Equipe de France, Blaise Matuidi : "Ne pas penser à être un héros"

C'est fatigué après une "courte nuit" que Blaise Matuidi s'est présenté face à la presse vendredi à Clairefontaine. L'équipe de France n'a pas le temps de profiter de son exploit face à l'Allemagne jeudi à Marseille (2-0) qu'elle doit déjà se projeter vers sa finale dimanche au Stade de France (21h00).

Comment vous sentez-vous ?

Blaise Matuidi  : On est un peu fatigué comme toute l'équipe mais aussi excité car la finale arrive très vite. On n'aura pas le temps de gamberger, on a eu le temps de savourer un petit peu hier (jeudi) mais là on est tourné vers dimanche. 

Toute l'année, vous nous avez beaucoup parlé de cet Euro, réalisez-vous que vous êtes à deux jours d'une finale à domicile ?

C'est dur de réaliser ce que l'on est en train de faire. On est dans une bulle, on ne voit souvent que les arbres à Clairefontaine donc ce n'est pas évident (rires). On arrive à voir à travers la télévision l'engouement autour de l'équipe de France. C'est peut-être plus tard qu'on se rendra compte de ce que l'on a vécu. Aujourd'hui c'est encore trop tôt. Il y a cette dernière marche à monter pour garder en mémoire ce jour et puis tout ce qu'il s'est passé avant (...) Je ne pense pas encore à la victoire car ce n'est pas encore fait. J'essaye de faire le maximum pour être dans les meilleures conditions possibles. Avant de penser à être un héros jouons ce match et faisons le maximum pour rendre encore plus fier les gens qui nous suivent. Après le match, c'était vraiment spécial. On a envie que cela continue, que cela dure. Cela pourra être encore meilleur dimanche.

"Ne pas avoir la boule au ventre"

Cela va être spécial dimanche, comment imaginez-vous cette journée ?

Même si on a envie que ce soit un jour normal, cela ne le sera pas. Ce sera un moment exceptionnel, que l'on ne revivra peut-être jamais. Il faut en profiter à fond après il faut se comporter en professionnel et se préparer comme tous les matches que l'on a joué sauf qu'il ne reste plus qu'un match. Je n'ai pas connu encore ce genre de finale. On va faire un réveil musculaire, un repas, une petite sieste... comme d'habitude. C'est plus dans la tête, j'essaye d'avoir le moins la boule au ventre possible. Une fois qu'on est dans le stade, on oublie tout ça et on se dit qu'il faut se mettre en mode guerrier. 

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Qu'est-ce que vous avez appris sur vous même après cette victoire face à l'Allemagne ?

Je pense qu'on a fait ce qu'il fallait pour être où on est. On a la chance de pouvoir disputer une finale de l'Euro. On est conscient qu'on pouvait faire quelque chose de grand mais il reste une dernière marche et ce n'est qu'après ça qu'on pourra dire qu'on a fait quelque chose d'exceptionel. On ne pense qu'à ce rendez-vous. On en a un peu profité sur le terrain, dans le vestiaire mais après il fallait tout de suite se projeter dans la récupération.

Etes-vous d'accord pour dire que vous êtes favoris dimanche ?

Il n'y a pas de favoris pour une finale. Le Portugal a fait une grande compétition jusqu'à présent. Cela va être kif-kif. Il faudra refaire ce que l'on a créé depuis le match face à l'Irlande. Dans le jeu il y a du mieux mais dans la difficulté on a aussi sû se serrer les coudes. 

Que connaissez-vous des forces du Portugal ?

Il n'y a pas que Ronaldo, c'est tout un collectif. Il y a Renato Sanches qui s'est révélé au milieu de terrain, il y a Guerreiro que je connais très bien. Ils ont un gros collectif avec une grosse défense et ce patron qu'est Pepe. On a découvert Renato à Benfica, j'en avais parlé avec David Luiz qui le connaissait et qui m'avait demandé de le regarder. Sur un match, il m'a surpris de par son abattage et sa qualité technique. De ce que j'ai vu en Ligue des champions, c'est un joueur promis à un grand avenir. Carlo Ancelotti a eu le bon oeil pour le récupérer. J'espère qu'il sera un peu moins bien pour cette finale. 

Que pensez-vous des deux premières sélections de Samuel Umtiti ?

C'est un jeune joueur qui débute avec une première sélection contre l'Irlande dans une compétiton comme l'Euro. Il a enchainé avec cette demi-finale et à ce niveau là de performance c'est assez exceptionnel. Il est très calme dans le groupe et très à l'écoute. Il a énormement de talent et ce n'est pas pour rien que le FC Barcelone l'a recruté. Il s'est bien intégré avec Laurent (Koscielny). Il ne faut pas oubier Adil Rami non plus qui a fait de très bons matches et cela nous a beaucoup aidé.

On commence à dire que cette équipe de France est celle de la génération Griezmann, cela vous va comme appelation ?

Oui bien sûr, Antoine est un jouer d'exception, c'est un joueur que j'ai connu encore plus jeune. Je l'ai vu arriver en équipe de France, il a énormement progressé. Il fait beaucoup de bien à l'équipe de France et pour nous ce n'est que du bénéfice (...) Aujourd'hui, c'est un candidat crédible au Ballon d'Or. Si j'avais à voter je voterai pour lui car c'est exceptionnel ce qu'il fait. Antoine dirait que la première chose qu'il a en tête c'est le titre de champion d'Europe et pas un possible duel avec Cristiano Ronaldo. 

Loïc Tanzi, à Clairefontaine

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