JJ Gabriel NXGN GFXGetty/GOAL

JJ Gabriel, 14 ans : portrait du phénomène surnommé "Kid Messi" qui fait rêver Manchester United

De Lamine Yamal, champion d'Europe avec l'Espagne avant même d'avoir son bac, à Max Dowman, lancé en Premier League par Arsenal à 15 ans, le football moderne semble avoir définitivement adopté l'adage : si tu es assez bon, tu es assez grand. La précocité n'effraie plus les plus grands clubs, convaincus que le talent n'a pas d'âge.

Mais du côté de Manchester United, on pense détenir un talent encore plus rare, un joyau capable de surpasser toutes les attentes. Un joueur que le club s'apprête à polir avec le plus grand soin, tout en redoutant de se le faire dérober. Son nom : JJ Gabriel.

À seulement 14 ans, il pulvérise les records en équipe U18 et suscite des comparaisons avec les plus grands : Lionel Messi, Neymar, Cristiano Ronaldo. Le jeune ailier avait déjà fait sensation à huit ans, lorsqu'une vidéo de ses dribbles avait fasciné des millions d'internautes. Aujourd'hui, les doutes sur un emballement prématuré ont été balayés par ses performances hypnotiques et ses statistiques affolantes. Surnommé "Kid Messi" à ses débuts, il est en train de se faire un nom. Le sien.

  • Aux origines du phénomène

    Joseph Junior Andreou Gabriel est né à Londres en octobre 2010. Son père, Joe O'Cearuill, a connu une modeste carrière de défenseur, formé à Arsenal avant d'évoluer dans les divisions inférieures, avec tout de même deux sélections pour l'Irlande. C'est lui qui décidera plus tard de changer le nom de la famille en Gabriel, un clin d'œil à leur héritage catholique, mais aussi, et c'est assumé, une démarche pour rendre son fils plus "bankable".

    Passé par les académies de Chelsea, Arsenal et West Ham avant de rejoindre United, JJ a forgé une grande partie de sa technique sur les parquets de futsal. Cet environnement, qui exalte le contrôle de balle et la vivacité, était parfait pour ce garçon obsédé par les gestes techniques. À six ans, il était déjà capable d'enchaîner 1 000 jongles.

    Alfie Brooks, propriétaire de l'Ole Futsal Academy, confiait au Daily Mail : « J'ai coaché près de 1 000 jeunes de centres de formation, et JJ est le meilleur que j'aie jamais vu. Il pourrait entrer dans un vestiaire de Premier League aujourd'hui et, techniquement, il serait au-dessus du lot. Et de loin. »

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  • L'explosion médiatique

    La première étincelle est venue d'une vidéo YouTube intitulée "Kid Messi, 8 ans, est incroyable (meilleur que le vrai Lionel Messi)". Le clip de 19 minutes, véritable démonstration de son agilité balle au pied, a cumulé 4,8 millions de vues. Mais sa carrière a véritablement décollé en 2021 avec sa signature à Manchester United, où il s'est lié d'amitié avec un certain Cristiano Ronaldo Jr.

    La machine médiatique était lancée. Deux mois plus tard, il signait un premier contrat avec Nike. Un accord renégocié en mars 2025 pour devenir, selon les rumeurs, le contrat de sponsoring le plus lucratif jamais signé par un joueur de 14 ans, éclipsant même celui de Neymar à ses débuts à Santos.

    Ses exploits en équipes de jeunes, largement relayés sur les réseaux sociaux, ont atteint un nouveau sommet cette année. Devenu le plus jeune joueur de l'histoire du club à évoluer avec les U18, il a célébré sa première par une victoire mémorable : une humiliation 13-1 infligée au rival, Leeds, un match où Gabriel a inscrit les deux derniers buts.

  • JJ Gabriel Man UnitedGetty

    Une ascension fulgurante

    Cette saison, son impact en U18 est dévastateur : cinq buts en trois titularisations. Auteur d'un doublé lors d'un large succès contre Middlesbrough (5-0), où son coéquipier Kai Rooney, fils de Wayne, y est aussi allé de son but, il a récidivé lors du match suivant en inscrivant un triplé en seulement 22 minutes face à Derby County.

    Ses progrès sont suivis de très près par l'état-major du club. Invité dans la loge présidentielle pour le match d'ouverture contre Arsenal, il a récemment rencontré l'entraîneur de l'équipe première, Ruben Amorim, qui lui a confirmé qu'il serait intégré à plusieurs séances d'entraînement avec les professionnels plus tard dans la saison.

  • JJ Gabriel Man UnitedGetty

    Ses points forts : un dribbleur clinique

    Sa qualité première est sans conteste son dribble déroutant. Capable de frapper des deux pieds avec une précision chirurgicale, il est cet ailier moderne qui peut à la fois dynamiter une défense par ses percées et se muer en renard des surfaces.

    Sa mentalité de compétiteur acharné est également l'une de ses marques de fabrique. L'anecdote est révélatrice : lors d'un match contre Blackburn, après un violent contact, il s'est luxé l'épaule. Sans paniquer, il se l'est remise en place lui-même avant de retourner sur le terrain pour marquer un triplé et délivrer une passe décisive dans une victoire 4-0.

  • Marge de progression : le physique en chantier

    Difficile de lui trouver de réelles faiblesses techniques. Conditionné depuis l'enfance pour atteindre le plus haut niveau, il travaille sans relâche sur tous les aspects de son jeu. On l'a par exemple vu s'entraîner aux penalties avec Marcus Rashford avant que ce dernier ne soit prêté à Aston Villa.

    L'enjeu principal sera évidemment le développement de son physique pour répondre aux exigences du monde professionnel. Mais là encore, son éthique de travail laisse peu de place au doute. Il fonctionne déjà comme un pro, avec un régime alimentaire et un programme physique stricts. Habitué à être surclassé depuis des années, le passage au niveau supérieur ne devrait être qu'une formalité.

  • Le nouveau Lamine Yamal ?

    Si la comparaison initiale avec Messi lui a collé à la peau, son style de jeu, fait de dribbles provocateurs et de changements de rythme, se rapproche davantage d'un jeune Neymar.

    Mais le parallèle le plus pertinent aujourd'hui est bien celui avec Lamine Yamal. Comme le prodige du Barça, devenu champion d'Europe avec l'Espagne au lendemain de ses 17 ans, Gabriel joue avec une liberté et une audace rares. Cette capacité à danser avec le ballon pour éliminer ses adversaires, couplée à une efficacité redoutable, les rapproche inévitablement.

    Et tout comme Yamal incarne le renouveau du Barça, les supporters de United rêvent de voir Gabriel devenir le leader de la reconstruction tant attendue des Red Devils.

  • Quel avenir ? Le danger d'un départ précoce

    L'objectif à court terme est clair : continuer sur sa lancée avec les U18 pour intégrer au plus vite le groupe professionnel. Une première apparition en Premier League avant la fin de la saison n'est pas à exclure, ce qui le placerait dans la lignée des phénomènes de précocité d'Arsenal, Ethan Nwaneri et Max Dowman.

    Cependant, Manchester United marche sur des œufs. Les plus grands clubs européens sont déjà à l'affût. À 16 ans, Gabriel sera libre de signer où il le souhaite. Contrairement à d'autres jeunes talents anglais, son passeport européen, hérité de son père irlandais, lui ouvre les portes de tous les championnats du continent. Le Bayern Munich, le FC Barcelone, le Real Madrid et même le voisin, Manchester City, seraient déjà positionnés.

    Le jeune prodige a le monde à ses pieds et aura l'embarras du choix. Le talent est là, brut, exceptionnel. Reste à United de lui offrir un projet à sa hauteur pour ne pas voir le futur lui filer entre les doigts. La balle est plus que jamais dans le camp de Ruben Amorim et de sa direction.