PSG - Inter, le message du gouvernement français aux Marseillais

Interrogée ce dimanche matin sur RTL, Marie Barsacq, ministre des Sports, n’a pas caché son enthousiasme à l’idée de voir un club français en lice pour décrocher la plus prestigieuse des coupes européennes. « On peut se réjouir d'avoir un club à ce niveau-là de la compétition. Je crois que tous les Français sont derrière le PSG, peut-être même les Marseillais, en tout cas je l'espère... », a-t-elle déclaré, pleine d’optimisme.

Un soutien sans ambiguïté au Paris Saint-Germain, mais qui risque fort de ne pas trouver le même écho dans le sud du pays. La phrase de Marie Barsacq a rapidement suscité des réactions, notamment auprès de figures proches de l’Olympique de Marseille, le grand rival du club parisien.

Bien avant cette intervention de la ministre des Sports, Jean-Michel Larqué avait prévenu dans Apolline Matin sur RMC : « Chacun est un peu accroché à sa paroisse, au clocher de son église. Il y a beaucoup de supporters adverses qui ne souhaitent qu'une chose, c'est que le Paris Saint-Germain ne gagne pas. » Une réponse lucide aux propos de Marie Barsacq, qui semble avoir sous-estimé la profondeur de la rivalité PSG-OM.

Laurent Tapie, fils du regretté Bernard Tapie, n’a pas mâché ses mots. Sur le même plateau, il a tranché : « Un vrai supporter de l’OM ne peut pas être heureux si le PSG gagne la Ligue des champions. » Une phrase qui en dit long sur le fossé encore bien réel entre les deux camps.

Dans les rues de Marseille, le discours de la ministre ne passe pas non plus. Certains fans croisés début mai par RMC Sport n’ont pas caché leur hostilité. « C’est une belle équipe en vrai, on ne va pas se mentir, mais on ne les aime pas quand même », confie un jeune supporter. Un autre se montre plus tranchant : « Je parie sur l’Inter », tandis qu’un troisième admet avec franchise : « Paris en finale, ça fait mal. J’espère honnêtement de tout mon cœur qu’ils vont la perdre. »

Pour Marie Barsacq, il s’agit pourtant d’un enjeu national. « C'est une grande fierté, c'est une locomotive d'avoir un club en finale de la Ligue des champions, une reconnaissance de notre championnat alors que le football français vit des moments difficiles aujourd'hui », a-t-elle argumenté.

Face à la multiplication des polémiques dans le football français – droits TV, violences contre les arbitres – la ministre voit dans cette finale un souffle d’espoir. « Avoir une équipe à ce niveau-là de la compétition, c’est aussi une démonstration que tout ne va pas mal dans le football français. Cette victoire sera la meilleure des réponses (...) C’est sûr que ce sera la meilleure des nouvelles pour le football tricolore », a-t-elle conclu.

Reste à savoir si les supporters olympiens finiront par faire abstraction de leur rivalité historique, ne serait-ce que l’espace de 90 minutes. Pour l’instant, le pari de Marie Barsacq semble loin d’être gagné.