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Nacho Fernández : "Le Real Madrid ou un chèque en blanc dans un autre club ? Je choisis le Real Madrid"

L'époque où Nacho Fernández était un jeune à suivre de la Cantera madrilène est lointaine. Aujourd'hui, le défenseur espagnol traverse certainement la meilleure phase de sa carrière, à 28 ans. Son attitude et son professionnalisme sont salués unanimement dans le paysage du club le plus titré au monde. "Je me sens important", nous a confié ce joueur fidèle et fiable, qui a même porté le brassard de capitaine cette saison. Entretien avec un visage du Madridisme.

Nacho, vous avez livré un super match contre l'Allemagne, et vous disputez un nouveau match de gala contre l'Argentine. L'Espagne s'est montrée à la hauteur de l'Allemagne et on attend autant contre l'Argentine maintenant...

Nacho Fernández : Oui, ces matches servent justement à voir où se situe notre meilleur niveau. Je pense que depuis l'arrivée de Lopetegui, nous faisons de grands matches, et surtout nous le faisons face à des équipes comme l'Allemagne. Nous avons été au niveau et nous montrons une très bonne image.

Quelle passe d'Iniesta !

Oui, je pense qu'Iniesta délivre ce type de passes à chaque fois qu'il joue, c'est un joueur spectaculaire. C'est dommage qu'il soit dans le camp de notre grand rival, mais j'ai de la chance de pouvoir être avec lui ici en équipe nationale. C'est merveilleux de le voir à chaque séance d'entraînement et dans chaque match.

C'est dommage car il semble que la fin de l'aventure avec la sélection soit proche pour lui...

Il a dit ça, mais à ce moment-là, quand on voit la façon dont il continue à jouer, ça ressemble à une blague. Il pourrait aller jusqu'à la fin de sa carrière. Il est à un très bon niveau. Tous ceux qui aiment ce sport voudraient qu'Andrés ne prenne jamais sa retraite.

Qu'est-ce que cela signifierait pour vous d'aller à une Coupe du Monde représenter l'Espagne ?

C'est le rêve de tous les enfants... Dans mon cas j'ai fait deux rêves : jouer avec le Real Madrid et jouer avec l'équipe nationale espagnole. Maintenant que je suis proche de pouvoir jouer le trophée le plus important pour n'importe quel joueur, ça me renforce dans l'idée de travailler et de dédrocher une place dans la liste pour réaliser un autre rêve.

On imagine que de toute façon vous ne vivrez plus les jours d'appel avec la même incertitude, car vous êtes pratiquement sûr d'y être...

Eh bien, la vérité c'est qu'avec Lopetegui je suis toujours venu. J'ai toujours ressenti sa confiance, pas seulement avec l'équipe A d'Espagne, et ça me permet de m'améliorer avec mon club, et de m'améliorer aussi quand je viens en sélection.


"Zidane m'a donné la confiance pour réaliser mes rêves"


Vous dites que vous ressentez la confiance du coach. Vivez-vous le meilleur moment de votre carrière ?

Oui, ces derniers temps. Depuis l'année dernière en réalité, quand j'ai vraiment explosé au Real Madrid. C'est à partir de là que j'ai été le plus à l'aise, que j'ai joué le plus de minutes avec Zidane. Cette année est dans la continuité de la saison passée. Je suis heureux de jouer au Real Madrid à chaque match et d'être là avec l'Espagne. J'espère que ça ne s'arrêtera pas.

Mais est-ce que ce n'était qu'une question de temps de jeu et de confiance ?

Peut-être qu'au début, il me manquait la continuité que j'ai maintenant. Avant, c'était difficile, vous jouez un match, puis vous restez quatre matches sur le banc... Je pense que tous les joueurs doivent suivre des processus comme ça. Je suis mûr, je grandis et je vois les choses différemment. Maintenant que je suis du bon côté, que je joue sur tous les tableaux, la confiance que j'ai acquise grâce à cette continuité.

Nacho Fernandez Real Madrid Basel UEFA Champions LeagueGetty

Vous n'avez rien changé dans votre entraînement alors...

Non ! Depuis que je suis enfant, j'ai toujours aimé vivre chaque entraînement comme s'il s'agissait d'un match. L'entraînement à intensité maximale pour un joueur est très important. Il vous fait grandir dans les bons et les mauvais moments. Et j'ai fait la même chose toute ma vie, je n'ai pas changé quand je suis monté en équipe première, ni récemment. Pour moi, chaque séance d'entraînement signifie faire ce que j'aime, et comme je l'aime le plus, c'est à dire au maximum.

Si vous vous entraînez toujours à 100%, ce qui est encore plus inhabituel c'est que vous n'ayez pas été blessé depuis les catégories U-14...

Je dis toujours que je n'aime pas parler de ça (rires, ndlr). J'ai eu de petites blessures, mais il faut aussi être fort psychologiquement et les surmonter. Je n'aime pas arrêter de m'entraîner sans forcer. L'important, c'est de ne pas avoir de blessures graves et je prends bien soin de moi, car le diabète est une question très importante qui m'incite à prendre soin de moi.

Vous êtes le quatrième joueur du Real Madrid avec le plus de temps de jeu cette saison. Vous sentez-vous titulaire ?

Je me sens titulaire, oui. Bon, je ne sais pas si c'est la bonne expression. Ce que je ressens, c'est que je suis important. Les chiffres sont là. La confiance que Zidane me donne est à 100%, aussi bien quand je lui parle et quand il me fait jouer. C'est lui qui m'a amené là et qui m'a donné toute la confiance d'être en équipe nationale, de continuer à réaliser mes rêves en remportant des titres avec le Real Madrid.


"Ce serait génial de finir ma carrière au Real Madrid"


Vous parlez beaucoup de Zidane, est-il l'un des entraîneurs les plus importants que vous ayez jamais eu ?

Je pense, oui. Depuis que je suis en équipe première, il est clair que rien de tout cela ne me serait arrivé si Mourinho ne m'avait pas fait débuter, par exemple. Qui sait ce qui se serait passé ? Je suis très reconnaissant eners lui aussi, parce que c'est lui qui m'a intégré en équipe première, puis il y a eu Ancelotti, qui comptait aussi sur moi, même si c'était d'une manière différente de Zidane. Quand Benítez est venu, ça a été la continuité de ce qui se passait avec Ancelotti. Mais Zidane m'a poussé à arriver où j'en suis, et je le remercierai toujours.

En fait, Zidane était là quand vous étiez sur le point de quitter le club à l'été 2016. Avez-vous déjà pensé à ce que serait votre carrière si vous aviez quitté le Real Madrid ?

On ne sait jamais, ce sont des décisions que chaque joueur doit prendre à chaque mercato... Au final, il y a toujours beaucoup de choses qui se passent dans nos tête, mais je l'ai toujours dit très clairement. C'est vrai que dans certains cas on peut penser à d'autres choses parce qu'on ne joue pas... Mais mon objectif a toujours été de rester au Real Madrid. Je suis heureux. Je pense que j'ai pris la meilleure décision.

Si vous regardez en arrière, pensez-vous que vous auriez changé quelque chose dans votre carrière ?

Je ne pense pas, j'ai passé de très beaux moments au Real Madrid, j'ai gagné des titres que je n'aurais jamais cru pouvoir gagner, comme par exemple trois Ligue des champions. C'est un titre très compliqué, et je ne vous dis même pas ce que ça représente d'en gagner trois. Quand je serai plus vieux, j'évaluerai beaucoup plus toutes ces choses. Je me souviens que lorsque j'ai rejoint le Real Madrid, j'étais milieu de terrain et que si j'avais continué dans cette position, j'aurais peut-être été mis dehors au bout de deux ans. Vous ne savez jamais.

Êtes-vous enthousiasmé par l'idée d'être l'homme d'un club ?

J'aime vivre et profiter du présent mais ce serait un rêve génial de finir ma carrière au Real Madrid. Après, tout va très vite dans le football. Mais j'ai un très long contrat avec le Real Madrid et j'espère pouvoir le respecter.

En parlant de contrat, où en est votre prolongation ?

On discute encore, c'est pratiquement fait. Il n'y aura pas de problème, c'est fait.

Et si je vous mets d'un côté un chèque en blanc pour aller dans n'importe quel club avec le salaire que vous voulez, et de l'autre côté l'option de rester au Real Madrid ?

En ce moment, avec mon âge et tout ce qui m'arrive, je choisis de rester avec le Real Madrid.

Le questionnaire rapide : 

Jusqu'où ira l'Espagne en Coupe du Monde ? Jusqu'à la finale.
Quels sont vos favoris pour la Russie ? Le Brésil, l'Allemagne, l'Angleterre, la France et l'Espagne...  je pense n'avoir oublié personne.
Morata à la Coupe du Monde : oui ou non ? Morata, oui.
Connaissez-vous déjà un mot en russe ? Non, mais je vais apprendre.
D'ici à la fin de la saison, choisissez-vous la Ligue des Champions ou la Coupe du Monde ? Les deux !
Si vous pouviez recruter un joueur d'un autre pays que l'Espagne, qui prendriez-vous ? Cristiano Ronaldo.

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