PS Denis Renaud sur Dylan Bronn

PORTRAIT - Tunisie-Angleterre : le destin royal de Dylan Bronn

C'est une magnifique histoire qui ne fait sûrement que commencer. Encore sous licence amateur il y a deux ans, à l'AS Cannes, Dylan Bronn devrait débuter dans le couloir droit de la défense tunisienne ce lundi contre l'Angleterre. La veille de ses 23 ans. Un premier match de Coupe du Monde qu'il aborde "sans pression", d'après les confidences de Samy, son meilleur ami. "Il est comme dans un rêve, il vit ça à fond. Pour lui, c'est une opportunité et il ne se pose pas de questions. S'il est là, c'est qu'il a le potentiel pour rivaliser avec des grands joueurs", explique-t-il, heureux à l'idée de voir son fidèle compère affronter les meilleurs footballeurs de la planète.

L'histoire est d'autant plus belle qu'elle aurait pu prendre un autre tournant. D'abord à Cannes où Romain Jacquenet, son entraîneur en U19, a découvert en 2012 un joueur fragile, timide et sensible : "Il n'avait plus l'envie, et le club commençait à se demander si ce n'était pas fini pour lui. Il a d'abord fallu travailler sur l'humain plus que sur le football, mais au fil des semaines, la passion est revenue et il n'a rien lâché." Jusqu'à voir sa jeune carrière s'accélérer après son départ à Niort, en 2016.

"Il devait reprendre avec la réserve à Niort"

Denis Renaud, son entraîneur en Ligue 2, se souvient de sa rencontre avec le défenseur, encore livreur de sushis quelques semaines plus tôt : "Il devait reprendre avec l'équipe réserve, mais après deux semaines de préparation, j'ai dû faire appel à un défenseur supplémentaire. On m'a parlé de Dylan, je l'ai appelé. Si je me souviens bien, il travaillait sur la plage, dans le Sud. Il alors pris sa voiture et est venu nous rejoindre." Premier arrivé à l'entraînement le lendemain matin, il était aussi le premier à se rendre dans la salle d'étirements pour effectuer son travail de gainage. Une envie de bien faire qui a rapidement séduit l'entraîneur et son staff.

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PS Denis Renaud sur Dylan Bronn

"Il est resté avec nous durant toute la préparation, reprend Denis Renaud. Et il a été tellement performant que je l'ai titularisé pour le premier match de la saison contre Lens, dans une défense à troisIl est retourné sur le banc par la suite, parce qu'il y avait de la concurrence à son poste, mais il a fini par la balayer. Pour moi, c'était évident qu'il devait jouer, et à partir du moment où je l'ai titularisé, il a enquillé les performances. Il a été bosseur et exemplaire dans son comportement."

"Il progressera et nous surprendra encore"

Trente matches de Ligue 2 plus tard, et après seulement une saison à ce niveau (29 titularisations), Dylan Bronn quittait Niort pour rallier La Gantoise en Belgique où il a découvert un nouveau championnat, dans un club européen cette saison. Un destin royal pour celui qui a sagement patienté, avant de saisir la chance qui s'offrait à lui. "Tout est allé très vite, entre son arrivée à Niort et son départ un an après. Mais quand on a autant de qualités techniques et physiques, et une volonté comme celle de Dylan, c'est logique que tout aille si vite", précise Denis Renaud qui utilisait l'international tunisien en défense centrale, son poste de prédilection.

Décrit comme "très complet et à l'aise techniquement" par son ancien entraîneur, Dylan Bronn n'est peut-être qu'au pied d'une belle ascension. "Il ne se fixe aucune limite, et à partir du moment où on lui donnera la possibilité d'aller plus haut, il la saisira", annonce Samy. Que ce soit à droite ou dans l'axe de la défense, "il s'adaptera, progressera et nous surprendra encore une fois". Sauf que lundi, c'est le monde entier qui aura les yeux rivés sur son match et celui de sa sélection. Un nouveau virage, grandiose.

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