Le hold-up est un art, et cet Olympique Lyonnais version 2025-2026 est en passe de devenir un maître en la matière. Dominé, bousculé, acculé pendant 90 minutes sur la pelouse d'un Lille séduisant mais maladroit, l'OL a pourtant signé un succès aussi improbable que précieux (0-1). Une victoire à l'arraché, bâtie sur un réalisme glacial, une solidarité défensive héroïque et un soupçon de réussite, qui confirme le début de saison canon des Gones et plonge le LOSC dans une crise de nerfs et de doutes.
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AFPLe hold-up précoce, la marque de fabrique lyonnaise
Car sur le papier, et sur le terrain pendant 90 minutes, il n'aurait dû y avoir qu'une seule équipe ce dimanche. Revanchard après sa déroute dans le derby du Nord, Lille a pris le match à son compte d'entrée, confisquant le ballon avec autorité. Mais alors que le monologue lillois s'installait, la réponse lyonnaise fut aussi précoce que brutale. Sur l'une de leurs toutes premières incursions, les Gones ont fait preuve d'un réalisme glacial : à la 13e minute, Tyler Morton concluait sans trembler pour doucher l'enthousiasme du Stade Pierre-Mauroy. Un but contre le cours du jeu, qui permettait à Lyon de se recroqueviller dans son plan de jeu favori : subir et résister.
AFPLille pousse, Greif écœure
Loin d'être abattu par ce coup du sort, Lille a réagi immédiatement, accentuant sa pression pour tenter de recoller au plus vite. Cinq minutes à peine après l'ouverture du score, le jeune Ngal'ayel Mukau avait la balle d'égalisation au bout du pied, mais il butait sur un Dominik Greif déjà décisif et impérial (18e). Cet arrêt fut un véritable tournant. Il a conforté les Lyonnais dans leur stratégie de défense héroïque et a lancé ce qui allait devenir le long calvaire des attaquants lillois, condamnés pour le reste de la rencontre à se heurter à la muraille lyonnaise et à son gardien en état de grâce.
AFPLa frustration lilloise, le rouge de Genesio
Cette domination stérile s'est étirée pendant plus d'une heure, transformant l'espoir lillois en une frustration palpable qui a atteint son paroxysme en seconde période. Les occasions manquées se sont accumulées, avec une maladresse exaspérante, à l'image des ratés d'Haraldsson (66e) et de Correia (69e). Un penalty refusé par l'arbitre n'a fait qu'ajouter à la colère ambiante, qui a finalement explosé sur le banc. Le symbole de cette longue impuissance fut l'expulsion de Bruno Genesio. Fou de rage, il balançait une bouteille d'eau et finissait logiquement le match en tribune. L'image d'une équipe qui a tout tenté, pendant près de 80 minutes, en vain.
AFPLa forteresse lyonnaise, marque de fabrique
Car en face, cet OL a une force : il sait défendre. Crânement, solidairement, intelligemment, jusqu'à la dernière seconde. Et quand la défense était battue, son gardien Greif se montrait impérial, comme sur cette ultime parade du poing devant Sahraoui dans le temps additionnel. Cette victoire 1-0 est la quatrième sur ce score en six journées de championnat. Ce n'est plus un hasard, c'est une identité. Celle d'une équipe pragmatique, difficile à bouger, qui sait souffrir et qui se contente d'un rien pour gagner.
AFPDestins croisés
Au coup de sifflet final, le contraste est saisissant. Lille, malgré une bonne prestation, enchaîne une deuxième défaite de rang en championnat et s'enfonce dans le doute. Lyon, lui, rejoint le PSG en tête de la Ligue 1. Après un été de tous les dangers et une quasi-rétrogradation administrative, personne n'attendait les Gones à pareille fête. Et pourtant, la formule de Paulo Fonseca fonctionne à merveille. Cet OL n'est peut-être pas spectaculaire, mais il est terriblement efficace. Et redoutable.



