Yoan Severin Servette Geneve

ENTRETIEN - Yoan Severin (Servette FC) : "Je n'ai pas joué pendant un an et c'était horrible, là je revis"

Yoan Severin (22 ans) était de l'aventure avec l'équipe de France à la Coupe du monde U20 en 2017. Mais contrairement à bon nombre de ses partenaires, l'ancien défenseur de la Juventus n'a pas eu l'occasion de confirmer par la suite. Après une saison blanche en Belgique, à Zulte Waregem, il est parti se relancer au Servette FC, en D2 suisse, l'été dernier. Un nouveau départ pour le natif de Villeurbanne, qui espère que son équipe sera promue en fin de saison.

L'été dernier, vous avez décidé de quitter Zulte Waregem pour le Servette FC (D2 suisse) où tout semble très bien se passer pour vous cette saison...

Yoan Severin : Je voulais partir de Zulte depuis un moment. Je n'ai pas eu le temps de jeu que je souhaitais. Il y a aussi eu des différents avec le coach. J'avais besoin de jouer pour me relancer et avec mon agent, Christophe Mongai, on a trouvé cette opportunité au Servette où ça se passe super bien alors que je joue à un poste qui n'est pas mon poste de prédilection. Au départ, j'ai eu quelques difficultés sur le placement parce qu'on ne demande pas la même chose qu'en défense centrale, notamment sur le plan offensif. Je ne serai jamais Marcelo, mais au fil des matches, j'ai pris confiance et je pense que je peux encore progresser à ce poste.

Vous vous découvrez peut-être de nouvelles qualités. Vous marquez, vous faites des passes décisives. Verrait-on un nouveau Yoan Severin actuellement ?

On m'a souvent dit que j'avais une bonne qualité de relance quand je jouais défenseur central. Mais de là à me projeter offensivement... C'est quelque chose que je découvre un petit peu. J'ai marqué 3 buts, j'ai fait 2 passes décisives. C'est plutôt pas mal en 21 matches. Je suis satisfait de mes performances, je trouve que c'est de mieux en mieux sur mes derniers matches et surtout je prends de plus en plus de plaisir à ce poste de latéral gauche.

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Cette notion de plaisir, vous l'aviez perdu à Zulte. Est-ce que globalement vous retrouvez plaisir à jouer au foot ?

Ah mais clairement. À Zulte, c'était de la frustration. Je pensais avoir les qualités pour jouer, d'autant qu'il y a eu une période où on avait la moins bonne défense du championnat et que les joueurs à mon poste n'étaient pas irréprochables. Mais le coach a fait d'autres choix. Je devais les respecter et maintenant que je rejoue au Servette, c'est vrai que je revis. Je reprends du plaisir et c'est le plus important.

PS Yoan Severin

En sélection, vous jouiez avec des joueurs comme Amine Harit, Christopher Nkunku et d'autres qui sont dans des tops clubs. Avez-vous l'impression d'avoir perdu du temps ?

Quand je vois mes anciens coéquipiers exploser, je suis content pour eux. Mais sur le plan personnel, je savais que je devais donner un nouvel élan à ma carrière. Ce n'était pas possible à Zulte parce que je ne jouais pas. Ma famille m'a rassuré en me disant que j'étais jeune, que je devais rester calme malgré les difficultés.

Avez-vous revu vos ambitions à la baisse depuis ces années en sélection ?

Je ne sais pas si j'ai revu mes ambitions à la baisse, mais j'avais surtout l'ambition de rejouer au foot. Tout joueur a envie d'évoluer dans les tops clubs. J'ai joué à la Juve, c'est un rêve d'y retourner un jour et de jouer pour l'équipe première. Mais je reste conscient des choses. Je n'ai pas joué pendant un an. Je savais très bien que je n'allais pas pouvoir rebondir dans l'un des meilleurs clubs européens. Il fallait d'abord retrouver du temps de jeu pour rebondir.

Aujourd'hui, vous êtes dans un projet ambitieux au Servette FC avec l'objectif de monter en D1 à la fin de la saison et de redorer le blason de ce club historique.

C'est un club mythique en Suisse. On le voit à chaque déplacement. Les gens nous disent qu'il faut absolument monter, qu'un club comme le Servette de Genève n'a rien à faire en deuxième division. C'est un peu comme le RC Lens en France. Le club a eu quelques soucis mais maintenant il y a une nouvelle direction. Gérard Bonneau est arrivé de l'Olympique Lyonnais par exemple en tant que responsable du recrutement. Le projet est vraiment intéressant. On veut monter. C'est bien parti, on est premiers avec 6 points d'avance, meilleure défense et meilleure attaque, mais il ne faut pas s'enflammer.

Quelles sont vos ambitions du coup à court et à long terme ?

À court terme, j'aimerais continuer à jouer. J'aimerais aussi monter bien sûr. Et à long terme, je veux m'inscrire dans le projet du club en enchaînant les matches. Si c'est en D1, ce serait nickel. Mais ce que je veux, c'est jouer. Pendant un an, c'était horrible. Là, je vis des bons moments. Il faut que ça dure.

Propos recueillis par Benjamin Quarez

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