Chelsea - Avec un mercato décevant, les Blues sont rentrés dans le rang

Véritable machine à gagner avec 31 succès en 38 rencontres de championnat en 2016-2017, la mécanique s’est bien enrayée depuis plusieurs mois du côté de Chelsea. Le contrecoup du titre remporté par Antonio Conte et ses joueurs ne suffit pas à expliquer le visage différent qu’affichent les Blues. Moins conquérants, plus calculateurs et surtout un manque cruel d’inspiration à tous les étages. Malgré ses 11 buts, Eden Hazard ne peut pas répéter les coups d’éclats en permanence et après six mois de compétition, la formation londonienne est bien loin de ses ambitions en Premier League. Les 19 points d’écart avec le leader Manchester City en sont l’exemple manifeste. Avec un match de FA Cup ce vendredi soir contre Hull City, seule compétition où Chelsea a vraiment une chance de ne pas finir sur une saison blanche, les ambitions ont bien changé en l'espace de six mois.

Le résumé de la soirée en Europa League

Huit recrues au total mais peu d’apport concret

Un an après son arrivée sur le banc des Blues, Antonio Conte a pris un peu plus de poids et joue de son influence au sein du club. Diego Costa avec qui le feeling ne passait plus du tout a fini par faire ses valises et David Luiz a été écarté plusieurs semaines avant de refaire son apparition. Le souci majeur se situe sans doute dans le mercato où les tensions vives entre les technicien italien et ses dirigeants refont régulièrement surface. Depuis juillet dernier, en-dehors d’Alvaro Morata, tous les joueurs qui sont arrivés à Chelsea ne possèdent pas une envergure de titulaire.

Tiémoué Bakayoko, Danny Drinkwater, Davide Zappacosta, Antonio Rudiger, Emerson Palmieri, Ross Barkley ou encore Olivier Giroud ont débarqué lors des derniers mercato estivaux et hivernaux avec l’ambition de donner de la profondeur de banc à leur entraîneur tout en bousculant la hiérarchie des joueurs déjà présents. Pourtant l’équation est assez compliquée. Si les trois derniers cités sont arrivés en janvier dernier et doivent légitimement bénéficier d’un temps d’adaptation au sein des Blues, les quatre premiers n’ont pas franchement été convaincants sur la première partie de saison. Nemanja Matic, un des principaux protagonistes du titre de l’an passé, parti à Manchester United, Bakayoko et Drinkwater n’ont pas su le remplacer dans le onze de départ, obligeant Fabregas a redescendre souvent sur la même ligne que Kanté.

Getty

Souviens-toi avril 2012

Conte de son côté ne veut pas accabler ses recrues, estimant qu’il n’est jamais évident de s’imposer rapidement dans une grosse écurie européenne. "Je vous rappelle que Bakayoko a été champion de France avec Monaco et ce n’est pas simple de s’adapter ici, en Premier League. C’est mon rôle de l’aider." En 2018, ce recrutement a un peu plus montré ses lacunes, l’international français a été dans l’oeil du cyclone après une explosion précoce face à Watford, précipitant les siens vers une lourde défaite (4-1). À contrario, Olivier Giroud auteur d’une passe décisive lundi contre West Bromwich a une belle carte à jouer. Remplaçant de longue date à Arsenal, le buteur des Bleus peut titiller l’esprit de son entraîneur, alors que la forme physique de Morata inquiète, comme ses dernières prestations.

Un défi de taille va se présenter mardi prochain avec la venue de Barcelone à Stamford Bridge, pour le huitième de finale aller de la Ligue des Champions. Dans une saison mi-figue, mi-raisin, ce genre de rendez-vous doit réveiller l’orgueil du champion. Si le onze de départ a peu changé (Morata et Rudiger affichent un temps de jeu conséquent), il est difficile d’entrevoir une éclaircie qui viendrait du banc. C’est bien là que ces recrues doivent bousculer les codes et afficher une détermination à toute épreuve. En 2012, Fernando Torres, pas titulaire au coup d’envoi, était venu crucifier les derniers espoirs des Blaugrana en demi-finale de la C1. Le genre de schéma qu’aimerait évidemment reproduire Conte et ses hommes.