel Sánchez et Enrique Pérez, frère du président. Cette opposition traduit une fracture institutionnelle au sommet d’un club jusque-là réputé pour sa stabilité.

Au cœur du désaccord se trouve le modèle de gouvernance du Real Madrid. Florentino Pérez souhaite transformer le club en Société Anonyme Sportive (SAD), un statut proche d’une entreprise privée. Ce changement attribuerait 51 % du capital à la Fondation Real Madrid et 49 % aux socios, une répartition censée sécuriser les finances du club dans un contexte économique de plus en plus compétitif. Le président justifie cette idée par la nécessité de renforcer la stabilité financière du club face aux investissements massifs venus du Golfe et d’Amérique.

Mais cette proposition se heurte à une résistance ferme. Les partisans du statu quo, menés par José Ángel Sánchez, dénoncent une privatisation déguisée du Real Madrid. Selon eux, la démarche de Florentino Pérez menacerait l’identité historique du club, fondée sur la propriété collective de ses membres. Ils redoutent qu’un passage au modèle SAD concentre le pouvoir entre les mains d’un seul homme, au détriment des socios et de la démocratie interne qui distingue la Casa Blanca depuis des décennies.

Pour Florentino Pérez, cette réforme s’inscrit dans une vision à long terme : faire du Real Madrid un acteur capable de rivaliser structurellement avec les géants économiques du football moderne. En s’appuyant sur la nouvelle Loi espagnole du sport de 2022, qui permet désormais aux SAD et aux clubs traditionnels de participer aux mêmes compétitions professionnelles, le président voit dans ce cadre légal une opportunité stratégique. Ses proches affirment qu’il agit avant tout pour préserver la compétitivité financière du club face à des puissances économiques de plus en plus influentes.

Cependant, au sein du conseil, l’opposition ne faiblit pas. Certains dirigeants considèrent que Florentino Pérez cherche à consolider son autorité sous couvert de réforme. Ils redoutent qu’une telle transformation rompe l’équilibre entre le pouvoir présidentiel et la participation démocratique des socios. L’ombre d’une concentration du pouvoir plane ainsi sur la Maison Blanche, accentuant les fractures au sommet du club.

Le conflit ne se limite pas aux arguments économiques. Mundo Deportivo évoque une véritable lutte d’influence autour du contrôle du futur Real Madrid. Depuis la modernisation du Santiago Bernabéu et la création de plusieurs sociétés affiliées, notamment en partenariat avec la firme américaine Legends International, Florentino Pérez aurait renforcé son emprise sur les décisions stratégiques. Ce modèle, jugé trop centralisé par ses détracteurs, alimente la crainte d’une gouvernance autoritaire.

Pour l’heure, la proposition n’a pas encore été soumise à l’Assemblée générale. Toutefois, les discussions internes se seraient durcies au point de paralyser certaines décisions administratives. Entre méfiance et ambition, Florentino Pérez continue de défendre une réforme qu’il juge inévitable pour assurer l’avenir du club. Pendant ce temps, les socios s’inquiètent d’un possible affaiblissement de leur rôle historique, alors que le Real Madrid s’apprête peut-être à vivre un tournant majeur de son histoire.