Carlos Tevez Boca Juniors 2018Getty Images

Copa Libertadores : Carlos Tevez veut sublimer son incroyable collection de trophées

Au terme de la finale aller de Copa Libertadores, dimanche dernier, les joueurs de Boca Juniors quittaient le terrain déçus, sur un match nul 2-2 à domicile contre River Plate.

Carlos Tevez l'était peut-être encore davantage que ses coéquipiers : après avoir transpercé la défense de River sur une dernière course -qui rajeunissait de 10 ans la silhouette un peu plus généreuse qu'il affiche aujourd'hui- il centrait pour Dario Benedetto mais voyait son compère d'attaque butter sur Franco Armani, auteur d'une parade exceptionnelle.

L’ancienne gloire de la Juventus, de Manchester City et de Manchester United devait se contenter du nul, lui dont l'entrée en jeu tardive faillit faire basculer la rencontre.

"Gardez la tête haute, bande de fils de p***!", intima le joueur de 34 ans à ses coéquipiers abattus, qui s'en allèrent alors applaudir et saluer les milliers de fans de Boca qui avaient affronté une pluie torrentielle, un report de 24 heures et, dans de nombreux cas, des allers-retours en bus et en voiture des coins les plus reculés d'Argentine, juste pour soutenir leurs héros.

Du Tevez dans le texte, mélange d'avant-centre passionné et de "joueur du peuple" autoproclamé. Symbole également d'une volonté qui explique pourquoi ce joueur a connu tant de succès au cours de sa brillante carrière.

Carlitos appartient à ce groupe restreint de joueurs qui ont remporté à la fois la Copa Libertadores et la Ligue des champions. Il a soulevé la première en 2003 avec Boca avant de goûter à la gloire européenne cinq ans plus tard avec United.

À cette liste de titres s'ajoutent également la Coupe du monde des clubs, sa devancière la Coupe intercontinentale -cette dernière remportée par les Xeneizes (les Génois, surnom des joueurs de Boca), contre une équipe de l'AC Milan composée de joueurs tels que Cafu, Andrea Pirlo, Paolo Maldini, Kaka et Andrei Shevchenko pour n'en citer que quelques-uns- et de multiples succès en Argentine, au Brésil, en Angleterre et en Italie, ainsi qu'une médaille d'Or olympique sous le maillot de l'Albiceleste.

PS Tevez
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En tout, Tevez compte 26 titres majeurs à son palmarès, un total surpassé seulement par Lionel Messi parmi ses compatriotes ; et quiconque entretient une proximité avec le magicien de Barcelone mérite le plus grand respect pour ses exploits, quels que soient les dérapages de l'attaquant au fil des années, qui lui ont valu de faire la une des journaux pour de mauvaises raisons.

En effet, quiconque voit en Carlos Tevez une prima donna gâtée, ne souhaitant pas jouer les seconds rôles, ne l'a certainement pas vu suffisamment jouer cette saison. Ses jambes perdant lentement en puissance, Tevez a reculé dans la hiérarchie des attaquants de Boca, passant derrière Ramon Abila, Cristian Pavon, Benedetto et Mauro Zarate dans la liste des choix préférentiels de son entraîneur, Guillermo Barros Schelotto.

Loin de se plaindre, Tevez a pris sa rétrogradation avec humilité et grâce, jouant le rôle de capitaine spirituel de l'équipe pendant la majeure partie de la campagne de Libertadores, tout en jouant un rôle plus important en Superliga grâce à la rotation de l'effectif mise en place par Barros Schelotto.

Habitué à aider ses équipes à remporter de grands titres en tant que joueur majeur, il reconnaît qu'il peut également aider la cause de Boca depuis le banc de touche.

PS Tevez décla

"Quand on me demande pourquoi je n'explose pas quand je ne joue pas, il y a une explication : la gloire", déclare-t-il aux journalistes avant la finale aller disputée à la Bombonera. "Cette finale est à la dimension des deux équipes. Ceux d’entre nous qui sont nés dans ce club savent qu’il n’y aura jamais un autre match comme celui-là".

"J'ai 26 titres, mais je les abandonnerais tous pour la gloire du club. C'est ce que tout le monde doit comprendre, je vais le répéter à mes coéquipiers toute la semaine".

L'histoire pourrait une nouvelle fois se terminer en conte de fées pour l’attaquant, qui a éludé la question de savoir si cette finale de Libertadores marque la fin de sa carrière. Après sa pitoyable aventure en Chine, puis après avoir cherché son meilleur football pendant la majeure partie de l'année 2018, Tevez a retrouvé la forme ces dernières semaines, redevenant un joueur incontournable.

Les supporters les plus romantiques de Boca rêvent de revivre la demi-finale 2004 de Libertadores contre River au stade Monumental, où un Carlitos alors âgé de 20 ans inscrivit un but crucial à la 88e minute et provoqua la furie des supporters du Millonario, en célébrant sa réalisation d'une "danse du poulet" goguenarde.

Boca finit par l'emporter aux tirs au but mais Tevez fut expulsé pour sa célébration, avant de revenir à Once Caldas, en Colombie, pour la finale retour, avec une défaite surprise pour résultat.

Depuis lors, les Xeneizes n'ont remporté qu'une seule fois la Libertadores, en 2007. La victoire cette année serait synonyme d'une septième Coupe continentale, ce qui ramènerait Boca Juniors au niveau du club le plus titré de la compétition, son voisin Independiente.

Peu importe ce que vous pensez de Carlos Tevez, ce serait la conclusion parfaite à une merveilleuse carrière marquée par le succès, qu’il joue sur le terrain ou cajole ses coéquipiers depuis le banc.

La finale retour de la Copa Libertadores 2018 est diffusée en direct en France sur RMC Sport 1 et RMC Sport Access 1, coup d'envoi à 21 heures. Au Royaume-Uni, vous pouvez regarder le match en direct sur Goal.com.

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