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"C'étaient les pires 48 heures" : qu'est-ce qui ronge vraiment Enzo Maresca à Chelsea ?

Enzo Maresca a tout pour être heureux. Il vient de qualifier Chelsea pour une troisième demi-finale consécutive depuis son arrivée à l'été 2024. Il a ramené la Ligue des champions à Stamford Bridge, remporté la Conference League et, surtout, la Coupe du Monde des Clubs, un triomphe qu'il valorise « autant que la C1 ». Pourtant, l'Italien semble porter le poids du monde sur ses épaules. Sa sortie cryptique après la victoire contre Everton, évoquant un manque de soutien interne, a jeté un froid polaire. « En général, en général », a-t-il répété quand on lui a demandé qui il visait.

Ce malaise est d'autant plus étrange que Maresca a réussi là où beaucoup ont échoué : il a gagné. Mais à Chelsea, gagner ne garantit pas la paix. Dès son arrivée, il a dû faire face au scepticisme des fans, nostalgiques d'un Pochettino qui commençait à trouver la bonne formule. Si le chant « We've got our Chelsea back! » a résonné l'hiver dernier, les critiques sur son style de jeu jugé lent et ses rotations excessives n'ont jamais cessé. Aujourd'hui, Maresca semble lassé de devoir prouver sa valeur chaque semaine.

  • Chelsea FC v FC Barcelona - UEFA Champions League 2025/26 League Phase MD5Getty Images Sport

    L'impossible équation de l'effectif à un milliard

    Le nœud du problème réside dans la construction de l'effectif. Chelsea a dépensé des sommes astronomiques, mais l'argent a souvent été investi dans la quantité plutôt que la qualité immédiate. Maresca se retrouve avec une pléthore de jeunes talents inexpérimentés, incapables d'assurer la régularité nécessaire pour jouer le titre. « Nous sommes inexpérimentés », a pesté John Terry après la défaite à Leeds. « Si vous ne pouvez pas aller à Elland Road et savoir à quoi vous attendre... »

    Maresca, lui, pointe du doigt le manque de profondeur réelle. Obligé de faire tourner à cause d'un calendrier démentiel (dû au Mondial des Clubs) et des blessures récurrentes (Cole Palmer en tête), il n'a pas de solutions fiables. Sa franchise en conférence de presse a été brutale : « Andrey [Santos] n'est pas Moi [Caicedo]. Tosin n'est pas Wes [Fofana]. Si je vous dis qu'ils sont pareils, je suis un menteur. Il y a des niveaux. » Une déclaration qui ressemble à un aveu d'impuissance face à une stratégie de recrutement qu'il subit plus qu'il ne choisit.

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  • Atalanta BC v Chelsea FC - UEFA Champions League 2025/26 League Phase MD6Getty Images Sport

    Une équipe de Coupe, pas de Championnat

    Cette disparité de niveau explique la schizophrénie de l'équipe. Capable d'écraser le PSG en finale du Mondial des Clubs ou de tenir tête à Arsenal à dix, Chelsea peut s'effondrer la semaine suivante contre Leeds ou l'Atalanta. Les Blues sont devenus une redoutable équipe de coupe, brillante sur un match, mais friable sur la durée.

    Pour Maresca, cette instabilité n'est que le reflet du chaos institutionnel. Son désir public d'un défenseur central pour remplacer Levi Colwill cet été a été ignoré par la direction. En refusant de clarifier ses propos sur le "manque de soutien", il a envoyé un message clair : il ne couvrira plus les erreurs de sa direction. « C'est fait, c'est fini », a-t-il tranché. Mais tout le monde sait que ce n'est que le début.

  • Chelsea v Everton - Premier LeagueGetty Images Sport

    Le jeu dangereux avec Manchester City

    Le timing de cette crise n'est pas anodin. The Athletic a révélé que Maresca figurait en bonne place sur la liste de Manchester City pour succéder à Pep Guardiola, dont il fut l'assistant. Cette rumeur change la donne. Elle suggère que Maresca est peut-être plus apprécié à l'Etihad qu'à Stamford Bridge, où sa relation avec le co-propriétaire Behdad Eghbali serait tendue.

    En s'attaquant publiquement à sa direction, Maresca sait qu'il ne gagnera pas le bras de fer. Mais peut-être ne veut-il pas le gagner. Jamie Carragher a souligné qu'il n'avait « aucune chance » contre les propriétaires. Sauf si son objectif n'est pas de rester, mais de partir la tête haute, en martyr d'un système défaillant, pour rebondir dans le club le plus stable du monde. La question n'est plus de savoir si Chelsea va virer Maresca, mais si Maresca n'est pas en train de rédiger sa propre lettre de démission.

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