Paul Nardi FC LorientBruno Perrel - FC Lorient

EXCLU - Paul Nardi : "Une grande fierté d'avoir aidé Lorient à retrouver la Ligue 1"

Le FC Lorient va retrouver la Ligue 1 trois ans après l'avoir quittée. Une "grande fierté" pour le club, les dirigeants et les joueurs notamment, qui ont fêté le titre ensemble en visioconférence en attendant de pouvoir se retrouver après le confinement.

Le classement de Ligue 2 (officiel)

Arrivé de Monaco l'été dernier après un passage au Cercle Bruges, le gardien Paul Nardi (25 ans) s'est tout de suite senti chez lui à Lorient. Il a réalisé une première année de haute volée et revient pour Goal sur les moments forts d'une saison qui lui ouvre les portes de l'élite.

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Même si vous êtes champion de Ligue 2 et promu, je ne vous cache pas qu'on aurait aimé que ça aille au bout pour le spectacle.

Paul Nardi : Nous aussi. Ce n'est pas de la flûte quand on dit ça. Nous, les joueurs, on aurait tous voulus aller au terme des 38 journées, gagner le championnat et monter à l'arrivée. Mais on prend quand même ! On a été 27 fois sur 28 sur le podium, 22 fois premiers. Les stats parlent d'elles-mêmes.

C'est mérité, on peut le dire ?

Ah oui ! À ce stade de la saison, c'est amplement mérité. Il n'y a rien à dire. On ne l'a pas volé.

Lorient marquait le pas avant le confinement avec 4 défaites sur les 5 derniers matches. Comprenez-vous la frustration de certains adversaires ?

Si on avait eu 6 à 8 points d'avance, c'est sûr qu'il n'y aurait eu aucun débât. Mais le championnat est fait de dynamiques. La notre était moins bonne, c'est vrai, mais on a fait le job avant. On avait une avance monstre. Sur les quatre ou cinq derniers matches que vous citez, on a manqué de réussite, mais on ne s'est pas fait bouffer non plus. À aucun moment, on a paniqué. On a quand même maîtrisé notre sujet cette saison.

"Au bout d'une semaine, j'avais l'impression que ça faisait un an que j'étais là"

Étiez-vous présent pour la petite fête organisée en visio avec le groupe jeudi soir ?

Il y en a eu deux même ! La première, jeudi soir, et la deuxième le lendemain à tête reposée, même si tout le monde avait un petit peu la gueule de bois... (rires). C'était inédit, mais agréable. J'avais déjà vécu une montée. Et normalement ça se fête sur le terrain, avant d'aller ailleurs tous ensemble. Là, on a appris la nouvelle sur notre smartphone. C'était particulier, mais avec les technologies d'aujourd'hui on a réussi à se réunir et franchement c'était sympa. Il y avait même le président (Loïc Féry, ndlr).

Vous en avez profité pour lui demander une petite prime ?

Non, même pas. On a chanté "président, président". Mais c'était de l'humour. Aujourd'hui, l'argent est secondaire, surtout avec le coronavirus. On est vraiment une bande de bons mecs et je pense que ça aurait été déplacé.

Paul Nardi FC Lorient

Quelle a été la force du FC Lorient cette saison ?

Notre groupe, justement. Il y a eu pas mal d'arrivées dans l'équipe l'été dernier, et la mayonnaise a tout de suite pris entre nous. Personne n'a été isolé du reste de l'effectif. Au bout d'une semaine, j'avais l'impression que ça faisait déjà un an que j'étais là. Il n'y a pas de hasard de toute façon... Quand une équipe monte, c'est souvent avec une bande de potes. Et on peut vraiment dire que c'est le cas ici, c'est super.

À titre personnel, comment jugez-vous cette saison qui valide votre choix et celui du FCL, qui vous a fait confiance ?

Elle a été très bonne ! Sur 28 matches, j'ai fait gagner des points. J'ai essayé d'être le premier régulier possible, surtout qu'il y a eu des matches très disputés. Je n'avais pas le droit à l'erreur et le fait d'obtenir cette montée dès ma première saison, c'est juste fantastique. J'ai eu la chance de le vivre avec le Cercle Bruges en D2 belge. Là, je me suis lancé dans un nouveau projet. J'avais à cœur de revenir en France. Je suis très heureux et je remercie encore le FC Lorient de m'avoir fait confiance. C'est une grande fierté de leur rendre cette confiance. Je suis fier d'avoir aidé le club à retrouver sa vraie place, en Ligue 1, parce que c'est vraiment un club magnifique avec de belles infrastructures, un super stade, des supporters tops. Pareil pour les salariés et les partenaires. C'est toute une ville, tout un peuple qui monte. Et c'est pour ça que je prends énormément de recul avec cette montée. On va amener du bonheur aux gens et on a hâte que le virus soit battu pour partager ça avec notre public.

"Je ne suis revanchard de rien du tout. Ni par rapport à Monaco, ni par rapport à Rennes"

Si vous deviez garder un moment de cette saison, ce serait lequel ?

D'un point de vue personnel, mon plus beau souvenir c'est le match de Clermont à l'aller où on gagne 2-0. J'ai fait un super match, j'avais une petite étoile au-dessus de la tête. Et sur le plan collectif, je pense que c'est le retour contre Nancy, à domicile. On gagne 2-1 à la toute dernière minute sur un but de Umut (Bozok), qui en plus est le joueur avec lequel je suis le plus proche. C'est un mec en or que je porte dans mon coeur, et quand il a marqué, on a senti les supporters tellement heureux. Tout le monde s'est regroupé et on a tous eu un sentiment très fort après ce but-là. Collectivement, c'est un match et un but qui aura énormément compté puisqu'on ne termine qu'avec un point d'avance sur Lens, et deux sur l'ACA. Chaque point aura compté, et c'est encore plus beau.

Et votre palmarès grandit...

C'est vrai qu'après Bruges, c'est mon deuxième titre en D2. Avec le Cercle, on avait accompli le maintien derrière. Ce sera mon objectif aussi la saison prochaine avec Lorient.

Il faudra faire sans Jimmy Cabot qui a annoncé son départ. Vous comprenez sa décision ?

Je le comprends, oui. Il est en fin de contrat et il est libre de voir autre chose. Il estime être arrivé au bout de son histoire avec le FC Lorient et je lui tire mon chapeau, parce qu'il a été un homme de cette montée. Je lui souhaite le meilleur pour la suite.

Dans quel état d'esprit allez-vous aborder votre retour en Ligue 1 après des aventures mitigées à Monaco et Rennes ? Revanchard ?

Je ne suis revanchard de rien du tout. Ni par rapport à Monaco, ni par rapport à Rennes. Ce n'est pas de la langue de bois. Je n'ai jamais eu cet état d'esprit, je suis bien dans mes baskets. Ma carrière devait se faire ainsi, et ces petits échecs m'ont permis de vivre des trucs tellement magnifiques en Belgique ! C'était mon destin, comme c'était mon destin de croiser la route du FC Lorient. Par rapport à Rennes, ce sera un super derby. On verra de quoi est fait l'avenir.

Pour être plus positif, ce sera surtout l'occasion de prouver que vous pouvez être un très bon gardien de L1.

C'est exactement ça. J'ai eu la chance de jouer en D1 en Belgique. J'ai fait une belle saison là-bas face aux cadors du championnat. Là, je constate que les chemins se ressemblent un peu, et j'aurai à cœur de faire une belle saison l'an prochain. 

Propos recueillis par Benjamin Quarez

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