Aleksandr Golovin Denis Cheryshev Russia Saudi Arabia World Cup 2018Getty Images

En état de grâce, Golovin a inspiré la Russie

Aleksandr Golovin. C'est le nom à retenir du premier match de la Coupe du Monde 2018. Le milieu offensif russe a été le grand bonhomme du rendez-vous qui a opposé sa sélection russe à l'Arabie Saoudite, ce jeudi au Stade Loujniki. Les locaux se sont baladés avec cinq buts inscrits, et le sociétaire du CSKA Moscou a été le principal artisan de cette belle démonstration de force en étant impliqué sur trois réalisations.

En Russie, personne ne doutait du talent de Golovin. Ailleurs en Europe on commençait aussi à le flairer, vu que des clubs comme la Juventus et l'AS Monaco tentent de le recruter actuellement. On attendait simplement qu'il puisse l'exprimer enfin avec le maillot de son pays, après l'avoir si souvent fait avec son club. Etincelant cette saison en Ligue Europa où il a notamment fait beaucoup de mal à l'Olympique Lyonnais, le natif de Kaltan (une ville du centre de Russie) n'avait pas encore vraiment marqué les esprits avec sa sélection. Il y a bien eu quelques étincelles de sa part lors de la dernière Coupe des Confédérations, mais ses 18 précédentes capes avaient été globalement neutres et ont laissé ses admirateurs sur leur faim.

Si Golovin n'avait pas donné la pleine mesure de son talent à l'échelle internationale, c'est aussi parce que Stanislav Cherchessov n'a pas toujours su l'utiliser à bon escient. Ce dernier a cependant eu l'intelligence de changer au meilleur moment. Pour ce premier match de Mondial, il a aligné Golovin dans une position que ce dernier affectionne, celle d'un joueur offensif qui rode derrière l'attaquant principal et qui se balade entre l'aile et l'axe. Une liberté de mouvement dont il a parfaitement su tirer profit.

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Il n'a fallu que 12 minutes de jeu au talentueux Golovin pour se montrer décisif. À la 12e minute de jeu, c'est lui qui a déposé le ballon sur la tête de Gazinskiy pour l'ouverture du score. Un centre millimétré alors qu'il n'avait que très peu de temps pour se décider après avoir réceptionné le cuir à l'entrée de la surface. Une belle passe décisive à laquelle il en a ajouté une seconde après la pause. A vingt minutes de la fin, et alors que les Saoudiens avaient peut-être encore l'espoir de revenir dans le match, il servait avec brio Artem Dzyuba dans la surface. Ce dernier n'avait alors qu'à propulser le cuir au fond.

La Russie tient son leader technique

Deux passes décisives pour un joueur russe (ou soviétique) en Coupe du Monde, cela n'était plus arrivé depuis 1986 et un certain Aleksandr Zavarov. Golovin permet donc à ses compatriotes de se remémorer la belle époque, celle où la sélection franchissait systématiquement le premier tour d'un grand tournoi. Est-ce aussi le destin qui les attend cette année ? Ce qui est sûr c'est qu'avec une pareille entame de compétition et un élément de la classe de Golovin, ils peuvent être grandement optimistes dans cette optique.

Golovin s'est démarqué par son altruisme durant cette partie, mais il n'a pas manqué non plus d'ouvrir son compteur buts. C'était juste avant le coup de sifflet final de l'arbitre et dans un de ses exercices de prédilection. Sur coup franc, et malgré la fatigue liée à sa grande performance, il a réussi le geste parfait. Un tir à mi-hauteur, qui a contourné le mur et n'a laissé aucune chance au portier adverse. C'était le coup de grâce pour le grand héros du jour. Et l'on peut parier que ce n'est pas la dernière fois qu'il s'accapare de cette étiquette dans ce tournoi.

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