Josh King : la pépite de Fulham que l'on compare déjà à Pedri

Né et élevé dans le sud-ouest de Londres, Josh King a toujours été un joueur de Fulham. Il a rejoint l'académie à l'âge de huit ans, en 2015, et a été très vite identifié comme un grand espoir. Surclassé en U18 à 15 ans à peine, il a continué de gravir les échelons à une vitesse fulgurante, jusqu'à intégrer l'équipe U21. C'est là, sous la tutelle de l'ancien milieu de terrain Hayden Mullins, qu'il a véritablement explosé, inscrivant trois buts et confirmant tout son potentiel. En février 2024, il a fait ses premières apparitions sur le banc de l'équipe première en Premier League. Le train était en marche.

Les supporters de Fulham qui suivent de près l'académie attendaient avec impatience ses débuts. Il a fallu attendre le début de la saison 2024-2025 pour le voir faire sa première apparition professionnelle, en Carabao Cup. En Premier League, il a dû se montrer patient, se contentant de brèves apparitions avant d'être titularisé pour la première fois contre Southampton, juste avant Noël. Malgré quelques autres opportunités, il n'a pas connu d'explosion soudaine. Mais il était clair qu'il y avait un plan pour lui. « Josh est un grand talent que nous devons continuer à faire progresser », avait alors déclaré son coach, Marco Silva. « Il a montré sa qualité, son audace et sa capacité à jouer entre les lignes ».

Cette saison, cependant, l'histoire est bien différente. Un mercato estival prudent et le départ du milieu de terrain Andreas Pereira lui ont ouvert une porte. Et il s'y est engouffré. Après avoir signé un nouveau contrat à long terme en juillet et réalisé une pré-saison impressionnante, King a débuté tous les matchs de Premier League au poste de numéro 10, reléguant sur le banc la recrue phare du club, Emile Smith Rowe. Ses performances lui ont déjà valu une convocation avec les espoirs anglais. Il a aussi été au centre de plusieurs faits de jeu controversés : un premier but refusé par la VAR, deux cartons jaunes pour simulation et un penalty évident oublié. Mais il a surtout montré une force de caractère impressionnante, comme lorsqu'il a été à l'origine de la victoire de son équipe après avoir commis une erreur sur le premier but adverse.

La réaction de Josh King après son erreur contre Brentford a particulièrement plu à son entraîneur. « J'ai été très satisfait de la façon dont il a réagi », a déclaré Marco Silva. « Pour un jeune joueur de 18 ans, c'est toujours agréable de voir cette maturité, ce sang-froid ». C'est sans doute là que réside sa plus grande force, au-delà de sa technique évidente. Il s'est lui-même décrit comme un joueur qui aime « recevoir le ballon dos au jeu » et « percuter ». Capable de glisser entre les adversaires et de manipuler le ballon sans effort, il est un numéro 10 naturel. Mais sa polyvalence lui permet aussi de jouer plus bas ou sur un côté. Il porte d'ailleurs le numéro 24, la somme de ses trois postes de prédilection : 6, 8 et 10.

Ce baptême du feu en Premier League a aussi montré qu'il avait encore des points à travailler. Il a appris à ses dépens qu'une erreur comme celle commise contre Brentford se payait cash à ce niveau. Il devra aussi se montrer plus malin pour éviter les cartons jaunes pour simulation, même si les deux qu'il a reçus étaient sévères. Sur le plan physique, il va évidemment devoir s'étoffer. Et il ne fait aucun doute qu'avec un peu plus de réussite, les buts et les passes décisives ne tarderont pas à arriver.

Affirmer que Josh King atteindra le niveau de Pedri, sans doute le meilleur milieu de terrain du monde, serait prématuré. Mais il pourrait bien être la réponse de l'Angleterre à la star du Barça. Les similitudes sont frappantes. Tous deux sont des joueurs de petit gabarit qui, sans être les plus rapides, utilisent leur technique et leurs feintes de corps pour éliminer leurs adversaires. Ils caressent le ballon de l'extérieur du pied droit, les chaussettes baissées. La qualité de passe de l'Espagnol est sans égale, mais c'est un domaine que King pourrait développer. Ils partagent surtout cette capacité à percer les lignes balle au pied, ce qui en fait des numéros 8 ou 10 redoutables. S'il parvient à s'approcher du niveau de l'Espagnol, Fulham et l'Angleterre tiendront un joueur d'exception.

Fulham a eu le nez creux en prolongeant son contrat cet été, avant même son explosion. Le club n'a donc pas à s'inquiéter, pour l'instant, de l'intérêt des grands clubs. « Je suis au club depuis 13 ans, c'est comme une seconde maison », a déclaré le joueur après sa signature. « J'ai discuté avec le coach de mon temps de jeu. Je suis à fond dans le projet, et si je continue à travailler dur, j'aurai plus d'opportunités ». Son avenir étant assuré, il peut désormais se concentrer sur l'essentiel : s'imposer comme un titulaire indiscutable et commencer à traduire son immense talent en statistiques. Ce n'est qu'une question de temps.