Christophe Galtier point Bayern Munich PSG Champions League 2022-23Getty

PSG : Christophe Galtier, un futur en question

Que le mois d’août semble loin. Les nouveautés du duo Campos-Galtier, les sourires des joueurs et le sérieux estival apparaissent comme des souvenirs d’un autre temps. De la victoire face à Nantes au trophée des champions (4-0, le 31 juillet) ou du large succès face à Lille (7-1, le 21 août), il ne reste plus rien. 

Au fur et à mesure des mois, ce PSG fringant a rapidement retrouvé ses allures passées : parfois  ennuyeux, souvent laborieux et sûr de rien jusqu’à prendre une nouvelle fois la porte en huitième de finale de la Ligue des champions. La cinquième lors des sept dernières éditions. Mais au lendemain de cette nouvelle déconvenue, les questions autour de cet échec sont nombreuses. Comment cette aventure pourtant si bien débutée a-t-elle pu basculer en moins de sept mois pour s’achever sur cette nouvelle déconvenue en C1 ? Evidemment, il faut prendre en compte les arguments de Galtier qui sont tout à fait justes. 

La Coupe du monde a cassé la dynamique de groupe qu’il avait réussi à initier et les joueurs en sont revenus dans des états de forme loin d’être optimal. A l’exception de Carlos Soler, tous les mondialistes ont connu des problèmes physiques entre leur retour et ce huitième de finale à Munich. Le coach parisien ne l’a jamais dit non plus mais il est aussi tributaire d’un recrutement raté. Deux images symbolisent d’ailleurs les manques de son effectif : son onze de départ lors de la rencontre aller contre les Munichois, où seul Soler, dernière recrue estivale, figurait à défaut parmi les titulaires en l’absence de Kylian Mbappé. 

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Discrédité par son tâtonnement tactique

La deuxième se déroule mercredi soir en fin de première période et en début de seconde lorsque El Chadaille Bitshiabu (17 ans) part à l’échauffement avant d’entrer en jeu et qu’après le repos les remplaçants font de même. Parmi eux se trouvent Ismaël Gharbi (18 ans), Warren Zaïre-Emery (17 ans), Timothée Pembélé (20 ans), Hugo Ekitike (20 ans), Carlos Soler et Renato Sanches, tout juste de retour de blessure. En face, Sadio Mané, Leroy Sané et Serge Gnabry font leur entrée. Le contraste est saisissant.

Mais les raisons sont aussi à chercher ailleurs et à Paris, elles se trouvent souvent au même endroit, dans l’adhésion du vestiaire. Avec Galtier, le problème n’est pas une question de relation humaine mais plutôt tactique. Le Marseillais est plutôt apprécié par ses joueurs, et notamment ses cadres, mais son crédit auprès de son groupe a commencé à s’effriter avant le mondial au gré des changements de système.

Son objectif était pourtant clair : avoir plus d’équilibre mais aussi pour trouver une animation qui permette d’installer ses trois offensifs dans les meilleures dispositions avec un Kylian Mbappé moins axial, moins pivot. Sur le plan comptable, la suite est positive mais dans le jeu Paris avance à tâtons et les premiers doutes naissent. D’abord sur le fait que Galtier, qui a testé quatre systèmes au total cette saison, a mis du temps avant de trouver la bonne formule mais aussi sur la gestion du trio offensif qui apparaît finalement comme le centre de son projet de jeu, loin de l’idée qui a été vendu à certaines recrues.

Il restera sur le banc du PSG jusqu'à la fin de saison

Ces derniers tout comme les jeunes s’interrogent, eux, sur la gestion et le manque de temps de jeu dans cette première partie de saison qui ne favorise pas leur intégration et le développement d’automatismes avec leurs partenaires. Mercredi soir sa réponse incriminant El Chadaille Bitshiabu sur le premier but allemand plutôt que Marco Verratti, loin d’être irréprochable dans la préparation de ce rendez-vous crucial, interpelle sur la protection des joueurs cadres.

Les sessions d’entraînement font aussi l’objet de critiques en privé. Certains joueurs confient à leurs proches que l’animation et l’intensité des séances ne sont pas à la hauteur, quand d’autres s’étonnent du manque de suivi individualisé mis en place par le staff. A titre d’exemple, aucun débriefing vidéo personnalisé n’est fait - ce qui peut se comprendre pour des joueurs comme Messi ou Ramos - alors qu’il existe pourtant dans de nombreux clubs de L1 et de L2. Pour pallier ce manque, plusieurs éléments de l’effectif parisien ont fini par faire appel à des analystes vidéos privés. 

Fragilisé depuis l’enchaînement de trois défaites à Marseille, Monaco et à domicile contre Munich en février, l’aventure de Christophe Galtier va se poursuivre au moins jusqu’à la fin de la saison. Contrairement à ce qu'affirme la presse espagnole, le technicien n'a pas rencontré Nasser Al-Khelaïfi - qui l'a assuré publiquement de sa confiance après la victoire contre l'OM (0-3, le 26 février) - au lendemain de cette triste élimination. Ce jeudi, le président parisien est de retour à Londres.

Pour l’heure, aucune réunion concernant l’avenir de l’ancien entraîneur de Lille et de Nice n’est prévue et ce dernier va vraisemblablement terminer la saison sur le banc du PSG, alors que son équipe dispose de huit points d’avance sur Marseille en championnat. Mais d’ici au 3 juin, date de la dernière rencontre de Ligue 1 face à Clermont, le temps risque d’être très long.

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