Dans le football, un tir peut vous rendre immortel, inoubliable. Il peut créer des dieux ou des figures tragiques. Un tir à l'entrée de la surface a fait de l'Allemand Helmut Rahn une légende en 1954. Mario Götze ou l'Uruguayen Alcides Ghiggia pourraient en dire autant. Pour Roberto Baggio, un seul tir a suffi pour provoquer l'inverse. Un tir fatal qui a manqué sa cible.
Et ce sont aussi des tirs qui ont façonné le destin du Brésilien Adriano Leite Ribeiro, pour le meilleur et pour le pire. D'un côté, il y a ceux qui ont fait de lui "l'Empereur", celui qui devait succéder à Ronaldo, celui qui devait « écrire l'histoire du football », comme l'avait dit un jour son sélectionneur, Carlos Alberto Parreira. Sa frappe du gauche était si pure, si brutale, si puissante, qu'il semblait pouvoir marquer depuis n'importe où.
Mais de l'autre, il y a eu d'autres tirs, bien plus sombres, qui ont réveillé les démons d'Adriano. Des tirs qui ont retenti à Vila Cruzeiro, un bidonville de Rio de Janeiro, et qui ont eu une influence tragique sur la carrière de celui que Roberto Mancini décrivait comme la symbiose parfaite de l'attaquant.
Un buteur qui avait « la puissance de Gigi Riva, l'agilité de Marco van Basten et l'égoïsme de Romario », mais qui a sombré dans la dépression et l'alcool, sans jamais réaliser son immense potentiel.






