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La Juve gagne un match de folie (4-3), les Thuram entrent dans la légende

Parfois, le football écrit des scénarios qui dépassent l'entendement, des histoires qui transcendent le simple résultat. Ce Derby d'Italia entre la Juventus et l'Inter fut un sommet de spectacle et de folie, conclu par une victoire turinoise à l'arraché (4-3). Mais ce match restera surtout dans les annales comme le théâtre d'un moment de légende, presque intime et profondément français : celui où les frères Thuram, Marcus et Khéphren, se sont répondu but pour but, de la tête, à quelques minutes d'intervalle, sous les yeux, on l'imagine, d'un père champion du monde 98 partagé entre fierté et rivalité

  • Juventus FC v FC Internazionale - Serie AGetty Images Sport

    Un Derby d'Italia complètement fou

    Le match en lui-même fut un tourbillon, un combat de boxe magnifique et débridé où les deux équipes ont rendu coup pour coup. La Juventus, à domicile, a frappé par deux fois en première période par l'intermédiaire de Kelly et du prodige turc Yıldız. Mais à chaque fois, l'Inter, plus maître du jeu, est revenu au score grâce à deux coups de canon de son métronome Hakan Çalhanoğlu. 2-2. Un score de parité à l'heure de jeu, un chaos organisé qui ne demandait qu'une étincelle pour basculer dans l'irrationnel.

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    Marcus, l'aîné, frappe le premier

    Cette étincelle est venue de l'aîné de la fratrie. À un quart d'heure de la fin, alors que le match était en équilibre, Marcus Thuram, l'attaquant de l'Inter, pensait bien avoir joué les héros du soir. Sur un corner parfaitement tiré par Dimarco, l'international français s'élevait plus haut que tout le monde pour placer une tête rageuse qui donnait, pour la première fois, l'avantage aux siens (2-3, 76e). L'aîné venait de frapper, et le derby semblait avoir choisi son camp.

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    Khéphren répond, l'histoire s'écrit

    Mais c'était sans compter sur la réponse quasi immédiate du cadet. Sept minutes plus tard, dans un mimétisme aussi parfait qu'improbable, c'était au tour de Khéphren Thuram de s'envoler dans le ciel de Turin. Sur un coup franc botté par Yıldız, le milieu de terrain de la Juventus catapultait à son tour le ballon au fond des filets, de la tête (3-3, 83e). Deux frères, deux buts quasi identiques, pour des équipes rivales, en l'espace d'une poignée de minutes. Une séquence irréelle, une histoire de famille absolument unique qui s'écrivait en direct.

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    Adžić, le dénouement cruel pour l'Inter

    Et comme si ce scénario de légende ne suffisait pas, le match offrait un dernier rebondissement, presque cruel pour la dramaturgie familiale. Alors que l'on se dirigeait vers un nul qui aurait magnifiquement scellé cette histoire, le jeune remplaçant turinois Vasilije Adžić, d'une frappe lointaine en plein temps additionnel, offrait une victoire inespérée à la Juventus (4-3, 91e), laissant un Yann Sommer coupable sur l'action. Le dénouement d'un match tout simplement inoubliable.

    La Juventus remporte donc ce Derby d'Italia spectaculaire et poursuit son sans-faute en championnat, plongeant l'Inter dans le doute après une deuxième défaite consécutive. Mais au-delà du résultat et des trois points, l'histoire retiendra ce duel fratricide à distance, ce moment suspendu où les Thuram ont écrit une page unique et émouvante du football français et italien.