Quand Valère Germain arrive du côté de Marseille, il représente l’idéal imaginé par Franck Mc Court et Jacques-Henri Eyraud au moment d’évoquer l’OM Champions Project : un joueur français, à fort potentiel. Auréolé d’un titre de champion de France avec l’AS Monaco, Valère Germain suscite immédiatement un fort engouement chez les supporters de l’OM.
En conférence de presse, le fils de Bruno Germain (Olympien de 1988 à 1991 en 1994/95) parle de "réaliser son rêve d’enfant" et sent que "c’était le bon moment pour rejoindre l’OM". Le conte de fée pouvait débuter… Pourtant, quatre mois après son arrivée, l’ancien monégasque doit se contenter d’un rôle de remplaçant, grapillant quelques minutes par-ci, par-là, et est plus souvent utilisé en Europa League.
Bien que huitième joueur le plus utilisé cette saison, Valère Germain a vu son temps de jeu considérablement diminuer lors des dernières semaines. Alors, comment Germain en est-il arrivé là ? Et surtout, peut-il se faire une place dans le système de jeu de Rudi Garcia ?
Plus performant en soutien d’un attaquant ?
Tout commence bien pour Valère Germain qui inscrit un triplé lors de son premier match officiel avec l’OM, face à Ostende en Europa League, dans un Vélodrome conquis. Un mois plus tard il s’offre un doublé, là encore en C3, face à Domzale. Et sinon ? Rien, le néant. L’ancien monégasque n'a toujours pas marqué en Ligue 1 et est resté muet lors de quatorze des seize matches qu’il a joués cette saison. Esseulé à la pointe de l’attaque olympienne, Valère Germain semble mal à l’aise dans les différents systèmes mis en place par Rudi Garcia. Lors des deux dernières saisons à Monaco et Nice, Germain n’avait jamais joué seul en pointe. Germain était systématiquement aligné aux côtés d’un autre attaquant : Ben Arfa ou Pléa à Nice, Falcao ou Mbappé à Monaco. Bilan : 100 matches, 31 buts, 11 passes décisives. Valère Germain s’exprime mieux dans un système avec deux attaquants, où il évolue en soutien d’un buteur.
GettyGarcia : "Valère doit être meilleur que la concurrence"
Faute de bonnes performances, Valère Germain est en retrait dans la hiérarchie des attaquants. Dans l’esprit de Rudi Garcia il est le troisième avant-centre, derrière Kostantinos Mitroglou et Clinton Njie. Il a joué 485 minutes en Ligue 1 contre 424 pour Clinton Njie ou 469 pour Lucas Ocampos. Depuis la défaite face à Rennes (1-3), il n’a disputé que 72 minutes en quatre matches de championnat et est resté sur le banc face au Paris Saint-Germain.
Toutes compétitions confondues, le Camerounais (478 minutes) et l'Argentin (864) ont eux aussi marqué cinq buts cette saison malgré un temps de jeu moins important que l'attaquant français(1073). Rudi Garcia a livré son explication : "Lui comme les autres, il doit être meilleur que la concurrence pour s’imposer". Si l'entraineur de l'OM n'a pas exclu l'idée de faire évoluer Germain avec Mitroglou, cette éventualité semble peu probable.
La raison ? Le positionnement de Dimitri Payet. Avec le passage au 4-2-3-1, le capitaine de l'OM a délaissé le côté gauche au profit de Lucas Ocampos, afin d'évoluer au coeur du jeu. Remplacé face au PSG, Payet a cédé sa place à Morgan Sanson, et non à Valère Germain. Là-aussi, le numéro 28 de l'OM est largué au classement des potentiels meneurs de jeu. Combatif, altruiste et irréprochable dans l'état d'esprit depuis son arrivée, Valère Germain est pourtant dans une impasse face à l'armada offensive dont dispose l'Olympique de Marseille. Si Rudi Garcia n'accorde aucun passe droit au champion de France, Germain doit redoubler d'effort et se montrer plus performant s'il veut récupérer sa place de titulaire et forcer la main de son entraineur. Dans le cas contraire, une longue saison sur le banc l'attend.




