Les Gunners en mission : Arsenal peut enterrer les espoirs de City

De mai 2016 à octobre 2023, Arsenal a enchaîné 15 matchs de Premier League sans victoire face à City, avec 13 défaites. Guardiola avait trouvé la formule pour neutraliser les Gunners.

Mais depuis, Arsenal a changé de visage sous la direction d’Arteta, un ancien disciple de Guardiola. Son premier coup d'éclat ? Éliminer City en demi-finale de la FA Cup 2020 avant de remporter le trophée contre Chelsea. Une victoire qui lui a permis de gagner du temps pour reconstruire l'équipe.

La saison suivante, Arsenal était près de bousculer l’ordre établi, mais une défaite 4-1 à l'Etihad en avril 2023 a détruit leurs espoirs de titre. Arteta a retenu la leçon : plutôt que d’essayer de surclasser City dans le jeu, il a opté pour une approche plus pragmatique, visant à étouffer son adversaire.

Cette stratégie a porté ses fruits. Arsenal a mis fin à sa série noire en battant City 1-0 en octobre 2023, puis a tenu bon pour un 0-0 au retour. Mais ce n'était pas suffisant pour priver City du titre.

Lorsque les Gunners sont revenus à l’Etihad pour la saison 2024-25, ils ont affiché une ambition renouvelée. Menés après un but de Haaland, ils ont répondu par une frappe splendide de Riccardo Calafiori et une tête de Gabriel Magalhaes. Mais l'expulsion de Trossard avant la pause a changé le match. Arsenal a tenu bon jusqu’à une égalisation tardive de John Stones, laissant les joueurs d’Arteta entre frustration et colère. Le "restez humble" de Haaland n’a fait qu’attiser la rancœur.

Ni Arsenal ni City ne sont leaders en cette fin février 2025, Liverpool menant la danse avec six points d'avance. Mais Arsenal s'en sort bien mieux : 36 points pris en 18 matchs depuis septembre contre seulement 28 pour City.

Les hommes de Guardiola ont traversé une série catastrophique d’un seul succès en neuf matchs entre novembre et décembre, ruinant quasiment leurs espoirs d’un cinquième titre consécutif. City se retrouve aujourd’hui à lutter pour le top 4, avec un calendrier infernal à venir : Newcastle, Liverpool, Tottenham et Nottingham Forest.

De son côté, Arsenal a su redresser la barre et possède une marge d'erreur. Même en cas de défaite ce week-end, les Gunners resteraient favoris pour devancer City en fin de saison.

Depuis son chambrage contre Arsenal, Haaland a connu une période difficile. Trois buts en 13 matchs de Premier League après son ouverture du score face aux Gunners, avant de retrouver un peu de sa superbe dernièrement.

Pourtant, la menace d’un déclin plane sur lui. Son contrat record de 10 ans, signé récemment, l’engage à City jusqu'à ses trentes ans passés. Loin de l’effet dominant qu’il avait lors de son arrivée en Angleterre, il pourrait bien devenir la cible des moqueries si City s’effondre encore ce week-end.

L’inaction de City durant l’été a été un facteur clé de leur mauvaise saison. Rodri a longtemps colmaté les brèches, mais sa blessure au genou a exposé toutes les failles d’un effectif vieillissant.

Face à l’urgence, Guardiola a dépensé sans compter cet hiver avec les arrivées d’Omar Marmoush, Abdukodir Khusanov et Vitor Reis. Des jeunes joueurs prometteurs, mais qui manquent d’expérience au plus haut niveau. Leur intégration expresse pourrait bien coûter cher contre une équipe aussi rodée qu’Arsenal.

Guardiola n’a pas eu le luxe de leur laisser le temps de s’adapter. Khusanov et Marmoush ont d’ailleurs débuté lors de la récente victoire 3-1 contre Chelsea, et leur inexpérience s’est rapidement fait sentir, notamment sur le premier but concédé. Face à Arsenal, ces recrues devront prouver qu’elles sont prêtes à répondre à l’intensité d’un match au sommet.

Tout comme City, Arsenal a dû surmonter une période délicate en automne, un passage à vide dont les conséquences se font encore ressentir dans la course au titre. Un enchaînement difficile face à Bournemouth, Liverpool, Newcastle et Chelsea a coûté des points précieux.

Mais contrairement à son rival, Arsenal a réussi à redresser la barre en s’appuyant sur une discipline défensive et un réalisme accru. Malgré les blessures prolongées de Martin Ødegaard et Bukayo Saka, les Gunners ont tenu leur cap, adoptant un style plus pragmatique, moins flamboyant mais diablement efficace.

Éliminés de la FA Cup et avec peu d'espoir en Carabao Cup, les Londoniens ont désormais les mains libres pour se concentrer sur leurs deux objectifs majeurs : la Premier League et la Ligue des champions. Un autre stage à Dubaï est d’ailleurs prévu pour recharger les batteries et parfaire les automatismes avant le sprint final.

Ce match arrive au moment idéal pour Arsenal et au pire pour City. Il y a un an, c’est à cette période que les Gunners avaient enclenché la vitesse supérieure, enchaînant les victoires pour se repositionner dans la course au titre.

Une victoire dimanche permettrait non seulement de grignoter des points sur Liverpool, mais aussi d’enfoncer un peu plus Manchester City. Arteta et ses joueurs ne le diront pas publiquement, mais ils savent qu’un succès contre leur rival enverrait un message fort : Arsenal a définitivement pris l’ascendant.

City, autrefois maître incontesté du championnat, n’est plus que l’ombre de lui-même. Chaque joueur d’Arsenal, marqué par les humiliations passées, voudra profiter de cette occasion pour creuser encore plus l’écart. Et Haaland, qui s’était permis de donner des leçons d’humilité, pourrait bien repartir d’Emirates la tête basse.

Si les Gunners frappent un grand coup ce week-end, plus personne ne pourra nier l’évidence : les rôles se sont bel et bien inversés.