Alexia Putellas, Alessia Russo & les 20 meilleures joueuses de la saison européenne 2024-25

Après quelques campagnes encourageantes pour la Juventus et la Roma en Ligue des champions ces dernières années, la saison 2024-25 a été plus difficile pour les clubs italiens, marquée notamment par une élimination dès la phase de groupes. La Juve a toutefois su sauver son exercice en retrouvant les sommets sur la scène nationale. Couronnées deux années de suite, les Romaines ont vu leur règne interrompu par le retour au premier plan de la Vieille Dame, désormais sextuple championne d’Italie. Et l’une des grandes artisanes de ce retour, c’est Sofia Cantore.

Percer à la Juve n’a pas été simple pour la jeune attaquante. Ces six dernières saisons, elle a été prêtée à trois reprises et n’avait guère brillé lors de ses rares passages à Turin, avec seulement quatre buts inscrits la saison dernière. Mais tous ses efforts ont fini par porter leurs fruits. Cette année, à 25 ans, Cantore a explosé : 11 buts et 6 passes décisives en seulement 20 titularisations en championnat, avec une régularité et une efficacité enfin récompensées.

Elle a d’ailleurs terminé la saison en beauté, inscrivant le deuxième but lors de la large victoire 4-0 contre la Roma en finale de la Coupe d’Italie. Un succès qui permet à la Juve de réaliser un superbe doublé national.

Cela fait des années que l’on se demande quand Laura Freigang finira par quitter l’Eintracht Francfort, ce club qu’elle représente depuis maintenant sept saisons. Ses statistiques impressionnantes, malgré l’absence de grands moyens à Francfort, ont régulièrement attiré l’attention des plus grandes écuries européennes : que ce soit le Barça, l’OL, Chelsea ou encore le Bayern. Et après avoir une nouvelle fois atteint la barre des 10 buts sur une saison – pour la sixième fois en sept ans – ces rumeurs ne sont pas prêtes de s’éteindre.

Mais la buteuse allemande se plaît dans son club de toujours. L’été dernier, elle a d’ailleurs prolongé son contrat, affichant clairement son attachement à l’Eintracht. Et cette fidélité n’est pas vaine. Cette saison, ses réalisations ont porté l’équipe vers une surprenante course au titre, certes finalement avortée, mais ô combien prometteuse.

Francfort a terminé dans le top 3 du championnat, s’assurant ainsi une place européenne pour la saison prochaine. Et avec une Freigang toujours aussi régulière, le club peut nourrir de belles ambitions sur la scène continentale.

Le Real Madrid a connu quelques éclairs de génie cette saison. Les Madrilènes ont notamment mené 2-0 face à Arsenal lors du quart de finale aller de Ligue des champions, et battu le FC Barcelone pour la première fois de leur histoire avec un retentissant 3-1… en terres catalanes, qui plus est. Mais malgré ces performances marquantes, la Casa Blanca termine une nouvelle fois sans titre : deuxième en championnat et éliminée de la C1 après un lourd revers 3-0 au retour face aux Gunners.

Malgré tout, le Real figure parmi les équipes les plus impressionnantes du continent cette saison. Et il le doit notamment à sa pépite colombienne : Linda Caicedo. À seulement 20 ans, l’attaquante s’est régulièrement illustrée dans les grands rendez-vous. C’est elle qui a offert une passe décisive somptueuse pour ouvrir le score face au Barça, et c’est aussi elle qui a été la plus proche de faire basculer la double confrontation contre Arsenal à elle seule.

Elle boucle sa campagne européenne avec 7 contributions décisives en 8 matchs de Ligue des champions, et s’est également illustrée en championnat avec 11 actions décisives. Une confirmation éclatante pour l’une des jeunes stars les plus prometteuses du football mondial.

Les supporters du Bayern Munich ont longtemps redouté un départ de Klara Bühl cet été. L’ailière allemande de 23 ans arrivait en fin de contrat, et les rumeurs l’envoyaient du côté des plus grands clubs européens, dont le FC Barcelone. Mais son choix de prolonger l’aventure en Bavière a été accueilli avec un immense soulagement – d’autant plus après la saison exceptionnelle qu’elle vient de réaliser.

Personne n’a délivré plus de passes décisives qu’elle en Bundesliga cette saison. Avec 13 offrandes, elle devance largement toutes ses concurrentes dans le championnat. Elle y a ajouté 7 buts, pour un total de 20 contributions directes en 22 matchs. Véritable poison pour les défenses adverses, son talent brut sur l’aile a été l’un des moteurs du succès domestique impressionnant du Bayern cette année.

Finaliste pour le titre de joueuse de l’année en France la saison dernière, Lindsey Horan a confirmé cette saison avec une nouvelle campagne individuelle de très haut niveau. Personne n’a délivré plus de passes décisives qu’elle en Première Ligue, une performance qui lui a valu une place dans l’équipe-type de la saison.

La fin de parcours en Ligue des champions a laissé un goût amer du côté de l’OL, l’élimination en demi-finales ayant été particulièrement cruelle. Mais la milieu de terrain américaine a largement contribué à assurer un nouveau sacre national pour les Lyonnaises. Elle a notamment délivré une passe lumineuse pour Melchie Dumornay lors de la victoire décisive face au Paris Saint-Germain, qui a scellé le titre.

La saison n’a pas été de tout repos pour Chelsea. D’ordinaire, ce sont des joueuses comme Sam Kerr ou Lauren James qui représenteraient naturellement les Blues dans un tel classement. Mais toutes deux – parmi bien d’autres – ont été freinées par les blessures, obligeant l’équipe à s’adapter en permanence pour rester compétitive sur tous les tableaux.

Face à ces absences répétées en attaque, la défense a dû se montrer irréprochable. Et elle l’a été. Chelsea a terminé la saison avec la meilleure défense de Women's Super League : aucune équipe n’a encaissé moins de buts ni signé plus de clean sheets. Dans cette réussite, le rôle de Nathalie Björn a été déterminant. L’internationale suédoise a formé un duo redoutable avec Millie Bright dans l’axe de la défense, contribuant largement au triplé national : championnat, Coupe de la Ligue et FA Cup.

Cristiana Girelli est une véritable icône du football féminin italien. Et malgré ses 35 ans, qu’elle a fêtés le mois dernier, elle ne montre aucun signe de déclin. L’attaquante vient de réaliser sa meilleure saison en championnat depuis 2020-21, inscrivant 19 buts qui lui ont permis de décrocher le titre de meilleure buteuse de Serie A. Il s’agit même de son deuxième meilleur total en championnat sur la dernière décennie.

Le symbole est fort : c’est grâce à un doublé de Girelli face à l’AC Milan (2-0) en avril que la Juventus a validé son retour au sommet du football italien. Une performance d’autant plus marquante que 11 de ses 19 réalisations ont été inscrites contre des équipes qualifiées pour le mini-championnat final. Lors des grands rendez-vous, Girelli a toujours répondu présente – en témoigne également son doublé en finale de la Coppa Italia.

À l’échelle de l’Olympique Lyonnais, cette saison peut être jugée décevante. Le géant français termine l’exercice avec un seul trophée : un titre de championnes de France qu’elles n’ont laissé échapper qu’une seule fois en 19 ans. Éliminées prématurément en Coupe de France et stoppées en demi-finales de la Ligue des champions, les Lyonnaises visaient plus haut. Pourtant, avant cette défaite face à Arsenal, l’OL tournait à plein régime, notamment en attaque – et Kadidiatou Diani y tenait un rôle central.

Buteuse lors de la victoire décisive contre le PSG la semaine dernière, Diani a formé un trio offensif redoutable aux côtés de Melchie Dumornay et Tabitha Chawinga. Ensemble, elles ont balayé le Bayern Munich en quart de finale de Ligue des champions, après avoir survolé ce qui était considéré comme le « groupe de la mort » (Wolfsburg, Roma et Galatasaray) avec six victoires en six matchs.

Avec 15 buts et 10 passes décisives toutes compétitions confondues, Diani aborde l’Euro cet été dans une forme prometteuse et avec un momentum idéal.

Lyon et le PSG dominent depuis longtemps le football féminin français. Il n’est donc pas surprenant que les neuf dernières lauréates du trophée de meilleure joueuse de D1 Arkema soient issues de ces deux clubs – jusqu’à cette saison. Car cette fois, c’est Clara Mateo qui a brisé cette hégémonie, après un exercice exceptionnel avec le Paris FC.

Autrice de 18 buts en 19 matchs, la milieu offensive de 26 ans a aussi délivré huit passes décisives, soit le meilleur total du championnat, permettant à son club de décrocher une précieuse qualification en Ligue des champions. Déjà la saison dernière, les Parisiennes avaient créé la surprise en éliminant Arsenal et les double championnes Wolfsburg lors des qualifications pour la phase de groupes. Si Mateo maintient ce niveau de performance, nul doute que le Paris FC pourra de nouveau jouer les trouble-fêtes sur la scène européenne.

Victime d’une terrible rupture des ligaments croisés au début de la saison 2023-24, Caroline Weir a fait un retour fracassant cette année. L’internationale écossaise avait démarré la saison précédente sur les chapeaux de roue avec le Real Madrid, avant d’être brutalement stoppée par cette longue blessure. Heureusement, il n’aura pas fallu longtemps pour que sa magie opère de nouveau dès son retour sur les terrains.

Malgré seulement 17 titularisations en championnat, Weir a inscrit 10 buts et délivré 8 passes décisives, auxquels s’ajoutent six contributions directes en Ligue des champions. Son plus grand exploit de la saison ? Un doublé magistral en toute fin de match contre le FC Barcelone, offrant au Real sa toute première victoire face au champion d’Espagne en titre.

C’est une saison marquée par une nette progression pour Alessia Russo, dont la co-meilleure performance au classement des buteuses de la Women's Super League en est la preuve éclatante. Seule Claudia Pina (Barcelone) a inscrit plus de buts qu’elle en Ligue des champions cette saison, et l’attaquante anglaise a largement contribué à ramener Arsenal en finale de la compétition pour la première fois depuis 2007.

Avec 20 réalisations toutes compétitions confondues, Russo a commencé à développer ce flair de finisseuse dans la surface qui fait désormais d’elle une buteuse beaucoup plus régulière. Ajoutez à cela son rôle dans le pressing, son travail de remise en pointe, et sa capacité à faire vivre le jeu pour ses coéquipières, et l’on comprend pourquoi elle a été l’une des joueuses les plus marquantes de la saison.

Il n’y a sans doute pas eu meilleure défenseuse que Millie Bright en Women's Super League cette saison. Elle figure même parmi les joueuses de l’année, même si les distinctions individuelles ne reflètent pas forcément ce qu’elle a accompli. Pourtant, tous ceux qui ont suivi Chelsea de près cette saison savent à quel point l’internationale anglaise a été impressionnante.

Il est difficile de résumer ses performances par des statistiques. Elle n’apparaîtra jamais en tête des classements des interventions défensives – et c’est logique, puisqu’elle évolue au sein de l’une des meilleures équipes d’Europe, qui concède peu. Mais sa sérénité, son autorité et son leadership ont été des éléments clés dans la conquête d’un fabuleux triplé national, seulement le deuxième de l’histoire du club.

Si le Bayern Munich n’avait pas été balayé par Lyon en quarts de finale de la Ligue des champions, Pernille Harder aurait probablement été une prétendante sérieuse au Ballon d’Or 2025. Considérée comme la grande oubliée du palmarès en 2020, année où l’attribution du trophée a été annulée à cause de la pandémie, l’internationale danoise a une nouvelle fois joué un rôle central dans la superbe saison du club bavarois, sacré auteur d’un triplé national.

Passeuse décisive lors du but victorieux en Supercoupe, elle a renversé Hoffenheim à elle seule en demi-finale de Coupe avec un triplé somptueux après que le Bayern ait été mené 2-0. Et malgré une blessure au genou qui l’a tenue éloignée des terrains pendant plusieurs semaines, elle a terminé la saison avec 14 buts et cinq passes décisives. Une performance d’autant plus impressionnante qu’elle est revenue en forme au moment clé.

Malgré tous ses succès, le Barça cherchait depuis longtemps une vraie numéro 9 de classe mondiale. Le recrutement d’Ewa Pajor en provenance de Wolfsburg, l’été dernier, a donc ressemblé à la pièce manquante du puzzle offensif catalan. Et ses 42 buts toutes compétitions confondues cette saison ne font que confirmer cette impression.

Cela fait plusieurs années que l’attaquante polonaise est l’une des meilleures au monde à son poste, mais elle n’a jamais reçu la reconnaissance qu’elle méritait, en partie parce qu’elle évoluait dans une Bundesliga peu médiatisée, et parce que sa sélection nationale n’avait jamais disputé de tournoi majeur. Le fait qu’elle ait qualifié la Pologne pour l’Euro cet été, tout en s’épanouissant au sein d’un géant européen comme le Barça, marque peut-être le début de la reconnaissance à sa juste valeur.

Arsenal a frappé un grand coup l’été dernier en s’offrant Mariona Caldentey librement, après qu’elle a joué un rôle clé dans les trois titres européens du Barça et dans la victoire de l’Espagne à la Coupe du monde. Sans surprise, l'opération a tenu toutes ses promesses, comme en atteste son récent sacre de joueuse de l’année en WSL.

Mais l’Espagnole de 29 ans ne s’est pas contentée de briller en Angleterre. Elle est aussi l’une des grandes animatrices de la Ligue des champions féminine, où seule son ancienne coéquipière Claudia Pina la devance au classement des buteuses. Avec sept buts et deux passes décisives en dix matchs, Caldentey a été éblouissante, notamment lors des remontadas face au Real Madrid et à l’OL, où elle a largement contribué à l’incroyable parcours des Gunners jusqu’en finale.

Dans une équipe du Barça débordante de talents offensifs, Patri Guijarro pourrait facilement passer inaperçue. Pourtant, la milieu défensive catalane est l’un des piliers de la saison exceptionnelle réalisée par le club, et ses performances méritent d’être pleinement reconnues.

Déjà précieuse dans ses tâches de récupération et d’équilibre, Guijarro affiche aussi des statistiques impressionnantes dans les phases offensives. Elle a en effet délivré 16 passes décisives toutes compétitions confondues, et a inscrit 10 buts. Atteindre la barre des doubles chiffres dans les deux registres est un objectif pour de nombreux attaquants ; qu’une joueuse à vocation défensive y parvienne témoigne de son immense qualité technique et de sa polyvalence, indispensables dans la quête d’un nouveau quadruplé historique pour le Barça.

Avant l’élimination de l’OL en demi-finales de la Ligue des champions, Melchie Dumornay apparaissait comme une prétendante sérieuse au Ballon d’Or. Difficile, cette saison, de trouver en Europe une joueuse en meilleure forme que l’internationale haïtienne, tant ses prestations ont été remarquables dans tous les registres.

Malheureusement pour Lyon, son but inscrit à l’aller contre Arsenal n’a pas suffi. Les Fenottes ont subi une terrible désillusion au retour (1-4), un naufrage défensif dans lequel Dumornay n’a aucune responsabilité – elle a d’ailleurs marqué l’unique but lyonnais ce soir-là.

La jeune milieu de terrain boucle une saison monstrueuse avec 22 buts, dont 16 en championnat, où elle a une nouvelle fois trouvé le chemin des filets face au PSG lors du dernier match pour sceller un nouveau titre national pour l’OL. Une campagne de très haut niveau, qui place Dumornay parmi les stars les plus influentes du moment.

Lauréate des deux derniers Ballons d’Or, Aitana Bonmatí n’a peut-être pas atteint cette saison les sommets stratosphériques qui lui avaient valu ces distinctions, mais elle reste l’un des rouages essentiels de l’impressionnante machine barcelonaise. Et si certains jugent sa campagne moins marquante, c’est surtout le reflet des standards incroyablement élevés qu’elle a imposés elle-même.

Avec 18 buts et 14 passes décisives, la milieu de terrain catalane affiche des statistiques toujours exceptionnelles, mais c’est surtout dans les grands rendez-vous qu’elle a brillé. Ses prestations lors de la double confrontation face à Chelsea en demi-finales de Ligue des champions ont été de véritables masterclass, démontrant une nouvelle fois sa capacité à dicter le tempo et à prendre le jeu à son compte. Grâce à elle, le Barça disputera une sixième finale européenne en sept ans.

L’année dernière, elle faisait déjà figure de favorite pour le Ballon d’Or aux yeux de nombreux observateurs. Et cette saison, Caroline Graham Hansen s’est remise en piste avec la même intensité, poursuivant sur sa lancée exceptionnelle. Malgré quelques absences dues à des blessures, l’ailière norvégienne a de nouveau atteint la barre symbolique des 10 buts et 10 passes décisives – un exploit qui témoigne de son influence grandissante au sein de l’attaque barcelonaise.

Passée par Wolfsburg, Graham Hansen a élevé son jeu à un autre niveau depuis son arrivée au Barça, au point de s’imposer comme l’une des toutes meilleures ailières au monde – sinon la meilleure. Sa capacité à déséquilibrer n’importe quelle défense, à provoquer balle au pied et à créer du danger à chaque accélération a encore été déterminante cette saison dans les succès en cascade du club catalan.

Rien ne semble pouvoir l’arrêter, pas même les coups durs. Et si le Barça décroche un nouveau sacre européen samedi, nul doute que son nom reviendra avec insistance dans la course au Ballon d’Or 2025.

Avant qu’Aitana Bonmatí ne s’adjuge deux Ballons d’Or consécutifs, Alexia Putellas avait déjà réalisé cet exploit, enchaînant deux saisons d’exception. Mais une terrible rupture des ligaments croisés juste avant l’Euro 2022 est venue tout bouleverser. S’en sont suivis de longs mois de rééducation, ponctués de rechutes et de nouveaux pépins physiques. Cette saison, pourtant, la capitaine du Barça semble bel et bien de retour à son meilleur niveau.

Seule Ewa Pajor a inscrit plus de buts qu’elle en Liga F, et personne n’a délivré plus de passes décisives. Putellas affiche des statistiques impressionnantes, largement au-dessus des 10 unités dans les deux catégories. En Ligue des champions, elle a également pesé de tout son poids, notamment avec trois passes décisives sur la double confrontation face à Chelsea en demi-finales, illustrant toute sa vision et son sens du jeu.

Il reste encore un été chargé, avec de grands rendez-vous internationaux à venir. Mais à l’automne prochain, si le Barça triomphe à Lisbonne, un troisième Ballon d’Or pourrait bien l’attendre.