Giovani Lo Celso BetisGetty

PSG - Indésirable dans la capitale, Giovani Lo Celso (Betis Séville) reverdit en Andalousie

Arrivé au Paris Saint-Germain en janvier 2017 en provenance du club argentin de Rosario, Giovani Lo Celso avait découvert un autre monde, une nouvelle dimension. S'il avait débarqué avec la solide réputation de joueur prometteur, grâce notamment à sa patte gauche soyeuse, sa frappe de balle remarquable et son aisance balle aux pieds, le jeune milieu offensif avait dû apprendre aux côtés de grands joueurs déjà rodés aux sélections nationales et aux joutes européennes. Les yeux grands ouverts. Comme lors de chacune de ses prises de balles. 

À l'inverse, c'est sans faire de bruit que le joueur de 22 ans était parvenu au fil des mois à s'inscrire dans la rotation. Et même un peu plus. La saison dernière, sous les ordres de l'Espagnol Unaï Emery, entraîneur parlant le même football que lui, il avait été aligné à 33 reprises en Ligue 1, pour quatre buts inscrits. Permettant par séquences à Giovani Lo Celso de régaler le public francilien de prouesses techniques remarquables, comme son lob subtilement réussi sur la pelouse du LOSC (0-3) dans le froid glacial du mois de février. Le jeune milieu de terrain récoltait alors les fruits de son travail, s'attirant la sympathie des supporters du Paris Saint-Germain, un titre de Champion de France en guise de bouquet final. 

Intégration et progression linéaires, coup d'arrêt et départ soudains 

En guise de bouquet final, car quelques mois plus tard, Giovani Lo Celso a troqué sa tunique rouge et bleue pour les liserets verts et blancs du Betis Séville, l'équipe espagnole entraînée par Quique Setien. Un départ sous forme de prêt avec option d'achat - fixée à 25 millions d'euros et levée automatiquement en cas de qualification des Andalous en Coupe d'Europe la saison prochaine - qui avait de quoi surprendre, tant l'exercice de l'Argentin symbolisait les prémices d'une éclosion future, presque annoncée. Plus surprenant encore, le départ du jeune talent en devenir était un souhait émanant du club de la capitale, comme le laissaient clairement supposer les déclarations du principal intéressé et d'Angel Haro, le président du Betis Séville. 

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Giovani Lo Celso PSG Monaco Ligue 1 15042018Gettyimages

"Le PSG ne voulait pas que ce soit une option d'achat, mais voulait un transfert sec", avait en effet précisé le président Andalou dans des propos accordés au site officiel du club. "Ici j’ai vécu des choses merveilleuses et je tiens à remercier l’institution de PSG, mes coéquipiers et toutes les personnes qui travaillent dans le club. Merci pour tout, merci Paris", publiait de son côté le natif de Rosario, dans ce qui ressemblait plus à un adieu qu'à un au revoir. 

La page parisienne tournée, il ne lui restait plus qu'à prouver à Thomas Tuchel, le successeur d'Unaï Emery sur le banc parisien, qu'il s'était trompé sur son cas, qui plus est alors que son effectif manque cruellement de joueurs à son poste cette saison. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que celui qui compte huit sélections avec l'Albiceleste n'a pas perdu de temps pour s'en charger. Bien au contraire.

"Un jour, on le verra dans l'un des plus grands clubs d'Europe"

Et pour cause, en seulement 13 apparitions pour les Verdiblancos, la plupart du temps positionné en numéro 8 dans un système en 3-5-2 (aussi prôné par Thomas Tuchel cette saison) Giovani Lo Celso a séduit tout son monde. "C'est un très grand joueur, il l'a prouvé à plusieurs reprises. Il a de plus en plus confiance en lui et comprend de mieux en mieux ce qu'on lui demande. Comme beaucoup ce soir, il a réalisé un match extraordinaire", analysait son entraîneur Quique Setien, au sortir de la rencontre de Ligue Europa remportée face à l'AC Milan (1-2) dans le mythique stade de San Siro le 25 octobre dernier. Ce soir là, comme un symbole, la recrue estivale avait brillé sur la scène européenne, quand le PSG, lui, exposait ses limites dans l'entrejeu en Ligue des Champions face au Napoli de Carlo Ancelotti (2-2). En effet, déjà buteur face à Dudelange lors de la journée précédente, après être entré en cours de jeu qui plus est, le milieu argentin avait cette fois permis aux siens de s'imposer grâce à une frappe limpide des 25 mètres. Avènement. 

Giovanni Lo Celso Milan Betis Europa League

De nouveau buteur face aux milanais jeudi soir (1-1), celui qui est désormais considéré comme l'une des étoiles montantes du football sud-américain a donc confirmé en près de 3 mois les promesses entrevues l'an passé. "Et maintenant, qui se moque de Lo Celso ?", n'hésitait pas à écrire Marca sur son site internet. "Lo Celso est un joueur de première classe. Un jour, on le verra dans l'un des plus grands clubs d'Europe", ajoutait même le quotidien ibérique. Et après 3 buts inscrits en 4 matches de Coupe d'Europe et 2 passes décisives délivrées toutes compétitions confondues en ce début d'exercice, c'est sans surprise qu'en Andalousie, on s'active déjà en coulisses pour conserver le joueur de 22 ans. 

En effet, Sabrina Belalmi, correspondante du Paris Saint-Germain pour Goal, a eu vent d'une volonté claire des dirigeants espagnols de le conserver, et ce "même en cas de non-qualification pour la Coupe d'Europe au terme de la saison". Si le Champion de France en titre sera forcément en position de force au moment des négociations, les Béticos auront quant à eux un argument de poids : la volonté du principal intéressé. "Quand un joueur se sent à l’aise dans un club, c’est difficile de vouloir s’en aller (...) Après, ce qu’il se passera pour le futur, on verra. Mais je suis très content. J’aimerais rester ici", a en effet déclaré le joueur à la presse locale récemment. Encore sous contrat avec le club parisien jusqu'en 2021, Giovani Lo Celso semble en tout cas promis à un très bel avenir. Désormais, reste à savoir s'il s'inscrira sous le soleil d'Andalousie ou dans la grisaille d'Île-de-France.

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