France A' vs RDC

Des nouvelles de... Otis N'Goma, le sélectionneur de la RDC contre la France A' en 2008

C'est un jour qui restera à jamais gravé dans son esprit. Le 5 février 2008, le Valenciennois Otis N'Goma s'asseyait sur le banc de la République démocratique du Congo pour affronter l'équipe de France A' de Raymond Domenech comme sélectionneur interimaire (0-0). Pour Goal, l'actuel entraîneur du DCMP Imana (RDC) a plongé dans la boîte à souvenirs avant d'aborder ses objectifs en club. Interview.

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Quels souvenirs gardez-vous de ce match contre l'équipe de France A' ?

Otis N'Goma : C'était ma première. Je sortais de l'euphorie de la Coupe de France, avec une prolongation contre l'OM de Ribéry, Cissé, Taiwo, Beye, Niang... Au départ, je ne le sentais pas trop. Quand l'équipe nationale est arrivée et m'a proposé l'interim, je ne voyais pas ce que ça m'apporterait de plus. Sachant que c'était l'équipe de France A', peu de gens ont pris ce match en considération, mais des mois après, on a vu qu'on avait bien joué contre la France. On était fiers d'avoir fait match nul contre les futurs A, avec des garçons méconnus à l'époque.

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Parmi les joueurs de l'époque, il y avait le Parisien Youssouf Mulumbu, mais aussi Hérita Ilunga, par exemple...

On avait Mulumbu, Ilunga, Cédric Mongongu (ancien de l'ETG), Larrys Mabiala aussi, qui est parti en Turquie après avoir joué à Paris et à Nice. L'objectif pour nous, c'était de récupérer tous les binationaux pour ne pas commettre la même erreur qu'avec Christian Benteke (Belgique), par exemple, et c'est grâce à ce match que la plupart des garçons congolais ont retrouvé l'équipe première. Ça reste un très bon souvenir, qui nous a tous permis d'avoir une sorte de rayonnement. Avec le recul, les gens ont compris que l'équipe nationale congolaise pouvait se retrouver bien classée au classement FIFA.

France A' vs RDC

Depuis mars 2016, vous avez quitté la France pour retourner en RDC où vous entraînez le DCMP Imana, comment ça se passe ?

Ça se passe bien. Je suis parti en mars 2016, au départ pour trois mois. Puis j'ai resigné un contrat de trois ans au mois d'août. C'est ma première saison complète. Imana est un club qui a traversé de nombreuses difficultés pendant les huit dernières années, un grand club populaire, qui devance même Mazembe en termes de public et de supporters. Je suis arrivé avec la mission de redorer le blason du club en le qualifiant pour les compétitions africaines.

Justement, où en est cette mission ?

Il faut savoir qu'il y a trois équipes qui sont qualifiées, deux en Champions League et une en Coupe des Confédérations. On est quatre clubs pour trois fauteuils. Il nous reste trois matches à jouer, dont deux contre nos concurrents directs. Pour l'instant, on est qualifiables (1er ex-aequo avec Mazembe, qui a un match en retard, ndlr). On verra où on est le 5 juillet après notre dernier match contre Renaissance.

Pourquoi avoir décidé de retourner en RDC après avoir entraîné en France, à Valenciennes et Cambrai notamment ?

Si je suis parti en Afrique, c'est parce que j'étais en quête d'un nouveau défi. Je suis passé par Valenciennes plusieurs années, par Cambrai, qui a éliminé le Stade de Reims de Cédric Fauré et de Julien Féret, qui a fait une prolongation contre Marseille, et par Saint-Amand, qui a éliminé l'équipe du Havre avec Mahrez il y a trois ans avant qu'il ne signe en Angleterre. Le niveau est très intéressant ici et contrairement à ce que les gens pensent, il y a de très bons clubs.

Que pouvons-nous vous souhaiter pour la suite ?

De réussir l'objectif qu'on m'a assigné et que d'ici le 15 juillet, à mon retour en France, on puisse refaire le point ensemble en disant que ma mission est réussie, qu'on a laissé une empreinte et que mes joueurs sont heureux d'avoir réussi avec moi.

Propos recueillis par Benjamin Quarez

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