La scène se déroule au début du mois de novembre, au Stade Louis II, où Monaco s'apprête à disputer son quatrième match en phase de groupes de la Ligue des champions face au CSK Moscou. Pendant l'échauffement, Falcao, au milieu de la ronde que forme ses partenaires, prend la parole. "Il a fait un beau discours, expliquait Fabinho le lendemain. Il nous a dit qu'il fallait jouer avec le cœur, pas seulement avec nos qualités. Ses mots nous ont motivés". Face au club russe, l'attaquant colombien avait inscrit un doublé mais ses performances n'expliquaient pas encore tout à fait son importance pour l'équipe monégasque. Alors que son leadership lui était surtout conféré par son passé, Falcao prouve qu'il est encore un grand joueur du présent.
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Monté en puissance
Jamais avare de conseils et écouté par un vestiaire inexpérimenté, Radamel Falcao tient depuis son retour une légitimité naturelle sur le Rocher. Couvé par ses dirigeants et choyé par Leonardo Jardim, le Colombien a longtemps été considéré comme la bête de foire à exposer en vue du prochain mercato. Il faut dire que sa première partie de saison, satisfaisante et même surprenante d'un point de vue comptable, n'avait tout de même pas donné toutes les garanties d'un retour au plus haut niveau. Ses premiers appuis difficiles, ses efforts mesurés et son placement plus statique dans la surface de réparation adverse avait dressé le portrait robot du joueur de talent vieillissant, se servant plus volontiers de son expérience pour compenser tous les manques. Mercredi soir, face à Dortmund, le Tigre a montré qu'il devait être mieux considérer.
* Ces schémas représentent les ballons touchés par Falcao face à Dortmund (1) et les passes que ses partenaires lui ont adressé (2).
Son activité (schéma 1), à la fois dans ses décrochages et sa présence dans la surface de réparation adverse, suffisent à prouver que le joueur de 31 ans n'est plus l'attaquant fatigué revenu d'une pige de deux ans manquée en Angleterre. Disponible dans le jeu court comme dans la profondeur (schémas 2), Falcao s'est signalé par une remarquable présence athlétique de plus d'une heure. Auteur du deuxième but monégasque sur un pur geste d'attaquant, le Colombien a également frôlé le doublé après avoir mystifié Ginter d'un habile crochet qui a aussi démontré que son coup de rein prenait le chemin de la résurrection. Et dn ce qui le concerne, le mot emprunte plus à l'inattendu qu'au miracle.
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Après n'avoir inscrit que 7 buts en 45 rencontres sous les maillot de Manchester United puis de Chelsea, le Tigre a inscrit son 27ème but de la saison en 36 matches toutes compétitions confondues avec Monaco cette saison. "Je crois que les moments difficiles m’ont permis de grandir et d’être plus fort. Quand tu travailles en silence tu récoltes les fruits avec le temps", expliquait le buteur en zone mixte après la victoire face à Dortmund. Auteur de 5 buts en 6 matches de C1 avec l'ASM cette saison (9 buts en 14 rencontres dans sa carrière) - et alors que son histoire avec la Ligue des champions a souvent pris la forme d'un chassé croisé - Falcao règle aujourd'hui ses comptes avec la compétition.
Julien Quelen, au stade Louis II.
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