"Marco Verratti est un joueur extraordinaire. Il fait de très, très bonnes prestations sur le terrain, avec de la qualité, avec du cœur, avec la tête." Ce couplet dithyrambique est signé Unai Emery, après la victoire du PSG face à Troyes (2-0) mercredi dernier. Lui, comme beaucoup, a sans doute noté une montée en puissance de son milieu de terrain depuis un mois. Les six dernières sorties des Parisiens ont permis de voir l’Italien plus à son aise et proche de son meilleur niveau. Aux antipodes de ce qu’il avait montré jusqu’à présent.
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En début d’exercice, il a évolué bien loin de ses standards habituels. Il faut dire que son intersaison a été agitée. Entre ses envies de départ à Barcelone et sa préparation estivale tronquée par une blessure au genou, il n’a pas entamé la campagne en cours dans les meilleures dispositions. Au delà de son activité moins impressionnante sur le terrain, il a montré une très grande nervosité. En témoignent ses quatre cartons reçus, dont un rouge, en trois journées. Une manière de compenser ses manques. Sa mauvaise hygiène de vie est, aussi, une nouvelle fois pointée du doigt.
Un jeu plus porté vers l’avant
Deux jours avant la réception du Celtic en Ligue des champions, le "petit hibou" est en effet aperçu dans une célèbre boîte de nuit parisienne. Suffisant pour réveiller les critiques. Il a pourtant livré une de ses meilleures prestations cette saison. Comme face à Anderlecht, sa disponibilité et sa couverture du terrain ont sauté aux yeux : une moyenne de 700 passes sur les deux matches contre seulement 370 lors de la réception du Bayern. Il s’est même payé le luxe de marquer un but dans chacun des deux matches européens, portant son total à deux réalisation cette saison. Les projections vers l’avant semblent être un axe de travail.
Si Verratti donne parfois l’impression de stagner sur certains aspects de son jeu, Unai Emery insiste lui sur le travail qui commence à porter ses fruits, notamment sur les phases offensives : "Il progresse parce qu’il veut s’améliorer, parce que nous avons parlé avec lui sur son travail individuel et les choses qu’il peut améliorer. Il s’est amélioré pour être un peu plus aux avant-postes pour donner des passes décisives, et marquer plus. Petit à petit, ça devient le cas." Avec ses deux buts, il est à une unité de son record (2014-2015 et 2016-2017) où il avait terminé avec trois réalisations. Il tente aussi plus sa chance. En Ligue 1, il n’a tenté que 2 tirs sur ses sept premiers matches. Lors des quatre derniers, il a tiré à 4 reprises.
L’absence de Thiago Motta depuis un peu plus d’un mois l’a promu au rôle de patron du milieu de terrain. Son volume de jeu se révèle primordial à mesure que les journées défilent. Quant à sa relation avec Adrien Rabiot, elle n’a pas tardé à convaincre. Le principal intéréssé le reconnaissait lui-même après la victoire à Angers (5-0) : "Avec Adrien, on s'échange beaucoup les positions, je sais qu'il aime aller un peu plus vers l'avant. Maintenant, je le connais très bien, on a joué beaucoup de matches ensemble. On va encore beaucoup s'améliorer. Je me trouve très bien avec lui."
En trois mois de compétitions, Marco Verratti a montré deux visages. Il semble désormais avoir pris le pli, même s’il faut reconnaître que sa marge de progression n’est encore pas terminée. Il lui manque encore un petit rien pour atteindre de nouveau le niveau qui était le sien la saison dernière. Le Transalpin doit aussi passer un cap. A 25 ans, sa nervosité doit laisser place à du caractère et doit être mis au service de l’équipe. Thiago Motta sur le flanc et vieillissant, il devrait logiquement reprendre le leadership dans l’entrejeu. Encore un point sur lequel cette saison s’avère cruciale.




