Argentine 0-0 Japon - Estefania Banini, la "Messi féminine", a fait frissonner le Parc

Très peu estimée avant le début de cette coupe du monde féminine, l’Argentine a tenu le choc face aux Japonaises avec un match nul et vierge (0-0) dans le groupe D. De retour sur la scène internationale pour la première fois depuis 2007 et le Mondial en Chine, l’Albiceleste a pu compter sur Estefania Banini, son meilleur atout pour résister à la sélection nippone, prétendante au titre final.

Surnommée la "Messi de l’Argentine féminine", celle qui porte le numéro 10 comme le joueur du Barça a rapidement fait comprendre aux observateurs du Parc des Princes pourquoi il y avait une telle comparaison. Douée techniquement, elle a représenté un élément difficile à contenir pour le Japon qui a parfois passé ses nerfs sur elle. Trois avertissements ont été distribués à la suite de fautes commises sur la joueuse de Levante.

Avec la formation espagnole, elle a d’ailleurs terminé troisième du dernier championnat espagnol féminin, après les deux ogres de la Liga que sont l’Atlético et le Barça. Elle doit retourner cet été aux États-Unis, où elle est toujours sous contrat avec le Washington Spirit. À 28 ans, elle fait preuve d’une certaine maturité dans son jeu pour son premier match en Coupe du monde., On retiendra ses nombreuses conservations de balle judicieuses, quand son équipe souffrait face à la possession japonaise. Elle a démontré aussi son abnégation, à travers de nombreux retours défensifs, pour aider sa latérale gauche, souvent en difficulté.

Crochets, roulettes, petits ponts...

Mais voilà, si elle est surnommé comme la "Pulga", c’est aussi pour les dribbles et à ce niveau-là, Banini a pu faire admirer sa palette : crochets, roulettes, petits ponts… Tout y est passé en ce lundi soir pour faire rugir un stade parfois endormi face au spectacle peu emballant. Sans surprise, la FIFA l'a logiquement désigné comme la joueuse du match après son récital.

En attendant d’affronter l’Écosse et l’Angleterre, l’Argentine a pu savourer la partition de sa capitaine (73 ballon touchés). Sur le plan collectif, c'est surtout ce précieux point du nul face à la 7e sélection au classement FIFA (37e place pour l’Albiceleste). Si l’on regrettera son manque d’opportunités à saisir dans les 30 derniers mètres, Estefania Banini a bien prouvé qu’elle faisait partie du gratin mondial.

Adrien Mathieu, au Parc des Princes.