La révolte tant attendue des Girondins deux mois après la claque reçue au Parc des Princes fin septembre (6-2) est enfin intervenue pour la 15e journée de Ligue 1. Inspirés, concentrés et solides, les hommes de Jocelyn Gourvennec ont donné une leçon de réalisme à un Saint-Étienne dont la dynamique ressemblait à s’y méprendre à celle des Bordelais. Dans ce succès retrouvé au coeur d’un Matmut Atlantique à moitié rempli (21 115 spectateurs présents), les trois points sont venus en grande partie de joueurs peu utilisés jusque-là par le technicien breton : Gajic, Vada, Cafu et surtout Alexandre Mendy, auteur d’un doublé.
Un nouveau système à pérenniser ?
Depuis le début de la saison, Bordeaux avait son 4-3-3 bien installé, dans la continuité des six derniers mois de l’exercice 2016-2017. La chute libre au classement, la pression du résultat et les absences (De Préville et Kamano étaient suspendus) avaient mis Jocelyn Gourvennec et son staff devant le fait accompli : deux points sur 21 possibles, il fallait interrompre cette série. L’équipe avait besoin d’un nouveau souffle et l'entraîneur a estimé qu'il passait par un changement tactique.
Pour défier les Verts, Bordeaux s’était paré d’un inédit 4-2-3-1, destiné à mettre certains joueurs dans de meilleures conditions. Lerager descendait sur la même ligne qu’Otavio pour plus d’équilibre au milieu, Vada en numéro dix pour orienter le jeu et Cafu en véritable alter-égo à Malcom sur le côté gauche, afin de ne pas avoir un jeu qui penche uniquement sur un couloir. Avec ce schéma, les Girondins ont prouvé qu’ils savaient s’adapter et surtout mettre à mal un adversaire en ressortant proprement le ballon sur certaines séquences. Certaines récupérations effectuées dans les pieds des Stéphanois ont aussi prouvé que le pressing était efficace.
Dans son analyse d’après-match, Gourvennec était enthousiaste sur le contenu de la rencontre. Son Bordeaux a retrouvé du caractère tout en étant plaisant à voir jouer pendant une heure de jeu. "Ce que je trouve intéressant au-delà du score et de la victoire, c'est que malgré un fort enjeu, les joueurs ont joué leur jeu, ont réussi à se lâcher en étant rigoureux dans l'organisation, pour être bons à la récupération et dans l'utilisation du ballon. On a retrouvé des séquences intéressantes et on a rajouté l’efficacité."
Alexandre Mendy, symbole de la fronde
Si Vada et Gajic peuvent encore monter en puissance, Cafu et Alexandre Mendy sont les vraies satisfactions de ce banc qui offre de la valeur ajoutée. Le premier n’avait été titulaire qu’à deux reprises jusque-là et ses douze entrées en jeu, hormis un but contre Guingamp, avaient laissé de nombreux observateurs dubitatifs. L’ancien joueur de Ludogorets Razgrad a su saisir sa chance. Sans être éblouissant, il a débordé à de nombreuses reprises sur son flanc tout en étant percutant. Son temps de jeu pourrait augmenter en conséquence dans les semaines à venir.
Logique victoire ce soir de bordeaux..supérieur tactiquement..dans la vivacité.. dans les duels... dans l'utilisation du ballon ....pas photo sur ce match👍⚽️#FCBGASSE pic.twitter.com/cxoWVpsL2S
Pour Alexandre Mendy, l’équation risque d’être plus compliquée pour Jocelyn Gourvennec. On dit souvent que les maux de tête pour composer son effectif quand on a de la concurrence sont positifs. Le buteur de 23 ans a joué une partition juste et toute en puissance face à l’arrière-garde des Verts : 33 ballons touchés dont 6 dans la surface et surtout un doublé où il a pu faire admirer sa palette d’attaquant. Un premier but venu d’un grand pont sur Pogba avec une frappe lourde derrière, puis une réalisation de la tête après un déplacement bien exécuté. Il apparaît difficile de sortir un 9 en confiance, pour le prochain match à Dijon. L’idée de remettre De Préville, cette fois-ci dans un rôle d’attaquant reculé, afin de prendre la place de Vada pourrait offrir un autre système offensif. Il faudra de toute manière poursuivre dans cette quête du système parfait pour que les Girondins arrivent à enchaîner et surfer sur une série positive.
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