Geovanni Leoni NXGN GFXGetty/GOAL

Le "nouveau Bastoni" à l'école de Van Dijk : Liverpool a-t-il trouvé le défenseur du futur ?

Il n'y a sans doute pas de meilleure école au monde pour apprendre l'art de la défense que l'Italie. Et Giovanni Leoni a tout du prochain grand défenseur central du pays. Pourtant, le jeune homme de 18 ans serait le premier à admettre qu'il a aussi été façonné par le football anglais.

Leoni a grandi en regardant la Premier League à la télévision. Selon ses amis d'enfance, il connaissait par cœur le nom de chaque joueur de chaque équipe. Mais un nom comptait plus que tous les autres : Virgil van Dijk. Il vénérait le Néerlandais, et c'est toujours le cas. Une bonne nouvelle pour Liverpool, les Reds ayant conclu un accord de 35 millions d'euros pour s'attacher les services de l'un des plus grands espoirs que l'Italie ait produits ces dernières années.

  • Un héritage de champion

    Giovanni Leoni est né à Rome et reste aujourd'hui un grand supporter de la Roma. Mais c'est à Padoue, où sa famille a déménagé pour des raisons professionnelles alors qu'il n'avait que cinq ans, qu'il a fait ses premiers pas dans le football. D'abord à Vigontina, puis à Cittadella, avant d'être repéré par le grand club local, Padoue, en 2019. C'est là que tout a vraiment commencé.

    Le fait d'être le fils de deux anciens joueurs professionnels de water-polo a certainement aidé. À la maison, il a appris l'importance de la discipline et du dévouement. Et il est vite devenu évident qu'il avait aussi hérité des qualités athlétiques de ses parents. Alors qu'il ne jouait encore qu'avec l'équipe B des moins de 13 ans de Padoue, il a été surclassé avec les moins de 16 ans pour pallier une cascade de blessures.

    « J'ai eu la chance de jouer à un niveau plus élevé, et ce fut une expérience précieuse », a-t-il un jour confié. « J'ai aussi eu de la chance à Padoue, car j'ai toujours été entraîné par des anciens défenseurs qui ont pu me donner des conseils importants. Mais le coach qui m'a le plus appris, c'est Beppe Agostini. Il m'a beaucoup enseigné, en tant que joueur et en tant qu'homme. Comme il le dit toujours : 'Même sans le football, la vie est belle' ».

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  • Le grand saut

    C'est sous les ordres de Beppe Agostini, avec les moins de 17 ans, que Giovanni Leoni tape dans l'œil de l'entraîneur de l'équipe première de Padoue, Vincenzo Torrente. Le 19 mars 2023, lors d'un match de Serie C contre Albinoleffe, Torrente le lance dans le grand bain en fin de rencontre. À 16 ans et trois mois seulement, Leoni devient le plus jeune joueur à faire ses débuts professionnels en Italie cette saison-là.

    « Quand le coach m'a dit d'entrer sur le terrain, j'étais un peu nerveux », a admis Leoni après ce début historique. « Mais j'étais aussi heureux, car c'était mon rêve. Au début de la saison, je n'aurais jamais pensé faire mes débuts si tôt. Tout s'est passé si vite. L'entraîneur m'a vu jouer avec les U17 et je pense qu'il a aimé mon attitude, le fait que je n'ai jamais pris la grosse tête. J'essaie juste de m'entraîner dur et de toujours me donner à 100 % ». Une maturité rare pour un joueur de son âge.

  • L'ascension fulgurante

    Moins d'un an après ses débuts, Giovanni Leoni est recruté par la Sampdoria, en Serie B, sous la forme d'un prêt avec option d'achat. Le coach de l'époque n'est autre qu'Andrea Pirlo. L'ancien champion du monde, qui a évolué aux côtés des plus grands défenseurs de sa génération, a tout de suite su que Leoni était destiné à la Serie A. Il espérait que ce serait avec la Samp, mais après une élimination en barrages de promotion, le club, en difficulté financière, a dû se résoudre à vendre l'un de ses actifs les plus précieux.

    À ce stade, l'Inter et la Juventus étaient déjà sur les rangs. Mais c'est Parme, fraîchement champion de Serie B, qui a raflé la mise pour 5 millions d'euros, plus 3,5 millions de bonus potentiels. Une affaire en or. Après un petit temps d'adaptation, Leoni s'est imposé dans l'équipe, d'abord sous les ordres de Fabio Pecchia, puis comme un titulaire indiscutable avec le nouvel entraîneur, Christian Chivu.

    « Nous savons tous ce que Leoni peut devenir », a déclaré Chivu peu après sa nomination. « C'est maintenant à nous, et à lui, de réaliser ce potentiel ». Le train était en marche, et il n'allait pas s'arrêter là.

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    La force et l'intelligence

    Ce qui frappe d'emblée chez Giovanni Leoni, c'est sa présence physique. À 18 ans, il culmine déjà à 1,96 m et utilise sa taille à merveille pour dominer les duels aériens. Bien qu'il doive encore s'étoffer, il est déjà assez costaud pour tenir tête aux attaquants les plus puissants de Serie A. Mais ce qui le distingue vraiment, c'est son intelligence de jeu, bien au-delà de son physique.

    « C'est un garçon très intelligent », a confié Roberto Baronio, son ancien entraîneur adjoint à la Sampdoria. « Quand vous avez une intelligence supérieure à la moyenne, vous pouvez aller plus loin. Il sait lire les intentions de l'adversaire. C'est une qualité que nous avons tout de suite remarquée. Quand un défenseur affronte un attaquant plus rapide ou plus puissant, il essaie de le 'gérer', en anticipant. Ce sont des subtilités que seuls les joueurs d'expérience possèdent normalement. Mais Leoni a déjà cette connaissance, cette ruse ». Un cerveau dans un corps d'athlète.

  • La marge de progression

    Roberto Baronio le reconnaît : pour devenir l'un des défenseurs les plus dominants d'Europe, Giovanni Leoni doit encore développer la puissance du haut de son corps. Il estime aussi que l'adolescent doit travailler son explosivité sur les premiers mètres et sa prise de décision, pour éviter de concéder des penalties en se précipitant.

    Cependant, il est convaincu qu'un joueur aussi studieux, travailleur et humble ne peut que progresser dans les années à venir.

    « Il doit se renforcer, mais il le fait déjà. Et il gagnera en vitesse, car c'est un gamin humble et bosseur », explique Baronio. « Dès ses premiers entraînements avec nous à la Sampdoria, il ramassait les plots et les ballons à la fin des exercices. On lui disait souvent : 'Leo, laisse, tu n'as pas besoin de faire ça !'. Mais il répondait : 'Non, c'est bon, j'ai l'habitude'. C'est quelque chose qu'il a en lui, et je pense que c'est en grande partie grâce à sa famille. J'espère qu'il deviendra un grand joueur, juste pour le garçon qu'il est ».

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    Le "nouveau Bastoni" ?

    Giovanni Leoni est un joueur très à l'aise balle au pied, qui panique rarement sous la pression. Il est aussi capable d'évoluer aussi bien en défenseur central classique que sur le côté droit d'une défense à trois.

    Compte tenu de sa nationalité, de son style de jeu et de sa stature, il n'est donc pas surprenant qu'il soit régulièrement comparé à la star de l'Inter et de l'Italie, Alessandro Bastoni. Un défenseur-relanceur brillant, qui possède à la fois la vitesse et la puissance nécessaires pour contenir les meilleurs attaquants du monde. Une comparaison flatteuse, mais qui ne semble pas du tout usurpée.

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    Le rêve d'Anfield

    Bien qu'il n'ait rejoint Parme qu'en août dernier, Giovanni Leoni est sur le point de s'engager avec Liverpool. Le champion de Premier League a conclu un accord pouvant atteindre 35 millions d'euros avec le club italien.

    Tottenham et West Ham étaient également intéressés, mais sa future maison sera bien Anfield, même si Arne Slot cherche aussi à recruter le défenseur de Crystal Palace, Marc Guehi.

    Selon les dernières informations, Leoni intégrera directement l'équipe première de Liverpool, offrant une solution de rechange à Virgil van Dijk, Ibrahima Konaté et Joe Gomez. Un prêt immédiat semble avoir été écarté, ce qui suggère qu'Arne Slot compte bien lui donner du temps de jeu dès cette saison, qui s'annonce une nouvelle fois éprouvante pour les Reds. Le jeune Italien s'apprête à jouer aux côtés de son idole. Le rêve est devenu réalité.