Pedri vs Vitinha : qui est le meilleur milieu de terrain du monde ? Le choc Barça-PSG va répondre

La place de Vitinha sur le podium du Ballon d'Or était amplement méritée. On pourrait même dire qu'il aurait été un vainqueur plus légitime que Dembélé, tant son importance dans le jeu du PSG a été capitale. Pourtant, le milieu de terrain portugais a lui-même qualifié ce résultat d'« incroyable ».

Et on peut le comprendre. Il en a parcouru, du chemin, depuis cette saison 2020-2021 où il n'arrivait pas à s'imposer lors de son prêt à Wolverhampton.

Mais même à l'époque, malgré le scepticisme de son entraîneur, Nuno Espírito Santo, Vitinha n'a jamais douté de ses capacités. « Nuno voulait qu'il joue simple, qu'il lâche le ballon plus vite », a raconté son ancien coéquipier, Fernando Marçal. « Vitinha essayait, mais il ne voulait pas perdre son identité. Un jour, je lui ai demandé ce qu'il pensait de son avenir. Il m'a répondu : 'Je vais retourner à Porto, je vais tout casser là-bas, et la saison d'après, je jouerai dans l'un des huit meilleurs clubs d'Europe' ».

« Je me suis dit : 'Wow, ce gars n'arrive pas à jouer à Wolves et il pense qu'il va signer à City ? Il est un peu fou !' », a ajouté Marçal. « Mais non, il ne l'était absolument pas ». De retour à Porto, Vitinha a été si bon qu'il a signé au PSG en 2022. Et c'est là que sa carrière a vraiment décollé.

Les débuts de Pedri ont été bien différents. Personne n'a jamais douté de son potentiel de classe mondiale. Dès son arrivée de Las Palmas en 2020, son talent a sauté aux yeux. Recruté pour seulement 5 millions d'euros, l'adolescent, qui ne devait jouer qu'un rôle de complément, est rapidement devenu un titulaire indiscutable.

Même Lionel Messi a été bluffé. On se souvient de ce moment magnifique lors d'une victoire contre Valladolid. Le numéro 10 venait d'entrer dans l'histoire en battant le record de buts pour un seul club. Mais au lieu de célébrer son exploit, il a immédiatement montré du doigt Pedri, l'auteur d'une talonnade géniale.

Avec le recul, ce fut un moment incroyablement symbolique. Le passé glorieux du Barça qui adoube son futur.

Cependant, peu après le départ de Messi, la machine s'est enrayée. Le Barça et l'Espagne ont littéralement usé le jeune homme de 18 ans, qui a disputé 73 matchs en une seule saison. Résultat : une succession de blessures musculaires, qui ont freiné sa progression. Jusqu'à l'arrivée de Hansi Flick à l'été 2024.

Au départ, on pouvait craindre que le corps fragile de Pedri ne supporte pas l'intensité du jeu prôné par Hansi Flick. C'est tout le contraire qui s'est produit. L'arrivée du coach allemand a été une véritable renaissance pour l'Espagnol.

« Physiquement, je me sens beaucoup mieux », a-t-il déclaré en début de saison. « Nous travaillons beaucoup plus dur qu'avant, et je pense que les nouveaux préparateurs physiques nous font beaucoup de bien ».

Aucun joueur n'a plus bénéficié de l'arrivée de Flick et de son staff que Pedri. La saison dernière, il n'a manqué qu'un seul match de Liga. Il a été le joueur le plus utilisé de l'effectif. Flick a également été essentiel sur le plan tactique, en le repositionnant en double pivot, où il a pu exprimer à la fois ses qualités de récupérateur et de distributeur.

Résultat : Pedri a été directement impliqué sur 14 buts lors du triplé national, tout en étant le joueur qui a récupéré le plus de ballons dans les cinq grands championnats. L'effet Flick, combiné à une santé retrouvée, lui a permis d'atteindre une nouvelle dimension. « Je me sens libéré », a-t-il admis. « Flick m'a transmis ça : jouer sans pression, faire ce que je sais faire ».

La nomination de Luis Enrique au PSG a été un tournant tout aussi décisif dans la carrière de Vitinha. Avant l'arrivée de l'Espagnol, le Portugais devait faire beaucoup de "sale boulot" pour compenser le manque de travail défensif de Messi, Neymar et Mbappé.

Vitinha affirme encore aujourd'hui que ce fut un privilège de jouer avec de telles superstars. Mais il admet aussi qu'il préfère de loin le nouveau projet du PSG, axé sur de jeunes joueurs qui ont des choses à prouver.

Il n'y a plus de place pour les tire-au-flanc dans l'équipe de Luis Enrique. Et Vitinha apprécie particulièrement la franchise de son entraîneur. « La meilleure chose chez lui, c'est qu'il est très direct », a-t-il déclaré au Times. « Il ne vous mentira pas. Il dit ce qu'il pense. C'est une très bonne chose pour un joueur : vous savez ce que le coach pense de vous en permanence ».

Sans surprise, Luis Enrique est tout aussi sous le charme de Vitinha, autour duquel il a bâti l'une des équipes les plus excitantes d'Europe. « Vitinha est unique », a déclaré l'ancien coach du Barça. « Il gère le ballon à la perfection, ne le perd pas. Il est fort physiquement, mentalement, et il incarne le milieu de terrain parfait ».

Naturellement, Hansi Flick ne voit, lui non plus, aucun défaut dans le jeu de Pedri. Alors que Luis Enrique affirme qu'il n'y a pas de meilleur milieu de terrain au monde que Vitinha, son homologue barcelonais, lui, estime que Pedri ne peut être comparé à personne. « Pedri est spécial », a-t-il déclaré. « Il devient aussi un meilleur leader. Il est partout sur le terrain, il nous donne le contrôle et il organise très bien l'équipe aux côtés de Frenkie de Jong ». Flick n'est pas le seul à être sous le charme de ce duo. Jack Grealish les a qualifiés de « plaisir à regarder », tandis que la légende de Manchester United, Paul Scholes, a révélé que Pedri était son « nouveau joueur préféré ». On comprend aisément pourquoi Scholes est si séduit par ce joueur tenace qui contrôle le jeu avec une précision chirurgicale, un peu comme il le faisait lui-même à sa grande époque.

Si Lamine Yamal est sans aucun doute le joueur capable de faire basculer un match, Pedri, lui, est le « cœur de l'équipe », comme l'a récemment déclaré Raphinha. Un joueur que la légende de la F1, Fernando Alonso, a même dit qu'il recruterait pour son Real Madrid, car ce serait le meilleur moyen d'« affaiblir » le rival catalan. Le gardien Wojciech Szczęsny a même affirmé que la saison dernière de Pedri était la plus belle qu'il ait jamais vue. « Le regarder en direct, le voir contrôler le jeu... C'est incroyable », a-t-il confié. « C'est le joueur qui m'a le plus impressionné de toute ma vie. Il ne perd jamais un ballon ».

Les performances exceptionnelles de Pedri la saison dernière ne lui ont pas permis de se rapprocher du Ballon d'Or, le meneur de jeu ne figurant même pas dans le top 10. Il a tout de même été le deuxième milieu de terrain le mieux classé, juste derrière Vitinha, qui, en plus de son triplé avec le PSG, a remporté la Ligue des Nations avec le Portugal en battant l'Espagne de Pedri en finale. À 25 ans, Vitinha a d'ailleurs prévenu qu'il ne comptait pas s'arrêter là : « Est-ce difficile de faire mieux que cette année ? Oui. Mais je ne veux pas m'arrêter de vouloir plus ». Cependant, Pedri sera tout aussi confiant à l'idée de réaliser une saison encore plus réussie, avec un jeune Barça qui a beaucoup appris de son échec contre l'Inter, et une sélection espagnole favorite pour la Coupe du Monde 2026.

La forme de Lamine Yamal sera évidemment cruciale, mais comme l'a récemment souligné Aleix García, « Pedri est la clé ». « Il donne un sens au jeu », a-t-il déclaré. « Il accélère ou ralentit quand il le faut, et il rend ses coéquipiers meilleurs. Il est à un niveau incroyable et il fluidifie tout le jeu du Barça ». Vitinha fait de même pour le PSG. Il sera donc absolument fascinant de voir lequel de ces deux maestros parviendra à imposer son rythme, mercredi, lors de ce choc au sommet entre les deux meilleures équipes du monde, et ses deux meilleurs milieux de terrain.