Massimiliano Allegri Juventus Roma Serie A 12232017

Allegri, le maître tacticien de la Juve

Sextuple championne d'Italie en titre, la Juventus Turin figure cette saison encore comme la favorite principale afin de remporter un nouveau Scudetto. Située à un point de Naples, la Vieille Dame est gérée de main de maître par Massimiliano Allegri, un entraîneur qui peut laisser paraître l'image de coach sous-estimé en Italie et au niveau mondial. 

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Avant de prende la tête de la Juventus, il avait été assez critiqué par les supporters de la Juve après une période à l'AC Milan durant laquelle il avait dû composer avec une génération dans un cycle relativement compliqué (Ibrahimovic, Thiago Silva..). Avec le club lombard il a su gagner un Scudetto devant la Juve qui sera par la suite reprise par Antonio Conte, engendrant un succès total sur le plan national. Au sein de la Juve, Allegri a su faire taire les sceptiques en poursuivant dans la lignée de l'ADN du club, la gagne et la gagne jusqu'à n'en plus finir. C'est avec lui à sa tête que le club italien est parvenu à atteindre deux finales de Ligue des champions en 3 ans, tombant lors de la marche finale face au Barça puis au Real Madrid. "J’ai trouvé une équipe habituée au travail, bien organisée, avec une grande culture du sacrifice, mais j’ai voulu ajouter mes concepts propres aux connaissances qu’ils avaient emmagasinées. La Juve avait un jeu très mécanique, et cela a été sa force, parce qu’à ce moment l’équipe avait besoin de certitudes. Mais pour faire un pas en avant, on a besoin de quelque chose en plus", expliquait-t-il à la Republicca, en 2014, au moment d'aborder son arrivée à Turin.

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Toujours dans cet entretien accordé à La Repubblica, il nuançait l'influence de la tactique dans le football de haut niveau en expliquant le pourquoi de son travail : "À donner une organisation, une identité, des indications. À concevoir la phase défensive, surtout lorsqu’on est en train d’attaquer. Je ne sous-évalue pas l’importance de l’entraîneur, mais sa tâche principale est de mettre à l’aise ses joueurs. Le football se pratique sur un terrain de 106 mètres sur 68, se court avec les pieds, se joue avec les pieds, la balle prend souvent des directions étranges, et vous prétendez quand même que dans ces conditions les solutions viennent de situations schématiques ? Si les schémas permettaient de gagner, pourquoi le Real Madrid aurait dépensé 100 millions d’euros pour Bale, qui, très simplement, dribble, tire et attaque la cage adverse ?" Des schémas, il a su en utiliser, notamment cette saison afin d'intégrer Blaise Matuidi dans son onze de départ, durant la période de moins bien connue par Paulo Dybala. Ainsi, la Juventus a modulé son schéma, passant d'un 4-2-3-1 à un 4-3-3 et offrant une grande marge de manoeuvre au milieu de terrain international français pour qu'il puisse exprimer sa densité physique de la meilleure façon possible. Matuidi est d'ailleurs la recrue qui a su le mieux s'adapter à son nouvel environnement. 

De manière générale, Allegri est un entraîneur très intelligent, il peut toujours trouver la bonne tactique, c'est possiblement sa plus grande compétence. Lui, par rapport à Antonio Conte, est un entraîneur complètement différent: il gagne, il est toujours positif, il sait comment gérer l'équipe même sous (grande) pression. La mentalité globale de la Juventus a changé avec Allegri qui ne répond pas au profil de top coach obsédé par sa passion. Allegri ne vit pas pour le football, il a une très haute qualité de vie et, pour lui, le football n'est "seulement" qu'une grande passion. "Je suis un créatif. Je ne peux pas rester 24 heures d’affilée à chercher une solution, je dois attendre que me vienne l’inspiration, et la plupart du temps elle me vient quand je n’y pense pas : par exemple, cela m’arrive certaines nuits de changer la formation que j’avais décidé d’aligner. La réalité, c’est que l’on vit de sensations", a jugé le natif de Livourne. Cette saison encore, il démontre toutes ses compétences et si la Juve peut encore prétendre à un triplé  Coupe d'Italie-Serie A-Ligue des champions, son apport est loin d'y être étranger.

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