Bruno Génésio est un entraîneur clivant. Apprécié par son vestiaire et soutenu par ses joueurs cadres, le technicien de 51 ans a subi de manière sporadique quelques pressions de la part de Jean-Michel Aulas qui lui a beaucoup plus souvent témoigné son soutien depuis sa nomination en décembre 2015. Les vagues de mécontentement ont pourtant afflué - surtout au coeur de la saison dernière - lorsqu'un mouvement de banderoles revendicatives de son départ étaient affichées en tribunes et dans les rues de Lyon. "Je me suis forgé un caractère, une carapace qui me permet de plutôt bien vivre tout ça même si ça ne fait pas plaisir", racontait-il il y a peu dans une interview accordée à nos confrères de SFR Sport. Mais dans les chiffres, qu'en est-il vraiment ?
Un bilan honorable et un style de jeu encore bancal
Avec 1,9 points par match pris en moyenne en Ligue 1 depuis sa prise de fonction, Bruno Génésio se situe factuellement dans le "ventre mou" des entraîneurs de l'OL au 21ème siècle, derrière les références en matière de réussite (Houllier, Perrin, Le Guen) mais au dessus de ceux qui caractérisent l'échec (Puel, Fournier, Garde). Le natif de Lyon est d'ailleurs sur les mêmes temps de passage que Jacques Santini, vainqueur d'un championnat et d'une Coupe de la Ligue à la tête du club rhodanien. Pour ce qui est des chiffres qui parlent en sa faveur, Bruno Génésio peut aussi s'appuyer sur un ratio de victoires que l'OL n'a plus connu depuis l'ère Paul Le Guen. Avec lui, l'OL gagne beaucoup mais n'est jamais tiède. Le nombre de défaites est trop important et quand son équipe ne peut pas gagner, force est de constater qu'elle perd le plus souvent.

Les statistiques soulignent une évidence : l'OL de Bruno Génésio est une équipe qui cherche son salut par un jeu très porté vers l'offensive. Avec 2,2 buts marqués en moyenne par match en Ligue 1 (148 en 67 matches), son équipe est tout simplement celle qui trouve le plus souvent la faille depuis le début des années 2000. Si les failles existent dans le secteur défensif - et dans des proportions considérables - Bruno Génésio le sait et assume un style de jeu volontairement déséquilibrant mais trop déséquilibré pour plaire à tout le monde. "Ce que j’essaye d’appliquer avec plein d’humilité c’est cette philosophie de jeu (celle de Pep Guardiola), de vouloir jouer, d’avoir cet esprit de marquer des buts avec un équilibre malgré tout mais en prenant des risques", expliquait-il dans son interview à "Transversale". Les chiffres sont en cohérence avec le projet de jeu recherché et soulignent bien son côté largement perfectible pour atteindre le plus haut niveau.
