Qui est responsable des déboires de Manchester City en Ligue des champions ? Les six raisons d'une élimination précoce qui guette les Citizens

Depuis des années, Manchester City était habitué à une phase de groupes de Ligue des champions relativement tranquille. Avec sept qualifications consécutives en tête de leur poule, souvent avant même le dernier match, les Citizens dominaient ce premier tour. Mais cette saison, le reboot de la compétition leur a réservé un calendrier bien plus corsé.

Leur groupe incluait trois poids lourds européens : le PSG, la Juventus et l’Inter. Les déplacements au Parc des Princes et à Turin n’ont pas été tendres avec les hommes de Guardiola. Pendant ce temps, des rivaux comme Liverpool ont pu accueillir leurs adversaires les plus coriaces, à l'image du Real Madrid ou du Bayer Leverkusen, à Anfield.

Le facteur temps n’a pas été favorable non plus. City a affronté un Sporting CP au sommet de sa forme sous Ruben Amorim, pour finalement sombrer 4-1. Quelques semaines plus tard, Arsenal visitait Lisbonne et balayait l’équipe portugaise affaiblie 5-1, illustrant une inégalité dans le calendrier.

Ederson, généralement considéré comme l’un des meilleurs gardiens du monde, traverse une campagne européenne catastrophique. Si son match face à l’Inter lors de la première journée fut satisfaisant, il a ensuite accumulé les contre-performances.

Contre le Sporting CP, il a encaissé quatre buts, dont un où il s’est fait déposséder par Viktor Gyökeres avant de laisser un tir d'Araujo passer entre ses jambes. Lors du choc face à Feyenoord, ses erreurs dans les 15 dernières minutes ont permis aux Néerlandais d’arracher un nul 3-3. Enfin, à Turin, Ederson a même dévié une tête de Vlahovic dans ses propres filets.

Ces prestations inquiétantes ont poussé Guardiola à le mettre sur le banc pendant plusieurs matchs de championnat. Cependant, Ederson était de retour à Paris, où ses fautes sur les deuxième et troisième buts du PSG ont encore coûte cher. Guardiola doit maintenant décider s'il le titularisera contre Bruges ou s'il misera sur Stefan Ortega, malgré la confiance limitée qu’il inspire.

Rodri, pilier du milieu de terrain et Ballon d’Or en titre, n’a joué qu'un seul match en Ligue des champions cette saison avant de subir une blessure qui l'a écarté jusqu'à la fin de la saison. Sa perte a été un véritable coup dur pour City, qui n’a pas trouvé de solution pour compenser son absence.

En son absence, Guardiola a essayé différentes options : un double pivot avec Kovacic et Bernardo Silva, ou Gundogan seul en sentinelle. Aucune n’a été concluante. Le manque d’équilibre au milieu de terrain était évident à Paris, où les joueurs du PSG ont dépassé City en intensité, ouvrant des espaces exploités par Barcola et Dembélé sur les côtés.

Rodri n’est pas le seul cadre à avoir manqué cette campagne. Ruben Dias, leader de la défense, a été absent lors des matchs contre le Sporting et Feyenoord, et a dû sortir à la mi-temps face au PSG en raison d'une blessure. En son absence, City a concédé 11 buts en 225 minutes.

Des joueurs comme John Stones et Nathan Aké ont également été indisponibles, forçant Guardiola à bricoler une défense inédite avec Gvardiol dans l’axe, Rico Lewis à gauche et Matheus Nunes à droite. Ces ajustements ont montré leurs limites, avec des fautes individuelles coûtant cher, notamment deux penalties concédés à Lisbonne.

La situation a été si critique que Guardiola a dû titulariser Jahmai Simpson-Pusey, 19 ans, contre le Sporting. Ce dernier, à court d’expérience, a souffert face à l’adversité.

Manchester City, autrefois maître dans l’art de gérer une avance, semble être devenu synonyme de capitulations cette saison. Ils ont déjà perdu huit points après avoir mené au score, un chiffre alarmant pour une équipe de ce calibre.

Contre le Sporting, ils ont mené 1-0 avant d’encaisser trois buts en 12 minutes. Face à Feyenoord, une avance de 3-0 s’est transformée en un nul 3-3 dans les dernières minutes. Enfin, au Parc des Princes, ils sont passés de 2-0 à 3-2 en seulement 25 minutes.

Jack Grealish a été lucide après la défaite à Paris : « Nous étions toujours excellents pour garder le contrôle. Mais cette saison, on dirait que nous avons perdu cette confiance. »

Enfin, les attaquants de City portent eux aussi une part de responsabilité. Malgré une domination souvent écrasante dans la possession, l’équipe a manqué de nombreuses occasions clés. Face au Sporting, ils ont tiré 20 fois au but, mais n’ont cadré que six tentatives. Contre Feyenoord et la Juventus, leur inefficacité a également été flagrante.

Erling Haaland, habituellement si clinique, a notamment raté un penalty crucial face au Sporting. Ce manque de réalisme coûte cher, surtout en Ligue des champions, où chaque erreur est lourdement sanctionnée.

Manchester City, habitué à régner sur le football européen ces dernières années, se trouve aujourd'hui à un tournant. Si leur campagne en Ligue des champions venait à s'arrêter prématurément, ce serait non seulement un coup dur pour les ambitions de Pep Guardiola et de ses joueurs, mais aussi un signal d'alarme pour tout le club. Les raisons de cet échec potentiel sont multiples : un tirage difficile, des blessures décisives, des erreurs défensives et un manque d'efficacité devant le but.

Pourtant, City a encore une chance de se racheter face à Bruges. Une qualification in extremis pourrait relancer leur saison européenne et redonner confiance à un groupe qui a prouvé par le passé sa capacité à se relever. Mais un échec confirmerait que même les meilleurs ne sont pas à l'abri des turbulences, et obligerait Guardiola et son staff à repenser leurs stratégies pour éviter que cette désillusion ne se répète.

Dans le pire des cas, Guardiola, ses joueurs et l’ensemble du club devront faire face à un échec retentissant, avec des leçons à tirer pour espérer reconstruire leur réputation sur la scène européenne. Mais si une équipe peut renaître de ses cendres, c’est bien Manchester City. La mission commence maintenant : tout autre résultat face à Bruges ne serait qu’un désastre.