Cadeau au Real Madrid ? Le calendrier infernal du Barça fait grincer des dents

Avant le premier affrontement de la saison contre Osasuna, Hansi Flick avait déjà ressenti le besoin d’opérer une certaine rotation. Son équipe venait de réaliser un départ canon en Liga, avec sept victoires en autant de journées et 23 buts inscrits.

Mais l’entraîneur allemand était conscient d’un problème récurrent sous l’ère Xavi : la tendance du Barça à s’éteindre physiquement dans le dernier quart d’heure, un défaut qui leur avait coûté cher.

Le président Joan Laporta l’avait d’ailleurs reconnu publiquement l’été dernier : « Flick sait que les joueurs doivent être mieux préparés physiquement. »

La rotation s’imposait donc naturellement, d’autant que le style de jeu de Flick repose sur une forte intensité et un pressing constant, très exigeants sur le plan athlétique.

Après avoir décelé les premiers signes de fatigue lors d’un succès poussif face à Getafe (1-0) le 25 septembre, Hansi Flick avait pris une décision forte : laisser plusieurs cadres au repos pour le déplacement à Osasuna, trois jours plus tard.

Mais ce choix n’a pas porté ses fruits. Le Barça a été dominé à Pampelune, s’inclinant 4-2 malgré les entrées en jeu de Lamine Yamal et Raphinha en seconde période. Flick, toutefois, assumait pleinement.

« Nous avons fait beaucoup d’erreurs, et aussi beaucoup de changements. C’est peut-être une explication, mais ils étaient nécessaires, car certains joueurs avaient déjà beaucoup trop joué », justifiait-il en conférence de presse.

« J’ai dit aux joueurs que j’étais responsable. C’est à moi de les protéger, et certains avaient accumulé trop de minutes. Ils avaient besoin de souffler. »

Dans ce contexte, difficile de ne pas donner du crédit aux informations de MARCA : Hansi Flick serait furieux.

Et pour cause : Raphinha est tout simplement l’homme fort de la saison catalane. Avec 27 buts et 18 passes décisives, l’international brésilien est un prétendant sérieux au Ballon d’Or.

Polyvalent, influent, il a disputé plus de rencontres que n’importe lequel de ses coéquipiers (41 titularisations) et s’est imposé comme un véritable leader, notamment en l’absence du capitaine Marc-André ter Stegen, blessé de longue date.

Le voir manquer son tout premier match de la saison serait donc un énorme coup dur pour le Barça.

Celui de Ronald Araujo serait certes moins préjudiciable : les Blaugrana ont su faire face durant son absence sur blessure, portés par la belle complémentarité entre Pau Cubarsí et Iñigo Martínez.

Mais les deux défenseurs centraux ont connu eux aussi des pépins physiques, et rien ne garantit qu’ils seront à 100 % pour cette rencontre contre Osasuna. Ce qui, dans les circonstances actuelles, est loin d’être rassurant.

Le Barça est certes en tête de la Liga avec un match en retard sur le Real Madrid, mais les deux ennemis jurés ne sont séparés qu’à la différence de buts.

Dans une telle configuration, le moindre faux pas — que ce soit contre Osasuna jeudi, Girona dimanche ou le Betis la semaine suivante — pourrait coûter très cher et anéantir l’avantage dont disposent actuellement les Catalans sur les Madrilènes, qui ne reprendront le championnat que samedi soir face à Leganés au Santiago Bernabéu.

De manière préoccupante, cela a suffi à alimenter en Catalogne des accusations aussi infondées que nauséabondes, insinuant que les instances — perçues comme pro-Madrid — auraient profité du report initial du match face à Osasuna, dû au décès tragique du médecin du club Carles Miñarro García, pour imposer un calendrier encore plus infernal au Barça.

Le Barça avait proposé plusieurs dates alternatives en avril et en mai, et les deux clubs s’étaient même mis d’accord pour disputer la rencontre en milieu de semaine, entre l’avant-dernière et la dernière journée du championnat, ce qui semblait être la solution la plus raisonnable pour toutes les parties.

Mais leur recours commun a été rejeté par la RFEF, au motif que tout match reporté doit être reprogrammé à la première date disponible, afin de préserver « l'intégrité de la compétition ».

La Fédération a également souligné que les deux équipes disposeraient de suffisamment de joueurs pour disputer la rencontre, tout en précisant que certaines dates proposées risquaient d’être compromises par d’autres compétitions, notamment la Ligue des champions, où le Barça est largement pressenti pour atteindre les demi-finales face au Borussia Dortmund.

Enfin, le fait de reprogrammer le match au jeudi 28 mars est jugé conforme car cette date se situe en dehors de la fenêtre internationale de mars, officiellement close mardi soir.

À ce stade, les raisons invoquées par la RFEF pour justifier le choix de cette date comptent peu pour Hansi Flick. Ce qui l’importe désormais, c’est de composer avec les conséquences.

Le fait de recevoir Osasuna jeudi soir joue certes en faveur du Barça, tout comme le calendrier qui verra les deux matchs suivants – contre Gérone et le Betis – également se disputer au stade de Montjuïc. Et dans l’absolu, l’affiche face aux Navarrais est loin d’être la plus redoutable, puisqu’ils ne se sont imposés que trois fois en Liga depuis leur succès face aux Blaugrana en septembre.

Mais le sélectionneur allemand n’a pas vraiment été rassuré en voyant l’Espagne disputer 120 minutes face aux Pays-Bas dimanche soir en Ligue des Nations. Lamine Yamal a joué l’intégralité de la rencontre (avant de rater son tir au but !), tandis que Dani Olmo, Pedri et Ferran Torres ont également été sollicités.

Et ce n’est pas fini. Le Barça devra se mesurer à l’Atlético mardi en demi-finale retour de Coupe du Roi – après le spectaculaire 4-4 de l’aller – ce qui promet encore une rencontre électrique. Derrière, le déplacement à Séville pour affronter le Betis pourrait s’avérer encore plus piégeux.

Ce n’est peut-être pas encore le tournant décisif de la saison, mais cette série de quatre matchs en neuf jours pèsera lourd sur l’état physique des troupes au moment du Clásico retour, prévu le 11 mai. Osasuna a déjà surpris un Barça émoussé cette saison ; Flick n’a pas le droit de laisser l’histoire se répéter.