Alejandro 'Papu' Gomez AtalantaGetty Images

Lyon-Atalanta - Alejandro Gomez, l'homme qui fait danser les défenses italiennes

Si l'adversaire de l'OL ce jeudi n'a pas une grosse expérience européenne, il n'en reste pas moins redoutable, avec à sa tête, un petit meneur de jeu de 1m65. Omniprésent, facile dans les un-contre-un, habile techniquement et désormais buteur, l'Argentin a explosé tardivement après des choix de carrière pas toujours opportuns.

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La colonie argentine de Catane

S’il n’est pas assez doué pour attirer les plus grands clubs européens, ses bonnes performances dans le championnat argentin lui permettent d’être sur le ”second marché”, celui des joueurs pouvant débarquer sur le Vieux continent dans des clubs intermédiaires. C’est ainsi qu’il débarque à Catane en juillet 2010. En Sicile, il se fond rapidement dans le collectif au coeur d’une véritable colonie sud-américaine. Il sont en effet 12 de nationalité argentine (ils seront même 14 l’année suivante) et accueillent même Diego Simeone à leur tête en milieu de saison, après des débuts compliqués.

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A Catane, Gomez s’éclate. Il est aligné sur l’aile gauche et forme un trident 100% argentin redoutable avec Bergessio dans l’axe et Barrientos côté droit. Déjà, sous la houlette de Simeone, puis de Montella et de Maran, les caractéristiques du joueur de poche sont remarquées : vif, insaisissable dans les duels, doté d’une très belle technique et pas avare en efforts. Après une belle saison 2012-2013, il est courtisé par de nombreux clubs dont l’Inter et l’Atlético. Mais à la surprise générale, il choisit l’Ukraine et le Metalist Kharkiv.

Il préfère le Metalist Kharkiv à l'Atletico et à l'Inter

Un choix financier que le joueur tente de masquer par l’intérêt sportif et la possibilité d’évoluer en Ligue des champions. Sauf que l’histoire va vite mal tourner. L’UEFA exclut le club ukrainien de la coupe aux grandes oreilles pour son implication dans une affaire de match truqué en 2008. Le Metalist Kharkiv devait affronter Schalke 04 en barrage. Alejandro Gomez déchante et ses performances s’en ressentent. Profitant du climat politique instable et du conflit russo-ukrainien, le joueur demande à être transféré et refuse de retourner à Kharkiv. Son voeu sera exaucé en toute fin de mercato, le 1er septembre 2014. Il rejoint l’Atalanta.

Le jeu vertical de Gasperini lui convient parfaitement

Son retour en Serie A est compliqué. Le jeu rigide et défensif de Colantuono ne correspond pas vraiment à ses qualités et l’équipe lutte pour ne pas descendre. L’arrivée d’Eddy Reja redonne un nouveau souffle à l’Argentin qui prend en mains l’équipe avant de définitivement exploser la saison passée, à 28 ans, sous les ordres de Gasperini.

Le jeu de son entraîneur est idéal : verticalité très rapide, contre-attaques éclair, et un schéma tactique qui correspond parfaitement à ses qualités. Placé en soutien de l’attaquant, légèrement sur le côté gauche du 3-4-2-1, il jouit d'une grande liberté offensive. Recherché en permanence par ses coéquipiers, il est le dépositaire du jeu, celui qui l'accélère et sait aussi se montrer décisif. Depuis le début de la saison passée en Serie A, il est le meilleur créateur d'occasions (110, devant Candreva 99 et Callejon 88), le quatrième meilleur passeur décisif (12) derrière Callejon, Pjanic (14) et Insigne (13) et est dans le Top 10 des meilleurs buteurs (19 réalisations).

Après l'excellente saison de l'Atalanta la saison passée, achevée à la 4e place, l'entraîneur Gian Piero Gasperini avait évoqué l'importance de son leader : "Tous les joueurs ont été bons, mais Gomez a été le symbole de cette saison, il a fait un championnat de grande qualité, digne d'un fuoriclasse international." L'Olympique Lyonnais devra se méfier d'un joueur imprévisible. Il conduit la balle des deux pieds, est solide sur ses appuis avec son centre de gravité très bas (il mesure 1m65), il possède une grande palette de dribbles et est l'auteur de feintes de corps dévastatrice qui font danser ses adversaires. Sa faculté d'accélération balle au pied, depuis le côté pour rentrer vers l'intérieur, ou l'inverse, lui permet de ne donner aucun repère aux défenseurs.

Après avoir encaissé 11 buts en 8 rencontres cette saison, la défense de l'OL va passer au révélateur Gomez ce jeudi. Everton a pris une leçon de tango lors de la première journée d'Europa League (3-0) avec un Alejandro Gomez omniprésent et buteur. Au club lyonnais de mener cette nouvelle danse...

Cinq statistiques à retenir sur Alejandro Gomez (avec Opta)

  • Il est le deuxième joueur à avoir créé le plus d'occasions en Serie A cette saison (19), juste derrière Lorenzo Insigne (20).
  • Parmi les joueurs ayant tenté au moins 20 dribbles cette saison en Italie, il est celui qui détient le meilleur taux de réussite (75%), loin devant Dybala (65%).
  • Il a inscrit 4 buts et a délivé 2 passes décisives en 7 matches cette saison.
  • Il a marqué lors de sa première et unique sélection avec l'Argentine, en juin 2017 lors d'un amical contre Singapour (6-0).
  • Seule limite statistique, il n'a pas marqué depuis la saison dernière face aux équipes de Milan, de Rome et de Turin.
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