Goal : Comment pouvez-vous décrire le style de jeu de Marioupol ?
Yevhen Muzyka : Comme la plupart des équipes du championnat ukrainien, Marioupol mise sur la défense. Cet été, ils ont perdu leurs leaders, Sergiy Bolbat et Andriy Totovitsky, qui sont revenus au Shakhtar, mais Ruslan Fomin, un attaquant très physique, est resté et ça représente un bon signe pour eux. Dans le secteur offensif, ils peuvent compter sur trois autres joueurs prêtés par le Shakhtar, à savoir les milieux de terrain Alexander Pihalenok, Vyacheslav Churko et l'attaquant Andriy Boryachuk.
Pensez-vous qu'ils peuvent mettre Bordeaux en difficulté pour ces deux matches ?
Je n'ai pas vu les matches de Bordeaux depuis longtemps, je ne peux pas évaluer le niveau de cette équipe, mais le nom fait beaucoup parler par rapport à Marioupol. Je pense que les Ukrainiens joueront sur leur solidité et espèrent pouvoir profiter d'une éventuelle erreur. Je ne pense pas que Marioupol soit plus faible que Ventspils. Donc, si tout se passe bien, Marioupol peut imposer un vrai combat.
Qui est le meilleur joueur de cette équipe, l'homme que Bordeaux doit surveiller en priorité ?
Les meilleurs joueurs de la saison dernière, Bolbat et Totovitsky, sont revenus au Shakhtar. Sans doute Pihalenok désormais qui tire son épingle du jeu, mais pour l'instant c'est le gardien de but expérimenté Rustam Khudzhamov qui est la vedette. Selon sa performance, Marioupol pourra avoir des espoirs dans ces deux matches.

Concernant le Dynamo Kiev et le Shakhtar Donetsk au niveau national, est-ce une équipe compliquée à battre ?
Marioupol est revenu en première division il y a un an. Ils ont des liens très étroits avec le Shakhtar - Marioupol se fait prêter constamment beaucoup de jeunes par Donestk. La saison dernière, ils ont joué quatre fois en championnat et un de plus en coupe ukrainienne. Le Shakhtar a remporté tous les matches. Avec le Dynamo, Marioupol a une relation difficile, étant donné son association avec le Shakhtar. L’année dernière, le 26 août, le club de la capitale avait refusé de se rendre au match à Marioupol. Le président de Kiev, Ihor Surkis, avait peur de l’attaque terroriste sur le match. Cela est dû au fait que Marioupol est proche de la zone des opérations militaires à l’Est de l’Ukraine. Le Dynamo avait eu une défaite automatique pour ne pas s'être rendu au match. Le TAS avait rejeté l'appel des dirigeants de Kiev à ce sujet.
Comment expliquez-vous ces relations difficiles avec la capitale ?
Marioupol n'a pas hésité à se moquer à plusieurs reprises du Dynamo sur les réseaux sociaux et sur les bannières publicitaires à l'extérieur. Lors des retrouvailles, Marioupol a été corrigé 5-1 et le président du Dynamo, Ihor Surkis, avait déclaré que son équipe "avait conduit le chien dans la niche". Cependant, lors de la quatrième rencontre de la saison dernière, Mariupol est parvenu à arracher un match nul (1-1) et a ainsi freiné les espoirs du club de Kiev dans la course au titre.
Pourquoi doivent-ils jouer à Odessa et non dans leur stade habituel ?
La raison officielle est que le stade de Marioupol n’est pas sur la liste des enceintes où vous pouvez évoluer en compétition européenne. En fait, l’aéroport de la ville a été fermé en raison de sa proximité de la zone de guerre à l’est de l’Ukraine, et depuis l’aéroport le plus proche de Zaporizhzhya, il faut près de cinq heures pour se déplacer.


