Thomas Vermaelen Carlos Soler Valencia Barcelona LaLiga 26112017Getty

Au Barça, Vermaelen est devenu le symbole de l'importance de la confiance

Barcelone a perdu de nombreux éléments compétitifs de permier ordre au cours des dernières années. De Valdés à Xavi, en passant par Puyol, Alves ou plus récemment Neymar, le club catalan a dû apprendre à composer sans certains de ses joueurs les plus importants. Samuel Umtiti a lui atteint un niveau qui le situe parmi les références à son poste cette saison, si ce n'est pas le meilleur dans son registre. Au travers des inquantifiables prestations majeures du central français, le Barça a récupéré une solidité défensive qu'on lui pensait perdue. De fait, la blessure dont il a été victime le 2 décembre dernier face au Celta Vigo - au biceps fémoral de la cuisse droite - pouvait laisser craindre le pire. Comment faire pour minimiser son absence durant 8 semaines ? À l'époque, Gerard Piqué n'avait pas encore récupéré son meilleur niveau et Javier Mascherano, qui devrait quitter le Camp Nou de façon imminente, avait fait part de ses envies d'ailleurs. Ne restait alors qu'une alternative : celle de Thomas Vermalen, un joueur prompt aux blessures durant toute sa carrière. 

La réalité est aujourd'hui distincte. Au sein d'un collectif qui ne cesse de démontrer son caractère compétitif, l'ancien capitaine d'Arsenal et de la sélection de Belgique sait se mettre au diapason et offre de façon continue des prestations qui font de lui un joueur fiable pour son entraîneur, Ernesto Valverde. Que ce soit dans lorsque le Barça évolue sans le ballon comme en possession, le central parvient à répondre présent. Ses qualités sont connues et il a su les démontrer par le passé avec plus ou moins de régularité : un joueur véloce au sens du placement cohérent et une capacité de passe importante au moment de ressortir le ballon. Dans un contexte de nécessité vu l'absence d'Umtiti, Vermaelen est devenu un élément fiable et régulier pour Valverde qui n'a jamais douté de lui : "Thomas s'entraîne très bien, et en match, il se bat sur chaque ballon. C'est un défenseur central solide, rapide et fort, tout le monde croit en lui à Barcelone. Il a démontré qu'il faisait partie des grands joueurs", expliquait le technicien au micro de Barça TV. Lors de ses 5 derniers matches (Celta Vigo, Villarreal, Deportivo la Corogne, Real Madrid et Levante), il n'a pas perdu le moindre ballon.

Récent retraité depuis le 6 décembre dernier à seulement 27 ans en raison des blessures fréquentes, Álvaro Domínguez (ancien joueur de Borussia Mönchengladbach) s'est confié à El Mundo sur sa situation qui si elle diffère dans le fond, paraît semblable à celle récente recontrée par Vermaelen : "J'ai tellement souffert dans les dernières années avec mon dos que la retraite a été une libération. Aller à l'entraînement était un cauchemar et j'ai joué les matches avec le frein à main. Par la suite, l'opération et le rétablissement ont été une énorme bataille contre la douleur et la frustration. La douleur a persisté et pendant deux ans, je voulais juste être au lit. Je ne voulais pas vivre comme ça et j'ai décidé de prendre ma retraite. Et même s'il y a des jours où je ne sais pas quoi faire, je me sens complètement vide." 

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Un manque de continuité dû aux blessures et l'importance de l'intelligence émotionelle

Le cas de Vermaelen est un symbole de l'importance de la confiance dans le sport de haut niveau. Il aurait pu, lui aussi, décider d'abandonner mais de par sa confiance en ses capacités et celle accordée par Valverde, il parvient jusqu'ici à évoluer au niveau qui était le sien lors de sa meilleure époque. "J'ai toujours eu confiance mais on ne sait jamais comment ça se passe parce que je n'avais pas de continuité au Barça. Je savais que j'avais la capacité de jouer au Barça mais au cours des années précédentes, à cause de blessures, je n'avais pas été capable de montrer ce dont j'étais capable. Heureusement, au cours des dernières semaines, j'ai été capable de le prouver et j'en suis très heureux", expliquait le joueur dans un entretien accordé à Mundo Deportivo.

La composante de la pression inhérente au football et au sport en général est également à prendre en considération dans le cadre du sport : "Le public sous-estime largement les enjeux et la pression qui existent dans le sport professionnel. Pour le public, cela reste un jeu", expose pour Goal Anthony Mette, psychologue et préparateur mental, avant de poursuivre en mettant en avant l'importance de la gestion de cette pression, avec la notion d'intelligence émotionelle comme facteur clé. "C'est le fait d'avoir beaucoup d'émotions intérieures, de savoir parfaitement les décrire, les ressentirent et de jouer avec elles, c'est-à-dire de les transposer en émotions positives, de savoir gérer le stress, les émotions négatives et d'avoir une certaine tranqullité émotionnelle. C'est aussi le fait de ressentir les émotions des autres, c'est très important, notamment dans le sport collectif. Ressentir ce que les partenaires sentent, ce que les adversaires ressentent ou pas, est-ce qu'ils ont peur, est-ce qu'ils sont en confiance et il faut jouer en fonction de ça." 

Devenu un joueur important dans un système défensif rôdé, Vermaelen compose une arrière-garde et un ensemble qui a une vision claire de comment il doit jouer. Son caractère calme couplé au fait de s'être imposé dans un contexte peu aisé sont des preuves de sa qualité. Une qualité qui a toujours été présente, seulement altérée par les blessures. Complément idéal d'un Piqué retrouvé et joueur capable de combiner avec Busquets pour ressortir le ballon, l'international belge est l'illustration même que le football et le sport de haut niveau, de façon globale, sont une question d'état d'esprit, de volonté et de confiance. Vermaelen sait bien rendre à Valverde la sienne.

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