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Équipe de France - Didier Deschamps : "Le vécu international ne balaye pas tout mais c'est un plus"

Au premier jour du dernier rassemblement de la phase de groupes pour la qualification au Mondial 2018, Didier Deschamps s'est présenté en conférence de presse pour aborder le premier match capital à Sofia face à la Bulgarie (Samedi 7 octobre à 20h45). 

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Est-ce une semaine capitale ? 

C'est une semaine décisive puisque ce sont les deux derniers matches de poules. Cela fait depuis septembre 2016 que l'on s'est lancé dans cette phase de qualification, on arrive au bout donc on a bien conscience que c'est à la fin de ce stage que l'on doit atteindre notre objectif : la qualification pour le Mondial 2018. 

Comment avez-vous accueilli le forfait de Laurent Koscielny ?

Je savais que Laurent avait eu un souci au talon d'Achille. Il avait serré les dents face aux Pays-Bas, la situation s'est empirée avec son club. Depuis il a un protocole de soins qu'il l'empêche d'être disponible. Ce n'est pas l'idéal mais il faut faire face.

Qu'est-ce que cela va changer dans la semaine d'entraînement ? Umtiti et Varane ont peu souvent joué ensemble...

Umtiti et Varane on très peu de temps de jeu en commun mais pour ne parler que de ces deux là ils ont une expérience internationale. Sur la valeur individuelle il n'y a aucun souci. Ils n'ont pas de repères ensemble, c'est vrai. 

À quel genre de match vous attendez-vous face à la Bulgarie ?

Un match difficile, dans la lignée des précédents. C'est une équipe qui a deux visages parce qu'elle a tout gagné à domicile mais a plus de mal à l'extérieur. C'est une équipe agressive, combattante et qui a des joueurs de qualité qui excellent dans l'attaque rapide. 

Moussa Sissoko peut-il évoluer sur un côté dans le système que vous utilisez ? 

Il a retrouvé du temps de jeu, il enchaîne les matches et c'est important. Moussa a l'expérience et il est depuis le début avec nous. Il a été très performant à l'Euro avec une utilisation qui peut être sur un côté, oui. Mais il n'a pas de poste prédéfini, c'est un bon soldat. Je ne lui demanderai pas de faire des choses qui ne sont pas dans son registre. 

Moussa Sissoko Albin Ekdal France Sweden World Cup Qualifiers 11112016Gettyimages

L'expérience du niveau international est-elle un critère essentiel sur cette liste ?

L'expérience du niveau international compte. Il faut savoir gérer l'avant, le pendant aussi du match. Ce n'est pas un critère décisif, mais ceux qui ont pu emmagasiner de l'expérience du niveau international, c'est une bonnne chose.

Blaise Matuidi fait un très bon début de saison avec la Juventus, en quoi son expérience pourrait être capitale ?

Le mois dernier, il était dans une situation où il avait très peu joué avec le PSG et il n'était pas partie à la Juventus. Depuis, il enchaîne les bons matches avec la Juventus. Blaise reste Blaise. Il a un vécu sur le plan international et des habitudes avec l'équipe de France.

Êtes-vous tenté par un retour au 4-3-3 pour un match de ce type ? 

Même si j'ai eu à utiliser surtout ce 4-4-2, ce n'est pas revenir en arrière. On doit être capable de changer de système selon l'évolution du match. Ca fait partie d'une longue réflexion , c'est plus par rapport à ce que je ressens, si on doit être plus efficace dans un système ou dans l'autre.

La forme du moment en club aura-t-elle une influence sur votre choix, notamment concernant Olivier Giroud...

J'ai confiance en mes 24 joueurs. J'ai un choix à faire par rapport à ceux qui vont débuter. C'est mieux quand un joueur arrive en confiance. Ce n'était pas forcément le cas pour Olivier lors des derniers rassemblements, même si ça ne l'a pas empêché d'être performant.

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Comment expliquez-vous la baisse de régime de Thomas Lemar ?

Il a été blessé pendant un mois. Retrouver le rythme ce n'est pas évident. Tout dépend les solutions qu'il a autour de lui, mais il a les qualités. Qu'il soit ponctuellement moins en forme que lors du dernier rassemblement, oui, mais ça n'enlève rien aux qualités qu'il a.

Le France-Bulgarie de 1993 est-il votre pire souvenir ?

Oui, c'est le pire. Je ne vais pas m'attarder là-dessus parce que ça remonte.

Dans votre esprit, la hiérarchie évolue-t-elle en attaque ?

C'est une évolution constante, ce qui ne veut pas dire que je ne vais pas faire ce que j'ai fait jusqu'à maintenant. Il y a la situation en club et celle en sélection. Si on fait l'analyse entre le passé et le vécu d'Alex et Olivier, il y a pas mal de différences. Ce sera un choix du moment pour le premier et le deuxième match.

Le vécu international est-il essentiel dans vos choix ?

Que les joueurs soient performants en club, c'est important. Mais ce qui peut être valable pour un peut ne pas l'être pour l'autre. Le vécu international, c'est un plus. Ca ne balaye pas tout, évidemment. Mais ça peut influer sur des associations dans l'équipe de départ.

Le bon match de Dimitri Payet contre Nice vous a-t-il conforté dans votre choix ?

C'est bien que le match qui suit la liste que je dévoile soit bon pour les joueurs. Ce n'est pas pour autant que ça justifie mes choix. Dim revient, ça me semble logique parce qu'il a retrouvé un bon niveau de jeu. Pour Antoine, il a peut-être été moins bien comme son équipe parce qu'on a fait 0-0. Contre les Pays-Bas, on lui reprochait de ne pas être décisif, il l'a été. La qualité il l'a. Si mes joueurs peuvent être tous au meilleur niveau, ce sera forcément plus facile pour nous.

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Christophe Jallet n'a que peu de temps de jeu mais c'est un joueur expérimenté, quelle est son importance dans le groupe ?

Aujourd'hui, Jaja a un vécu que d'autres n'ont pas. Je ne me vois pas faire d'essai vu les deux matches qui nous attendent, ce sont deux matches décisifs. A ce titre, et parce qu'il joue dans son club, à Nice, je le prends. Il sait ce que c'est que le niveau international.

Aujourd'hui, l'équipe de France peut-elle se passer de Mbappé en tant que titulaire ?

Il fait de très bonnes choses avec le PSG où l'animation offensive est très performante. Il fait voir ce qu'il avait déjà montré à l'AS Monaco. à Paris il est dans un registre plus à droite mais il a de la liberté. C'est un attaquant. Il y avait des doutes sur sa capacité à jouer à droite ce que je peux comprendre car il n'y avait pas de recul, il montre qu'il en est tout à fait capable. 

La qualité des centres de Kurzawa est souvent au coeur des débats, qu'en pensez-vous ?

Sincèrement je ne connais pas tous les débats que vous pouvez avoir. Il y a l'analyse que je fais des joueurs, cequ'ils font de bien ou de moins bien, ce n'est pas spécifique à Layvin. Sur les centres, c'est toujours difficile de juger parce que des fois les centres sont bons, mais comment le sont-ils vraiment ? Il faut qu'il y ait un partenaire à la réception, mais si un défenseur coupe, cela reste un bon centre. C'est un joueur qui va énormément dans la zone offensive, il est souvent en position de débordement, ça se joue des fois à peu de choses. Au PSG, il est souvent face à un adversaire où il y a beaucoup de densité, ça lui complique la tâche. Il a toujours la possibilité de s'améliorer, en corrigeant, en répétant. Il peut avoir un problème de réussite mais son apport offensif et sa capacité à donner de bons ballons restent ses forces.

Propos recueillis par Julien Quelen, à Clairefontaine.

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