Il y a six ans, Prince-Désir Gouano (23 ans) décidait de quitter Le Havre avant sa majorité pour rejoindre un club mythique : la Juventus. Aujourd'hui, il est de retour en France, à Amiens, avec qui il s'est engagé jusqu'en 2021. Un choix mûrement réfléchi par l'intéressé, qui a préféré revenir dans son pays malgré l'intérêt de clubs étrangers. "Amiens me suivait depuis longtemps et c'est quelque chose qui a pesé dans la balance", nous explique-t-il avant le match à Paris ce samedi (17h15). Une première en Ligue 1, dans sa ville natale, qui aura "une saveure particulière", de l'aveu même du défenseur.
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Prêté à Guimarães la saison dernière, Prince-Désir Gouano présente un CV fourni malgré son jeune âge. L'Italie (Juventus, Virtus Lanciano, Vicence Calcio, Atalanta Bergame), les Pays-Bas (RKC Waalwijk), l'Angleterre (Bolton), le Portugal (Rio Ave, Guimarães) et la Turquie (Gaziantepspor) l'ont déjà vu à l'œuvre. Un début de carrière atypique et riche en découvertes. "Certaines personnes me demandent parfois si j'ai l'impression de m'être perdu, mais je pense plutôt que j'ai beaucoup appris à l'étranger. J'ai engrangé de l'expérience et ça va me servir pour la suite", détaille l'ancien Havrais, qui n'a joué qu'avec la Primavera lors de son unique saison à la Juventus.
"Je veux montrer que je suis toujours au niveau"
"Vivre à l'étranger, ce n'est pas simple, il faut être fort dans la tête, dit-il. Dans les clubs où j'ai joué, il y a des choses qui m'ont plu, d'autres moins, mais je n'ai aucun regret parce que partout où je suis passé, j'ai laissé des bons souvenirs au staff et aux supporters." Une bonne image qu'il avait déjà au HAC où il était le capitaine de la génération Pogba. "Prince est arrivé en préformation avec un cursus classique, se souvient François Rodrigues, l'entraîneur de la réserve du PSG, qui l'a coaché avec Paul Pogba au Havre. J'ai tout de suite remarqué sa prestance. Athlétiquement, il était impressionnant. Il dégageait beaucoup de force et je suis impatient de voir comment il a évolué parce que c'était un vrai défenseur dans l'âme." Également au centre, El-Hadji Ba raconte : "Quand je suis arrivé, on ne s'aimait pas trop parce qu'il avait beaucoup de caractère et moi aussi, mais au fil du temps on a appris à se connaitre, à vivre ensemble et c'est devenu mon meilleur gars au centre. Quelqu'un de vrai, sur qui je peux compter."
GettyLoin des caméras à l'étranger, l'ancien international U18, U19 et U20 est quelque peu sorti des radars malgré de belles promesses. "Si on m'avait parlé de notoriété à mes 18 ans, j'aurais répondu que j'espère la retrouver. Mais aujourd'hui, ce n'est pas une obsession. Avec le recul, j'ai compris que cette notoriété viendrait avec le travail." Reste maintenant à convaincre Christophe Pelissier, l'entraîneur d'Amiens, de lui faire confiance. "Je veux montrer que je suis toujours au niveau, que j'aspire à atteindre l'élite. Mais je ne me prends pas la tête, je remets tout entre les mains de Dieu et ça va aller", précise-t-il.
"Quand il va jouer, ça va faire mal, annonce de son côté le néo-Sochalien, El-Hadji Ba. Avec son caractère et sa puissance, il a déjà gagné des matches à lui seul. Quand on jouait ensemble, par exemple, je ne sautais jamais au duel, parce qu'il prenait tout de la tête. Il savait diriger sa défense, la faire sortir au bon moment. Des attaquants me demandaient même de lui parler pour qu'il les laisse contrôler un peu la balle." François Rodrigues reconnaît également que "tôt ou tard, (il savait) qu'on réentendrait parler de Prince Gouano". Il espère maintenant le voir briller, un peu comme Presnel Kimpembe, "que personne ne connaissait il y a six mois et qui s'est révélé l'an dernier au PSG." Une source d'inspiration toute trouvée.




