Sur les terres du Roi d'Espagne, le Duc n'a pas déçu. Auteur d'une belle performance face Real Madrid malgré la défaite (3-1), Adrien Rabiot a répondu aux attentes et a affiché sa lucidité sur et en dehors du terrain.
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Il n'a que 22 ans, déjà 30 matches de Ligue des champions au compteur et il a marqué à Chelsea, face à Manchester City et contre le Real Madrid. Trois buts dans des rencontres à élimination directe. Tout sauf un hasard. Au Bernabeu, Adrien Rabiot a encore rendu une partition digne de la plus belle des compétitions européennes. Au four et au moulin face à ce qui se fait de mieux à son poste, Modric et Kroos, le natif du Val-de-Marne a répondu avec ses arguments : élégance, justesse technique, intelligence de jeu et pugnacité.
Son pressing haut lui a permis de ralentir les sorties de balle madrilènes et il a compliqué la vie des milieux espagnols pendant bien longtemps. Aligné au poste de relayeur gauche, sa position préférée, celle pour laquelle il milite, il a montré l'étendue de sa palette technico-tactique : buteur de son mauvais pied, il a également réalisé deux tiers de ses passes dans la moitié de terrain adverse, a récupéré 8 ballons (meilleur total du match avec... Modric) et a su faire les quelques fautes intelligentes que son poste nécessite, sans tomber dans l'excès d'agressivité, toujours prête à frapper à la porte de ses rencontres sous haute pression.
Des mots forts juste après le match
Adrien Rabiot a autant brillé par sa justesse sur le terrain que par sa lucidité après le coup de sifflet final. Face à une nouvelle rencontre ayant basculé en fin de match, comme lors du déplacement à Barcelone (huitièmes de finale retour de C1) en mars dernier, le milieu de terrain parisien ne s'est pas cherché d'excuses. "On dit et répète toujours la même chose, mais on se fait toujours avoir de la même manière et c'est énervant", a-t-il confié au micro de beIN Sports. Une certaine fatilité qui peine à masquer le manque de réponses du moment à ces difficultés désormais régulières dans les rencontres qui comptent.
Après le constat lucide et amer, l'international tricolore a aussi tenu à délivrer un message. Adroit au micro comme sur la pelouse, sa pique indirecte visait sans aucun doute ses attaquants, la fameuse MCN décevante au Bernabeu, sans les nommer : "C'est facile d'en mettre 8 à Dijon, mais c'est lors de ces matches-là qu'il faut être décisif." Une phrase qu'aurait pu sortir un certain Zlatan Ibrahimovic, patron du vestiaire et capable de coups de gueule de ce type en son temps. Rabiot peut en témoigner, lui qui s'est accroché à plusieurs reprises avec la star suédoise. Rabiot s'est-il suffisamment émancipé pour devenir aujourd'hui celui qui recadre ?
Il n'a que 22 ans, et le soir où Thiago Silva a laissé son brassard, Adrien Rabiot a réagi comme un leader, comme un capitaine, affichant un niveau de jeu conséquent et distillant des messages à ses partenaires après la rencontre. "Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années", disait Corneille. Il n'y a pas d'âge pour devenir un taulier et sur la pelouse du Bernabeu, véritable test s'il en est, le titi parisien l'a encore prouvé.
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