Parfois, la victoire ne tient qu'à un fil, à une idée folle née du désespoir, à un coup de poker magistral. Ce samedi, dans un Montjuïc crispé, un FC Barcelone bousculé, frustré et décimé par les blessures a arraché une victoire capitale (2-1) face à une excellente équipe de Gérone dans les ultimes secondes du match. Un succès qui doit tout à une invention géniale et improbable de son coach, Hansi Flick. Le héros du soir ? Un défenseur central, Ronald Araújo, transformé en buteur providentiel pour relancer un Barça qui en avait cruellement besoin.
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Getty Images SportDu bijou de Pedri au doute
Pourtant, la soirée avait commencé par un éclair de pur génie. De retour de blessure et déjà indispensable, Lamine Yamal servait Pedri qui, au terme d'un slalom "messiesque" au cœur de la défense, ouvrait le score d'une frappe subtile (12e). Le Barça semblait enfin lancé après deux défaites consécutives. Mais la joie fut de très courte durée. Huit minutes plus tard, sur un corner, le vétéran belge Axel Witsel, d'un ciseau acrobatique somptueux, remettait les deux équipes à égalité (20e). Le doute s'installait à nouveau, d'autant que Gérone, par la suite, se montrait dangereux et obligeait Szczesny à plusieurs parades décisives.
Getty Images SportLe siège stérile et la poisse de Rashford
La seconde période fut un long et frustrant siège du but de Gérone. Le Barça a poussé, a tout tenté pour reprendre l'avantage, mais le ballon semblait refuser de rentrer. Fermín López, entré à la pause, trouvait le poteau. Pau Cubarsí se voyait refuser un but pour une faute peu évidente. Et Marcus Rashford, dans une soirée de poisse intense, voyait d'abord sa frappe sur coup franc s'écraser sur la barre transversale, avant de manquer une occasion immanquable en fin de match. Le spectre d'un nouveau faux-pas et d'une crise qui s'installe planait lourdement sur Montjuïc.
Getty Images SportLe coup de poker génial de Hansi Flick
C'est alors qu'Hansi Flick, agacé sur son banc et à court de solutions offensives classiques, a tenté le tout pour le tout. Un pari fou, une inspiration venue d'un autre temps, à la Johan Cruyff : lancer son roc défensif, le géant uruguayen Ronald Araújo, en avant-centre pour les dernières minutes. Un geste de pur désespoir pour profiter de sa puissance et de son jeu de tête sur les ultimes assauts.
Getty Images SportAraújo, le héros improbable
Et le pari a payé de la manière la plus spectaculaire qui soit. Dans le temps additionnel, sur une dernière offensive confuse, c'est bien l'Uruguayen qui, en pur renard des surfaces, se jetait pour propulser le ballon au fond des filets et faire exploser le stade. 2-1. La délivrance absolue. Une joie de courte durée sur le banc pour Hansi Flick qui, exaspéré par la gestion du temps additionnel, se faisait expulser dans la confusion. Il manquera le Clásico face au Real Madrid depuis les tribunes.



