Marcelo, Real MadridGetty

Real Madrid, Marcelo au banc des accusés

Le Real Madrid va mal, voire très mal. Autant dans le jeu, que d'un point de vue comptable en Liga, où il est désormais plus proche de la zone de relégation que du leader catalan. Si les Cristiano Ronaldo et autres Benzema cristallisent les frustrations des supporters, les chiffres démontrent que les défenseurs ne sont pas non plus irréprochables. On pense notamment à Marcelo.

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Avant la nouvelle défaite à domicile contre Villarreal en championnat, une statistique avait de quoi affoler concernant le latéral brésilien : 40% des buts concédés par le Real Madrid (6 de 16) en championnat étaient venus du côté gauche avec l'international auriverde sur le terrain. Un immense déséquilibre à résoudre en urgence et un constat qui s'observe aussi dans le jeu quand on le voit monter en attaque mais pas toujours redescendre comme c'était largement le cas face au Celta Vigo à Balaidos. Même les joueurs du Celta avaient évoqué les espaces laissés en cours de match par Marcelo, qui s'est lui-même exprimé au terme de la rencontre en zone mixte, alors que les journalistes présents lui reprochaient sa roulette qui avait permis l'égalisation galicienne alors que le Real menait encore 2-1. Sans oublier que sur l'ouverture du score, Daniel Wass était totalement libre sur le côté du Brésilien.

"J'ai effectué des roulettes réussies mais je ne vais pas parler de ça. Quand je parviens à les réussir, les médias me félicitent, ce qui ne me déplaît pas  mais quand je les rate, je me fais allumer. Mais je suis un homme et je ferais toujours face (...) Nous essayons de nous sortir de ce bor***, mais nous n'y arrivons pas et la pression augmente", avait-il confié dans des propos relayés par l'émission Movistar Partizado après une rencontre où Zidane avait failli rater sa propre conférence de presse après avoir retenu les joueurs très longtemps dans le vestiaire pour une explication collective. "On a perdu le ballon trop souvent et parfois, on l'a perdu facilement", avait regretté Zizou devant les médias espagnols. Pour un entraîneur qui a toujours fait front avec ses joueurs, ces mots sont durs. Presque aussi durs que les stats de Marca, qui sortait l'artillerie lourde le lendemain avec un papier à charge expliquant que l'international brésilien était le joueur du Real qui avait perdu le plus de ballons cette saison (357).

Marcelo, Real MadridGetty

Marcelo, qui avait été élu meilleur latéral gauche d'Espagne la saison dernière, accuse soudainement ses 11 ans sur le flanc de la défense merengue. il a même été sifflé lors de la rencontre suivante face à Villarreal par les travées de Santiago Bernabeu. Un match au cours duquel il portait le brassard de capitaine. Et surtout une rencontre où ses déficiences se sont de nouveau illustrées sous la pluie de la capitale espagnole, quand un subtil lob de Pablo Fornals avait torpillé les merengue à domicile. Au départ de l'action, un service en profondeur pour Unal, qui gagne son duel en vitesse devant un Marcelo incapable de couper la trajectoire du ballon.

Le joueur étranger ayant disputé le plus de saisons sous le maillot du Real est donc en danger et symbolise parfaitement les manques madrilènes cette saison. Doit-on néanmoins lui imputer tous les maux défensifs de Madrid cette saison ? Loin s'en faut. Casemiro et Isco sont rarement aux bons endroits en phase défensive, le système n'est plus symétrique, et surtout, Kroos et Modric ne couvrent plus autant les latéraux avec un manque de cohésion frappant de la part du trio du milieu de terrain.

Le symbole du manque d'équilibre

Ce manque de structure affecte bien sûr la performance des latéraux dans le replacement et accentue les déficiences physiques de Marcelo qui sont, elles, bien présentes cette saison alors qu'offensivement, sa contribution et celles des latéraux en général, est bonne (même si masquées par le manque de précision des attaquants, mais ceci est un autre problème que nous ne détaillerons pas ici). Lors de la défaite face à Villarreal, le Real a inondé la surface du sous-marin jaune de centres avec 44 ballons envoyés, 13 de plus que la moyenne saisonnière à domicile en 2017-2018.

Les schémas de jeu se suivent et se ressemblent sur la campagne actuelle. Le Real presse très haut, domine, tout le monde participe aux offensives, les latéraux centrent, six ou sept joueurs arrivent dans la boîte et si le ballon est perdu en cours de route ou si le centre est dégagé, Madrid est immédiatement exposé derrière. Le Real devient donc prévisible et vulnérable à des contres-laser effectués en une seule passe. Là où Marcelo n'est pas coupable, c'est dans l'absence de contre-pressing, cette manoeuvre qui permet de récupérer le ballon peu après l'avoir perdu grâce à une remobilisation rapide et une science de jeu sans ballon que le Real, cette saison, ne possède indéniablement plus.

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