Depuis ce vendredi, Fabien Mercadal est officiellement le nouvel entraîneur de Caen. Un an seulement après son arrivée au Paris FC (Ligue 2), l'ancien coach de Tours va découvrir l'élite avec le Stade Malherbe où il s'est engagé pour trois ans. Pour Goal, Pascal Grosbois revient sur leur aventure commune dans la capitale lors de la saison 2017/2018. Il dresse le portrait de celui dont il était l'adjoint, et qu'il ne rejoindra pas à Caen la saison prochaine.
On dit souvent que le vivier des entraîneurs est rarement renouvelé en Ligue 1, avec Fabien Mercadal c'est le cas...
Pascal Grosbois : Il fait partie de cette nouvelle génération de jeunes entraîneurs. Je compare un petit peu son arrivée en Ligue 1 à celle de Stéphane Moulin, même si Stéphane était quand même davantage angevin. C'est une bonne chose. C'est un pari audacieux et cohérent. Je connais le Stade Malherbe de Caen, et connaissant bien Fabien aussi, il correspond parfaitement aux valeurs du club et son développement.
Que retenez-vous de votre aventure commune avec Fabien Mercadal ?
C'est un compétiteur, quelqu'un d'entier qui ne laisse rien au hasard. Il met beaucoup d'intensité, à l'entraînement comme en match. C'est un bosseur, rigoureux et très innovant. Il a de grosses valeurs humaines. J'ai presque envie d'utiliser le mot "brillant" pour le définir.
En parlant de travail, il nous disait cette saison qu'il lui arrivait de rester très tard au centre d'entraînement pour chercher encore et encore...
Il ne dort pas beaucoup, il est toujours en éveil. Il cherche beaucoup d'idées. Il s'inspire de tout, que ce soit du foot, d'autres sports et même de films ou de lectures. C'est un grand chercheur, qui prend tout ce qui peut l'aider pour améliorer son travail.
"Fabien Mercadal a un vrai style de jeu"
La saison dernière, il semblait bon vivre au sein du staff du Paris FC, quel était le secret ?
On était un staff sans failles, solidaire. Fabien a amené le goût du travail à tout le monde. On était toujours dans la même direction même si parfois on n'était pas d'accord. Chacun a le droit à l'erreur, mais on a toujours eu le même objectif, avec le désir de progresser dans tous les domaines en se tirant chacun vers le haut.
Fabien Mercadal s'est entouré de Michel Audrain pour sa nouvelle aventure, a-t-il été question de votre venue à Caen ?
Franchement, non. On n'a jamais évoqué cette idée. Je connais très bien Michel Audrain. On a joué ensemble à Angers, on s'est côtoyés aussi à Laval et c'est quelqu'un avec qui je suis resté en contact. Michel a une belle expérience de la Ligue 1, et c'est pour ça que le staff de Fabien est de qualité.
À quel style de jeu les supporters de Caen peuvent-ils s'attendre ?
Il faut d'abord que Fabien batisse son effectif. Je vois qu'il y a du mouvement, beaucoup de départs, mais Fabien a un vrai style de jeu. Il est capable de jouer dans plusieurs systèmes. Il fait bien jouer son équipe. D'ailleurs, au Paris FC, on produisait un jeu plaisant en ressortant bien de derrière, donc c'est sûr que ça va commencer par là, et après il fera en fonction de ses recrues, en espérant qu'il arrive à obtenir ce qu'il veut.
"Il n'y a pas forcément à s'inquiéter pour le Paris FC"
La "touche Mercadal", c'est à la fois à un style de jeu et un état d'esprit, n'est-ce pas ?
C'est un état d'esprit, évidemment. Il faut une détermination et une intensité de tous les instants. La touche Mercadal, c'est la bataille, c'est pour ça que l'idée des Vikings lui va bien.
Être dans l'ombre de celui qu'on appelait "le magicien" au Stade Charléty n'était pas trop difficile ?
Pas du tout. Moi, j'aime bien être dans l'ombre. Quand Fabien m'appelle pour me féliciter, ça me fait plaisir. Hervé Lybohy m'a aussi envoyé un message pour me féliciter. Il me disait justement qu'il fallait mettre en lumière les hommes de l'ombre. Un staff, c'est un groupe et ce genre de messages c'est la meilleure des reconnaissances.
Doit-on être inquiet du côté du Paris FC après le départ de Fabien Mercadal ?
Je ne pense pas. Chaque entraîneur a son style. L'entraîneur qui arrivera sera aussi un passionné. Il aura d'autres qualités. J'estime qu'il n'y a pas forcément à s'inquiéter. L'entraîneur arrivera avec ses convictions et j'espère qu'il fera bien jouer son équipe aussi.
Pour vous, le nouveau coach devrait donc s'inscrire dans une certaine continuité...
Normalement, oui. Il n'y a pas de raisons que ce ne soit pas le cas, surtout qu'on sait bien que la deuxième année après une montée est plus difficile. Il faudra confirmer, mais si on garde le même état d'esprit, on y arrivera.
Propos recueillis par Benjamin Quarez




